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Dictionnaire-chretien


L

LABAN : voir Rachel.


LABYRINTHE : les cathédrales ou grandes églises avaient parfois des dessins aux contours sinueux marqués au sol. Il en reste encore à Reims, à Amiens, à Chartres et dans d'autres églises. Le pèlerin faisait à genou le trajet du labyrinthe, ce qui n'était pas rien car, à Chartres par exemple, les sinuosités du dédale dépassent deux cents mètres. C'était une manière de faire en pensée le pèlerinage à Jérusalem en franchissant symboliquement toutes les tribulations, lenteurs, retards, qui composent la vie humaine avant de parvenir à la Jérusalem céleste.


LAC DE GÉNÉSARETH : voir lac de Tibériade.


LAC DE TIBÉRIADE : lac d'eau douce situé dans le nord-est d'Israël. Le Jourdain traverse le lac. En forme de poire, sa longueur du nord au sud est de 23 km, pour une largeur maximale de 13 km ; et sa profondeur maximale est de quarante-huit mètres. Dans la Bible, il est aussi désigné sous les noms de mer de Kinnereth, lac de Génésareth ou mer de Galilée. Le lac se situe à 209 m au-dessous du niveau de la mer. Le lac fit partie d'une grande mer intérieure s'étirant des marécages de Hula, au nord d'Israël, jusqu'à 6 km au sud de la mer Morte. Maints épisodes de l'évangile se déroulent sur le lac ou sur ses rives : par exemple la pêche miraculeuse ou la venue du Christ marchant sur les eaux.


LAETARE : ainsi est appelé le quatrième dimanche du carême, parce que la prière d'introduction de la messe de ce jour commence par ces mots : « Laetare, Jérusalem... - Réjouis-toi, Jérusalem ». Ce dimanche a donc un caractère de réjouissance. L'Église fait trêve un instant à la longue pénitence du carême, et cherche à donner un avant-goût des joies de Pâques.


LAMENTATIONS : le livre des Lamentations est un livre prophétique de l'Ancien Testament qui regroupe cinq chants. Les quatre premiers sont écrits sur le rythme dissymétrique de l'élégie funèbre (qinâh). Excepté certains psaumes, ce sont les poèmes de la Bible où la métrique est la mieux respectée. Ils sont composés en hébreu par plusieurs auteurs, sous le choc de la catastrophe de 587 (l'exil à Babylone). Le cinquième poème tranche dans sa composition proche des psaumes de supplication.


LAMPE DE SANCTUAIRE : c'est une lampe, en général de couleur rouge, que l'on place à proximité du tabernacle où sont conservées les saintes espèces, pour signaler la présence réelle du Christ dans l'eucharistie, et donc inviter au respect et à la prière.


LAPIDATION : supplice consistant à jeter des pierres jusqu'à ce que la mort s'en suive. Le premier martyr chrétien, saint Etienne, a été lapidé.


LARRON : Luc écrit que Jésus fut crucifié entre deux malfaiteurs. L'un d'eux l'injuriait : « N'es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi même, et nous aussi. Mais l'autre, le reprenant, déclara : tu n'as même pas crainte de Dieu, alors que tu subis la même peine ! Pour nous, c'est justice, nous payons nos actes; mais lui n'a rien fait de mal. Et il disait : Jésus, souviens-toi de moi, lorsque tu viendras avec ton royaume. Et Jésus lui dit : en vérité, je te le dis, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis »11 Luc 23, 32-43..


LATRAN : cinq conciles se sont tenus à Rome au palais du Latran en 1123, 1139, 1179, 1215 et 1512-1517. Les quatre conciles du douzième siècle ont permis de donner des précisions sur le plan dogmatique, mais surtout, c'est le temps où le pape redevient libre. C'est lui seul qui convoque, préside et entérine les conciles, et non plus des empereurs ou des rois. Son élection est désormais exclusivement le fait de cardinaux. On constate par ailleurs une spiritualisation plus évidente de la vie des chrétiens : la vie eucharistique et pénitentielle est renforcée. Au seizième siècle, le concile Latran V est une « occasion manquée ». Il ne prend pas suffisamment de réformes et ouvre la porte aux réformateurs (Luther, Calvin, Zwingli…), avant que le concile de Trente (1445-1563) ne lance lui-même une réforme de l'Église dont la portée sera considérable.


LAUDES : prière du matin dite ou chantée par les clercs et religieux.


LAVEMENT DES PIEDS : c'est le geste de Jésus posé à l'occasion du dernier repas pris avec ses disciples avant sa passion : il se lève de table, dépose son vêtement et prend un linge dont il se ceint. Il verse ensuite de l'eau dans un bassin. Il lave les pieds des disciples et les essuie. Il leur explique ensuite le sens de son geste : « Comprenez-vous ce que j'ai fait pour vous ? Vous m'appelez le Maître et le Seigneur et vous dites bien, car je le suis. Dès lors, si je vous ai lavé les pieds, moi, le Seigneur et le Maître, vous devez vous aussi vous laver les pieds les uns aux autres ; car c'est un exemple que je vous ai donné : ce que j'ai fait pour vous, faites-le vous aussi»22 Jean 13, 1-17..


LAZARE : frère de Marthe, de Marie de Béthanie et de Marie-Madeleine. Il a beaucoup aidé Jésus sur le plan matériel. Jésus l'a ressuscité, alors qu'il était mort depuis 4 jours.


LE SEIGNEUR SOIT AVEC VOUS : voir Dominus vobiscum.


LÉA : voir Rachel.


LEBBÉE : voir Thaddée.


LECTEUR : celui qui lit à la messe. Le lectorat est un ministère institué qui fait suite aux ordres mineurs supprimés par le pape Paul VI.


LECTIONNAIRE : recueils de lectures pour la liturgie.


LÉGAT : cardinal en charge d'une mission par le pape.


LÉGENDE DORÉE33 Jacques de Voragine, La Légende dorée, Paris : GF-Flammarion, 2 t, 1967. : célèbre recueil hagiographique rédigé par Jacques de Voragine (1230 - 1298). Le mot « légende » ne veut pas dire, à l'époque, « fable » ou « conte », mais « ce qui doit être lu ». Le livre comprend cent soixante-dix-sept chapitres donnant le sens des principales fêtes religieuses et l'histoire des grands saints et martyrs. Il a pour base les actes authentiques des saints et des martyrs, mais aussi des sources apocryphes qui, en dépit d'un caractère merveilleux parfois appuyé, ne sont pas pour autant dénuées d'intérêt, ne serait-ce que dans leurs relations avec les représentations artistiques. En hommage à la grâce divine et au courage des martyrs, ces vies dressent un portrait type du martyr, du confesseur, du croyant convaincu, avec une visée pédagogique évidente. Les manuscrits qu'en possèdent les bibliothèques sont exécutés souvent avec un luxe d'ornementation et un soin qui témoignent de la place importante de l'ouvrage dans la vie religieuse jusqu'à la Renaissance.


LÉON LE GRAND (LÉON IER) : (v. 400-461), pape qui s'attache à créer un gouvernement central fort au sein de l'Église, en astreignant les évêques à la discipline et en leur rappelant souvent l'autorité papale. À la demande de l'empereur Valentinien III, il se rend au-devant d'Attila qu'il persuade de ne pas envahir Rome (452) et obtient du vandale Genséric qu'il épargne les habitants, sans pouvoir empêcher cependant le sac de la ville (455). Il lutte contre les hérésies, notamment le monophysisme (voir ce mot) d'Eutychès. Il précise la foi christologique dans une lettre adressée à Flavien de Constantinople et connue sous le nom de Tome à Flavien ; puis, mis en échec par ce qu'il appelle le « brigandage d'Éphèse » (449), Léon réplique en convoquant le concile de Chalcédoine (451), où la double nature du Christ est reconnue comme foi de l'Église. Léon Ier a aussi rénové la liturgie en créant le premier missel qui deviendra le sacramentaire léonien. Il est Père de l'Église.


LÉRINS : îles au large de la ville actuelle de Cannes. Voir Vincent de Lérins et canon de Lérins.


LETTRE APOSTOLIQUE : lettre du pape publiquement adressable en vue de développer une doctrine ou de développer une orientation.


LÉVI : troisième fils du patriarche Jacob et de Léa, fondateur de la tribu des Lévites44 Genèse 29, 34.. Pour venger l'honneur de leur sœur Dina, il participe avec son frère Siméon au massacre des Cananéens de Sichem, ce qui leur vaut la malédiction de Jacob. Durant la captivité en Égypte, la maison de Lévi s'est divisée en trois familles. Les descendants de Lévi ont été appelés lévites. Lévi est également, selon le Nouveau Testament, l'autre nom de l'apôtre saint Matthieu.


LÉVITES : dans l'Ancien Testament, ce sont les membres de la tribu ou de la famille de Lévi, fils de Jacob, qui occupent la fonction de prêtres dans l'ancien royaume de Juda. Jusqu'à la chute du royaume en 586 avant J. C., les termes prêtres et lévites sont interchangeables. Les lévites jouent ensuite un second rôle dans les cérémonies, à mesure que la prêtrise devient la prérogative des descendants d'Aaron, lui-même descendant de Lévi. On assimile les lévites aux diacres d'aujourd'hui.


LÉVITIQUE : troisième livre du Pentateuque de l'Ancien Testament, le Lévitique est un recueil de lois. Il comporte un recueil indépendant (10-16) dont la date de compilation doit remonter au sixième siècle av. J. C., tandis que la rédaction des chapitres 17-26 se situe vers l'exil. Écrit dans le courant sacerdotal, on y trouve surtout des applications propres à la liturgie et des règles de conduite moralement conformes au culte.


LIBERTÉ : la vérité et la liberté sont toujours liées. L'adhésion au Christ par la foi se fait dans la liberté. Là où il y a l'Esprit du Seigneur, il y a la liberté55 2 Corinthiens 3, 17..


LIER : en communiquant aux apôtres son propre pouvoir de pardonner les péchés, le Christ leur donne aussi l'autorité de réconcilier les pécheurs avec l'Église. Cette dimension s'exprime dans la parole solennelle du Christ à Simon Pierre: « Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux; tout ce que tu lieras sur la terre sera lié aux cieux, et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié aux cieux ». Cette même charge de lier et de délier qui a été donnée à Pierre a été aussi donnée au collège des apôtres unis à leur chef. Les mots lier et délier signifient : celui que vous exclurez de votre communion sera exclu de la communion avec Dieu, celui que vous recevez de nouveau dans votre communion, Dieu l'accueillera aussi dans la sienne66 Matthieu 16, 19 ; 18, 18 ;  28, 16-20..


LIEUX SACRÉS : lieux (églises, cimetières) qui sont consacrés au culte divin ou à la sépulture des fidèles par une consécration ou une bénédiction liturgiques.


LIMBE : voir sein d'Abraham.


LINCEUL DE TURIN : Le linceul de Turin, ou saint suaire est une grande pièce de lin apparu pour la première fois dans l'histoire occidentale à Lirey, dans l'Aube, au quatorzième siècle. Il était ramené d'Orient par Geoffroy de Charny. Il porte une image étonnante, à peine visible : celle d'un homme portant toute les marques de la crucifixion de Jésus, telle qu'elle est racontée dans les évangiles. L'intérêt pour cette pièce s'est accru lorsque furent prises les premières photos du supposé linceul, dont les négatifs montraient l'extraordinaire image de ce corps crucifié, d'un réalisme incompréhensible. Des études et des polémiques parfois rudes se sont produites jusqu'à nos jours. Aujourd'hui, l'hypothèque de la datation au carbone 14 est définitivement levée, et on s'oriente vers un nouveau programme de recherches directes et non (ou peu) destructrices, multidisciplinaire et validé par un comité d'experts indépendants et incontestables. Il importe de préciser que si le suaire est reconnu un jour comme celui de Jésus, il ne sera jamais considéré comme un objet de foi.


LITANIES : prière sous forme d'invocations adressées à Dieu, au Christ, à la Vierge Marie et aux saints. Elle peut être prononcée par le clergé ou un groupe de chanteurs, en alternance avec les réponses du chœur ou de l'assemblée. Les litanies trouvent leur origine dans le monachisme chrétien oriental, et notamment chez les Pères du désert, qui répètent inlassablement Kyrie eleison («Seigneur, prends pitié») et le nom de Jésus. D'autres formes plus élaborées de litanies ont ensuite vu le jour. Dans l'Église orthodoxe, la plus célèbre est peut être l'hymne acathiste à la Vierge Marie composé probablement au sixième siècle. Les litanies les plus connues sont celles du Cœur sacré de Jésus, de la Vierge et des saints.


LITANIES DE LA VIERGE MARIE : prière composée d'invocations par lesquelles on demande à la Vierge Marie de prier Dieu pour nous. Marie est appelée sous des vocables très divers qui ont leur origine dans des textes bibliques ou dans la mystique chrétienne : Vierge fidèle, miroir de la sainteté divine, trône de la Sagesse, cause de notre joie, demeure du Saint Esprit, demeure comblée de gloire, rose mystique, tour de David, tour d'ivoire, maison d'or, arche de la nouvelle Alliance, porte du ciel, étoile du matin, etc.


LITURGIE : rites des célébrations pour les assemblées de prières. Pendant les trois premiers siècles de l'ère chrétienne, le rite de l'Église était fondé sur divers récits de la Cène. Vers le quatrième siècle, les différentes traditions se sont cristallisées en quatre liturgies : antiochienne (ou grecque), alexandrine, romaine et gallicane, qui ont donné lieu à de nombreuses variantes. La liturgie romaine est utilisée de manière presque universelle dans l'Église catholique romaine. Il existe beaucoup d'autres rites liturgiques très anciens : malabars, chaldéens, syriaques, maronites, coptes, etc.


LITURGIE DE LA MESSE (eucharistie) : rituel de chants, de lectures, de prières et autres cérémonies, utilisés lors de la célébration de l'eucharistie. Le mot messe vient du latin missa (envoyée). Les principales parties de la messe sont : les lectures extraites de la Bible, l'offertoire, la prière eucharistique ou canon, qui comprend le récit de l'institution de l'eucharistie par Jésus, et la communion au Corps et au Sang du Christ.


LITURGIE DE LA PAROLE : lectures de textes bibliques pendant la messe. Le dimanche et les jours de fêtes, il y a quatre lectures : un passage de l'Ancien Testament, un psaume, un extrait d'une lettre (épître) du Nouveau Testament et un passage de l'évangile.


LITURGIE DES HEURES : (ou office divin). C'est le nom donné depuis le douzième siècle à la prière quotidienne chantée ou récitée à des heures précises, en vue de sanctifier le temps. À cette prière sont tenus les moines et les moniales, le clergé et les religieux. L'origine de l'office divin est à chercher dans la prière d'Israël qui ponctuait les différents moments de la journée. L'essentiel de cette prière est d'ailleurs constitué par le chant ou la récitation des 150 psaumes de la Bible, qui sont communs aux juifs et aux chrétiens, complétés par des cantiques bibliques, des hymnes, des prières ou des lectures, tirés de la Bible et des Pères de l'Église.


LIVRES LITURGIQUES : avant le treizième siècle, on se référait à plusieurs livres liturgiques. Plus tard, les textes liturgiques furent rassemblés dans un ouvrage pour le prêtre qui célébrait seul la messe. Ce livre, appelé missel, contient toutes les prières, les lectures et les chants de la messe. Le deuxième concile du Vatican (de 1962 à 1965) a introduit l'introduction de langues vernaculaires (locales) dans la célébration de l'eucharistie, de sorte qu'on célèbre aujourd'hui la messe dans presque toutes les langues du monde.


LOGOS : du grec λόγος (logos), « parole », « discours », « raison », « intelligence ». Jean présente le Christ comme le Logos, la Parole ou Verbe. Le prologue de son évangile commence comme suit : « Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans elle. En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes […] Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père »77 1, 1-18..


LOI : voir Torah.


LOI JUIVE : dans le judaïsme, la Torah est l'ensemble des cinq livres du Pentateuque (la Genèse, l'Exode, le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome). La Torah se présente sous la forme d'un rouleau en parchemin et est lue à la synagogue. Elle est la base de la religion et de la loi juives. La Torah donne un enseignement, dont l'origine remonte à Moïse. On y trouve des indications pour mettre en pratique les commandements de la Loi. Les rouleaux sont saints et vénérés. Chaque synagogue conserve plusieurs rouleaux parfois protégés par un tissu précieux avec des ornements en argent. Une fête en l'honneur de la Torah, appelée Simhat Torah (de l'hébreu « allégresse dans la Loi »), est célébrée à la synagogue par des chants, une procession et des danses avec les rouleaux. Le terme Torah inclut les recueils de lois orales et les commentaires du Talmud et de la Mishna. Il comprend également la Midrash et les autres commentaires de la Loi.


LOI MORALE : au fond de sa conscience, l'homme découvre la présence d'une loi qu'il ne s'est pas donnée lui-même, mais à laquelle il est tenu d'obéir. Cette voix, qui ne cesse de le presser d'aimer et d'accomplir le bien et d'éviter le mal, au moment opportun, résonne dans l'intimité de son cœur. C'est une loi inscrite par Dieu au cœur de l'homme ; sa dignité est de lui obéir, et c'est elle qui le jugera.


LONGIN : selon la légende dorée (voir ces mots), Longin est le centurion qui, debout avec les soldats près de la croix, par l'ordre de Pilate, perça le côté du Sauveur avec une lance. En voyant les miracles qui s'opéraient lors de la mort de Jésus, il aurait renoncé à l'état militaire et, instruit par les apôtres, aurait passé vingt-huit ans dans la vie monastique à Césarée de Cappadoce et converti beaucoup de gens. Son nom ne figure pas explicitement dans les récits évangéliques, mais il est vrai qu'un soldat a percé le côté de Jésus avec une lance. Saint Jean, témoin oculaire, écrit : « les soldats vinrent donc et brisèrent les jambes du premier, puis de l'autre qui avait été crucifié avec lui (jésus). Venus à Jésus, quand ils virent qu'il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes, mais l'un des soldats, de sa lance, lui perça le côté et il sortit aussitôt du sang et de l'eau. Celui qui a vu rend témoignage »88 Jean 19, 31-37..


LOTH : neveu d'Abraham. Après des années de bon voisinage, Loth et Abraham se séparèrent et se choisirent des pâturages distincts. Loth fut ensuite capturé lors d'une attaque contre Sodome, puis délivré par Abraham. Alors qu'il résidait à Sodome, des anges vinrent lui dire de fuir la ville dont la destruction était imminente. Bien qu'ayant reçu l'ordre de ne pas regarder en arrière pendant leur fuite, « la femme de Loth regarda derrière elle et fut transformée en colonne de sel »99 Genèse 19, 26..


LUC : auteur du troisième évangile. Il écrit vers 80-90 pour des communautés composées surtout d'anciens païens. Il montre comment Dieu visite son peuple par Jésus et vient lui manifester sa tendresse. Médecin et grec, Luc est ami de Paul, qu'il a accompagné lors de son dernier voyage missionnaire et surtout de sa captivité. Ayant effectué une enquête serrée, en bon historien il va aux sources. Dans sa ville natale d'Antioche, où il s'est probablement converti, il rencontre des chrétiens de la première heure. Lors de son séjour de deux ans en Palestine pendant la captivité de Paul à Césarée, il est en relation avec Philippe et avec des disciples de Jean le Baptiste. Luc est un esprit fin, indépendant, respectueux, plein de tact. Il présente souvent Jésus dans l'intimité de son Père. Le plan de son évangile reprend le même schéma que Matthieu et Marc, avec cependant un développement des épisodes de l'enfance pour lesquels la tradition rapporte qu'il s'est directement renseigné auprès de Marie.


LUCIFER : l'Écriture fait allusion à une chute originelle de certains esprits. A ces esprits mauvais, elle confère divers noms : Lucifer, Bélial, Béelzéboul, et surtout Satan. Ces noms sont en rapport avec leur action maléfique. En Israël, ces esprits sont souvent mis en rapport avec les cultes païens environnants, ou avec les tyrans qui, sur terre, en sont comme la figure vivante. L'existence des esprits mauvais est attestée également dans les évangiles. Pie XII appelle par exemple les nazis, les « faux prophètes à l'orgueil de Lucifer »1010 2 Pierre 2, 4 ; Jude 1, 6 ; Isaïe 14, 12 ; Matthieu 25, 41 ; Luc 22, 31 ; Jean 13, 27. Lettre ouverte du cardinal Pacelli à l'évêque de Cologne, mars 1935..


LUMEN GENTIUM (la Lumière des peuples) : constitution dogmatique du concile Vatican II (1964). Ce document témoigne que Vatican II est le concile ecclésial par excellence. Le titre pourrait être : « Église, que dis-tu de toi-même? ». Elle se qualifie d'un titre qui lui vient d'en haut : « sacrement universel du salut ». Lumen Gentium, comprend huit chapitres : le mystère de l'église, le peuple de Dieu, l'épiscopat, les laïcs, l'appel à la sainteté, les religieux, le caractère eschatologique de l'Église, la Vierge Marie. C'est le pendant du document conciliaire Gaudium et Spes qui traite de l'Église dans son rapport au monde. Ce document est riche des recherches et des redécouvertes des notions bibliques : peuple de Dieu, communauté, royaume de Dieu, bercail ou bergerie, troupeau, champ de Dieu, etc. La réflexion des pères sur la Vierge Marie, modèle de l'Église, ne fait pas l'objet d'un document séparé, mais constitue le chapitre huitième de Lumen gentium.


LUMIÈRE : Jésus est la Lumière du monde1111 Jean 8, 12.. Le baptême, qui est une identification à Jésus, mort et ressuscité, est aussi appelé illumination.


LUNE : placée sous les pieds de Marie, on peut y voir comme un piédestal, en accord avec un verset du Cantique des cantiques que l'on applique souvent à Marie : « Qui est celle qui apparaît comme l'aurore, belle comme la lune, pure comme le soleil, mais terrible comme des troupes sous leurs bannières ? »1212 Cantique 6, 10. Cette antienne est récitée chaque jour, avec d'autres prières, par les membres de la Légion de Marie, mouvement catholique international de laïcs.. Marie est en effet la toute belle du Cantique, la femme à la mesure du cosmos, mais en même temps, elle est redoutable pour Satan et tous les esprits mauvais. La lune, qui sans cesse croît et décroît, peut être aussi le symbole des choses humaines, dans leur constante instabilité où seule l'Église, fondée sur la pierre posée par le Christ, demeure inébranlable. La lune aux pieds de la vierge peut enfin être vue dans un sens plus radical : en tant que symbolique des forces du mal que Marie écrase du talon au même titre que l'antique serpent. L'astre des nuits représente alors l'emblème de ceux qui s'opposent au Soleil de justice (le Christ), de ceux qui n'acceptent pas de voir en lui le Messie, le Fils de Dieu1313 Comme le dit Pierre après avoir reçu l'Esprit Saint : « En dehors de Jésus, il n'y a pas de salut. Et son nom, donné aux hommes, est le seul qui puisse nous sauver » (Actes 4, 12)..


LUTHER : (1483-1546), théologien allemand, initiateur de la réforme protestante. Il entre au monastère des Augustins d'Erfurt. Ordonné en 1507, il se montre un prédicateur et professeur qui étudie sans cesse le Nouveau Testament. L'évènement crucial de sa vie est l'idée que les chrétiens n'obtiennent pas le salut par leurs propres efforts, mais par le don de la grâce de Dieu accepté par leur foi. Il en vient à rejeter certains dogmes majeurs de l'Église catholique. Dès lors qu'il publie ses quatre-vingt-quinze thèses en 1517, Luther fait l'objet d'une enquête de la curie romaine, qui conduit à la condamnation de son enseignement et à son excommunication, en 1521. Luther insiste sur le fait que les chrétiens, tant qu'ils vivent sur cette terre, sont à la fois des saints et des pécheurs. Ils sont des saints quand ils font confiance à la grâce de Dieu et non pas à leurs réalisations. Près de 500 ans après, l'Église catholique a trouvé un accord avec les luthériens sur le thème fondamental de la justification ; il reste encore à travailler d'autres questions importantes, comme les sacrements.


















 

  

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