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BOITE A QUESTIONS

L’Église ne condamne personne. Ce qu'elle n'accepte pas, c'est d'appeler « mariage » l'union entre personnes de même sexe, car c'est une rupture radicale avec les conceptions multi-millénaires répondant au projet initial du Créateur.

Pour donner une réponse précise à la question posée, et se faire une opinion, il faut se référer à la Bible et aux textes du magistère.

Dans l'Ancien Testament, le plan divin originel envisage seulement l'union d’un homme avec une femme. Il est dit au livre de la Genèse, le premier livre de la Bible :

L’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair (2, 24).

Lors de la destruction de Sodome et Gomorrhe (Gn 19, 4-8), la raison principale du jugement de Dieu est la gravité des péchés des habitants ; cela explique que le mot « sodomie » tire son origine de ce récit biblique. Néanmoins, le prophète Ézéchiel montre que le péché de ces villes est plus général, et il dresse un tableau réaliste des civilisations décadentes...  :

Voilà ce que fut la faute de ta sœur Sodome: orgueilleuse, repue, tranquillement insouciante, elle et ses filles; mais la main du malheureux et du pauvre, elle ne la raffermissait pas. Elles sont devenues prétentieuses et ont commis ce qui m'est abominable; alors je les ai rejetées (16, 49).

Les autres allusions, dans l'Ancien Testament, se trouvent dans la Loi de Moïse. On lit par exemple, dans le Lévitique :

Tu ne coucheras pas avec un homme comme on couche avec une femme. C’est une abomination (Lv 18, 22).

La plupart des bibles emploient le mot «abomination» (Louis Segond, Bible de Jérusalem, TOB, Crampon,....). Le mot hébreu, repris par le grec bdelugma, peut se traduire aussi par «une chose folle, détestable, appartenant à l'idolâtrie». Le contexte donne la raison pour laquelle Dieu donne la Terre promise aux israélites : les occupants précédents ont commis une série de péchés graves énumérés en Lv 18.

Un peu plus loin, le verset 20, 13 est tout aussi explicite.

Dans les évangiles, Jésus rappelle la loi originelle de Gn 2, 24, et déclare :

Dès l'origine de la création Il les fit homme et femme. Ainsi donc l'homme quittera son père et sa mère, et les deux ne feront qu'une seule chair. Ainsi ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Eh bien! ce que Dieu a uni, l'homme ne doit point le séparer (Mc 10, 6-9).

Un esprit nouveau souffle dans les évangiles : le pardon et la miséricorde. L'exemple le plus connu est celui de la femme adultère. Jésus dit à ceux qui veulent la lapider :

– Que celui d’entre vous qui n’a jamais péché lui jette la première pierre !

et, comme tous s'en vont, il dit à la femme, non sans un certain humour :

– Eh bien, où sont-ils ? Personne ne t’a condamnée ?

– Personne, Maître.

– Je ne te condamne pas non plus. Tu peux t’en aller, mais désormais ne pèche plus (Jn 8.7-11).


Pour le Christ, le fait de ne pas accueillir le Règne de Dieu est plus grave que les péchés des habitants de Sodome :

Dans quelque ville que vous entriez et où l'on ne vous accueillera pas, sortez sur les places et dites : même la poussière de votre ville qui s'est collée à nos pieds, nous l'essuyons pour vous la rendre. Pourtant, sachez-le : le Règne de Dieu est arrivé. Je vous le déclare : ce jour-là, Sodome sera traitée avec moins de rigueur que cette ville-là (Lc 10, 11-12)


Dans les autres écrits néotestamentaires, saint Paul met en garde contre tout ce qui déplaît à Dieu. Il ne focalise pas sur l'homosexualité ; nous avons quatre lettres où il recense les pratiques ou comportements qui reviennent à adorer de faux Dieu, et peuvent empêcher l'accès au Royaume des cieux. La liste est longue (on relève une soixantaine de vices ou défauts graves...). Chacun peut se reporter aux textes suivants :1 Co 6, 9-10 ; 1 Tm 1, 9-10 ; Ga 5,18-22). Le passage Rm 1, 21-32 est assez explicite :

Ils ont perdu le sens dans leurs raisonnements et leur coeur inintelligent s'est enténébré. [...]  Aussi Dieu les a-t-il livrés à des passions avilissantes : car leurs femmes ont échangé les rapports naturels pour des rapports contre nature ; pareillement les hommes, délaissant l'usage naturel de la femme, ont brûlé de désir les uns pour les autres, perpétrant l'infamie d'homme à homme et recevant en leurs personnes l'inévitable salaire de leur égarement. [...]  Connaissant bien pourtant le verdict de Dieu qui déclare dignes de mort les auteurs de pareilles actions, non seulement ils les font, mais ils approuvent encore ceux qui les commettent.


Paul invite à trouver dans la puissance de l’Esprit une force pour lutter contre les penchants mauvais  et pratiquer les fruits de la charité chrétienne :

Si l'Esprit vous anime, vous n'êtes pas sous la Loi. […] le fruit de l'Esprit est charité, joie, paix, longanimité, serviabilité, bonté, confiance dans les autres (Ga 5.18,22).


Pierre, le chef des apôtres, incite aussi les disciples de Jésus-Christ à ne pas suivre les pratiques païennes, pour pouvoir hériter du Royaume de Dieu, sachant que le pardon de Dieu est accessible à tout pécheur  :

C'est bien assez, en effet, d'avoir accompli dans le passé la volonté des païens, en vivant dans la débauche, les convoitises, l'ivrognerie, les orgies, les beuveries et les idolâtries infâmes. A ce propos, ils trouvent étrange que vous ne couriez plus avec eux vers la même débauche effrénée, et ils vous outragent. Mais ils en rendront compte à celui qui est prêt à juger les vivants et les morts (1P 4, 3-5).

Pierre constate une chose toujours vraie : les égarés ne comprennent pas pourquoi on agit pas comme eux. Ce n'est pas parce que des pratiques contraires à la loi de Dieu se répandent, ou sont même rendues légales, qu'elles sont acceptables pour les croyants.


Il faut enfin mentionner le dernier livre de la Bible : l'Apocalypse. Au moment du jugement, le Christ dit  :

Je suis l'Alpha et l'Oméga, le Premier et le Dernier, le commencement et la fin. Heureux ceux qui lavent leurs robes, afin d'avoir droit à l'arbre de vie, et d'entrer, par les portes, dans la cité. Dehors les chiens et les magiciens, les impudiques et les meurtriers, les idolâtres et quiconque aime ou pratique le mensonge!  » (Ap 22, 12-15)

Le mot grec pornos, qui a donné «pornographie» est souvent traduit par «impudiques». C'est la personne qui prostitue son corps et le loue à la convoitise d'un autre, celui qui se complaît dans la relation sexuelle illicite.


Près de deux millénaires après ces textes, le catéchisme de l’Église catholique ne change rien sur le fonds, mais distingue nettement les actes et les personnes :

[…] la Tradition a toujours déclaré que "les actes d'homosexualité sont intrinsèquement désordonnés". Ils sont contraires à la loi naturelle. Ils ferment l'acte sexuel au don de la vie. Ils ne procèdent pas d'une complémentarité affective et sexuelle véritable. Ils ne sauraient recevoir d'approbation en aucun cas.

Un nombre non négligeable d'hommes et de femmes présente des tendances homosexuelles foncières. Ils ne choisissent pas leur condition homosexuelle; elle constitue pour la plupart d'entre eux une épreuve. Ils doivent être accueillis avec respect, compassion et délicatesse. On évitera à leur égard toute marque de discrimination injuste [...] Les personnes homosexuelles sont appelées à la chasteté [...] elles peuvent et doivent se rapprocher, graduellement et résolument, de la perfection chrétienne. (2357-2359)


Le catéchisme pour adultes des évêques de France aborde aussi la question en constatant l'aspect fluctuant de l'opinion publique à travers le temps, et en faisant aussi une distinction entre tendances et actes :

L'opinion publique, après avoir brocardé l'homosexualité, tend aujourd'hui à en faire une autre manière de vivre la sexualité [...] Il ne faut d'ailleurs pas confondre les tendances homosexuelles, qui peuvent être vécues dans une chasteté parfois difficile, avec les actes homosexuels. Mais une société qui prétend reconnaître l'homosexualité comme une chose normale est elle-même malade de ses confusions. (607).

Les tendances ne sont en soi ni bonnes ni mauvaises, et il serait puéril de définir une personne à sa tendance, car ce n'est pas une identité. Seuls les actes peuvent mettre en jeu la liberté et la responsabilité et Dieu seul peut en juger.


Les paroles du pape François résument bien l'attitude de l’Église :

Le premier devoir de l’Église n’est pas celui de distribuer des condamnations ou des anathèmes mais il est celui de proclamer la miséricorde de Dieu, d’appeler à la conversion et de conduire tous les hommes au salut du Seigneur (24 octobre 2015).




  

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Que dit vraiment l’Église sur l'homosexualité ?