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Des musulmans se sont adressés à Benoît XVI, en réponse à son discours de Ratisbonne, en citant des passages des évangiles où se trouverait de la violence contre les personnes. Qu'en est-il vraiment ?


Jésus se fait un fouet de cordes pour chasser les vendeurs, hors du temple de Jérusalem. Sur ce point, précisons d'emblée que Jésus ne supporte pas que la Maison de son Père soit devenue est une échoppe de trafic. Il n'est pas dit qu'il frappe les gens, mais il les chasse du Temple, les menaçant d'un fouet de cordes (fait de joncs). A la fin de cet épisode , Jean écrit  : « ses disciples se souvinrent qu'il est écrit: Le zèle de ta maison me dévorera  » (Jn 2, 13-17).

Quand Jésus dit : « détruisez ce temple et, en trois jours, je le relèverai », il parle du temple de son corps et annonce sa résurrection.

Le lieu de la présence de Dieu, c’était le temple : désormais Jésus est Présence de Dieu.

Le lieu de la parole de Dieu, c’était le temple : Jésus est la Parole de Dieu.

Le lieu du culte rendu à Dieu, c’était le temple : Jésus est « assis à la droite du Père ». Verbe fait chair, il habite parmi nous, et nous contemplons la gloire qu'il tient de son Père comme Fils unique.



Pour ce qui concerne le verset  : « Je suis venu apporter non pas la paix, mais l’épée » (Mt 10.34), il ne faut pas y voir une invitation à la guerre, mais l'annonce que la Parole de Dieu, incarnée en Jésus, est « signe de contradiction » et cause des divisions, suivant que l'on se rallie au Fils de Dieu ou non. La lame d’une épée sert à couper et l’épée symbolise cette division. Un  passage parallèle se trouve en Luc 12, 51 et le mot «  division  » est utilisé à la place du mot «  épée  ». La venue de Jésus creuse un fossé entre ceux qui accueillent son message et ceux qui le rejettent, ceux qui acceptent ou refusent sa mort salvatrice sur la Croix et sa résurrection. Jésus n’est donc pas venu brandir l’épée du conquérant ; il dit même à Pierre qui veut le défendre lors de son arrestation : « remets ton épée à sa place, car tous ceux qui prennent l'épée périront par l'épée. Penses-tu que je ne puisse faire appel à mon Père, qui mettrait aussitôt à ma disposition plus de douze légions d'anges ? » (Mt 26, 52-53) L'épée est sa Parole ou l’action du Saint-Esprit dans nos vies :

Vivante, en effet, est la parole de Dieu, énergique et plus tranchante qu'aucun glaive à double tranchant. Elle pénètre jusqu'à diviser âme et esprit, articulations et moelles. Elle passe au crible les mouvements et les pensées du cœur (Hb 4, 12).


Dans la parabole des mines, il est écrit : « quant à mes ennemis, ceux qui n’ont pas voulu que je règne sur eux, amenez-les ici, et égorgez-les en ma Présence. » (Lc 19.11-27). Il s'agit à l'évidence d'une parabole concernant, non pas le temps présent, mais le Jugement dernier. Dans la parabole, Jésus tient la place de l’homme de haute naissance (pour signifier sa filiation divine). Il est parti recevoir en un pays lointain (au Ciel) la dignité royale et, à son retour glorieux, sur la terre, il demande des comptes à ses serviteurs. Le châtiment annoncé pour ceux qui ne veulent pas qu'il règne sur eux ne sera exécuté qu’à la fin des temps. Le jugement sera prononcé par Jésus lui-même, en tant que Roi de l'univers (Mt 25, 31-46). Les mots « en ma Présence  » désignent la Présence divine, le Trône de Dieu. Cette condamnation à mort sera pire que la mort physique, ce sera la mort éternelle ou l'enfer.


Jésus, modèle radical de non-violence, qui a dit "heureux les doux, ils possèderont la terre" et "Je suis doux et humble de coeurr (Mt 5,4 ; 11, 29), nous a aimés, et n'a pas donné d'autres commandements que ceux de l'amour : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jn 15,12).


Quand Jésus dit : « le Royaume des cieux est assailli avec violence; ce sont des violents qui l'arrachent. » (Mt 11, 12), cela est à rapprocher d'une autre de ses paroles: «  Entrez par la porte étroite. Large, en effet, et spacieux est le chemin qui mène à la perdition, et il en est beaucoup qui s'y engagent ; mais étroite est la porte et resserré le chemin qui mène à la Vie, et il en est peu qui le trouvent. (Mt 7, 13-14). Cela signifie qu'il faut souvent se faire violence à soi-même pour faire le bien et éviter le mal  ; c'est un combat personnel et interieur pour préférer le Royaume aux plaisirs terrestres, pour éviter la tentation qui pousse à la facilité et à faire le mal.

  

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Jésus et la violence