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LA BIBLE OU SAINTES ÉCRITURES


La Bible est la Parole de Dieu

La Tradition (transmission aux successeurs des Apôtres de la Parole de Dieu) et la Sainte Écriture constituent un unique dépôt sacré de la Parole de Dieu. Toute l'Écriture divine n'est qu'un seul livre, et ce livre c'est le Christ, car toute l'Écriture sainte parle du Christ, et toute l'Écriture divine s'accomplit dans le Christ.

Les Saintes Écritures contiennent la Parole de Dieu et, puisqu'elles sont inspirées, elles sont vraiment cette Parole. Dieu est l'Auteur de l'Écriture Sainte en inspirant des auteurs humains ; Il agit en eux et par eux.

L'Ancien Testament prépare le Nouveau, alors que celui-ci accomplit l'Ancien ; les deux Testaments s'éclairent mutuellement ; les deux sont vraie Parole de Dieu.

Les quatre Évangiles tiennent une place centrale puisque le Christ Jésus en est le centre.

Le Nouveau Testament a été rédigé par des hommes qui connaissaient par cœur l'Ancien Testament. Les auteurs du Nouveau Testament font sans cesse allusion à l’Ancien Testament.


La Bible est au cœur de la foi des Chrétiens.

La foi est une démarche personnelle.

On ne lit pas la Bible pour avoir la foi mais on lit la Bible parce qu'on a la foi, et qu'on veut l'approfondir.

En général, c'est un témoignage, une rencontre, un événement qui fait découvrir l'amour de Dieu.

La foi, c'est découvrir qu'il y a une relation personnelle avec Dieu.

Le grand signe de la foi, c'est la charité. Comment peut-on suivre le Christ sans aimer le prochain et soi-même ?

Le Christianisme n'est pas une religion du Livre. Devenir chrétien c'est rencontrer Jésus-Christ.


Profil sommaire de la Bible

La Bible raconte une histoire humaine, avec ses grandeurs et ses misères. Ce n'est pas un livre de recettes morales. La Bible contient de nombreux écrits historiques, car l'histoire du salut est liée à l'histoire du peuple de Dieu.

Le mot "Bible" veut simplement dire " livre". Il y a trois sortes de Bibles qui diffèrent quelque peu sur le contenu :

. La Bible juive écrite en hébreu, correspond à l'Ancien Testament.

. La Bible grecque existe en plusieurs versions dont la plus célèbre est la Septante.

. La Bible en latin. La plus connue est la Vulgate.

Par la suite, de nombreux exégètes font des traductions : Bible de Jérusalem, Bible liturgique, Traduction œcuménique de la Bible (TOB) ou encore traduction du chanoine Osty.

Il existe d'autres traductions : copte, arménienne, éthiopienne, arabe et chaque Église chrétienne peut travailler pour annoncer la Bonne nouvelle dans sa propre langue.


La Bible chrétienne

La formation de l'Ancien Testament s'échelonne sur 12 à 13 siècles et semble commencer vers - 1000. Le Nouveau Testament a été écrit au premier siècle.

Le canon des Écritures correspond à un ensemble de textes, qui, selon la Tradition de l'Église, est nécessaire et suffisant pour alimenter la foi. Ce canon a été fixé très tôt, pour ne pas s'égarer dans les écrits hérétiques (certains apocryphes) ou des prétendues révélations de faux prophètes ou d'illuminés.

Jésus nous met en garde : " Gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous en vêtements de brebis, mais au-dedans ce sont des loups ravisseurs. Vous les reconnaîtrez à leurs fruits " (Matthieu 7, 15-19).

On dénombre : 46 livres dans l'Ancien Testament et 27 dans le Nouveau Testament.

L'Ancien Testament comprend 35 livres en 4 sections :

. 5 livres du Pentateuque : Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome

. 16 livres historiques : Rois, Chroniques, …

. 7 livres de sagesse : Job, Psaumes, Sagesse, …

. 18 livres prophétiques : grands prophètes (Isaïe, Jérémie, Ézéchiel, Daniel) et petits prophètes (par la taille du livre) (Osée, Amos, Michée, Sophonie, Malachie, …).

Le Nouveau Testament (voir Menu 1 et 24).


Quelques repères

Pour les exégètes (spécialistes en Écriture Sainte), il faut parfois revenir à l'araméen pour découvrir le sens premier des textes bibliques.

On a 3 textes complets de la Bible en grec sur parchemins datant du 4e, 5e s. (monastère Sainte Catherine du Sinaï). Un autre est à la bibliothèque Vaticane (l'Alexandrinus). De plus, l'Église conserve quelques papyri très anciens : par exemple, un évangile de Jean de 150, donc 50 ans après l'écriture originale.

Il faut être attentif aux genres littéraires, car la vérité est exprimée de manière différente dans différents genres littéraires : apocalyptique, historique, poétique, …

La Bible est dans la forme une bibliothèque vivante. De grandes figures la parcourent : des hommes comme Abraham, Salomon, David, Isaïe, … ou des femmes comme Sarah, Ruth, Judith, Anne,... Dans l'Évangile, les femmes occupent parfois le devant de la scène : Marie Madeleine, la Samaritaine, Marthe, Élisabeth... et bien sûr la nouvelle Ève : Marie.


Le statut de la Bible dans l'Église : Tradition et Magistère

La Bible ou Écriture Sainte est la Parole de Dieu, en tant qu'elle est consignée par écrit, sous l'inspiration de l'Esprit Saint.

La Tradition transmet intégralement aux successeurs des apôtres la Parole de Dieu confiée à ceux-ci par le Christ et par l'Esprit Saint.

Le Magistère (du latin magister, maître) est la tâche d'interpréter de façon authentique la Parole de Dieu, écrite ou transmise. Elle est confiée aux évêques en communion avec le pape, l'évêque de Rome.

L'inspiration de la bible ne signifie pas une dictée mot à mot par Dieu ou une mise par écrit grâce à des "hommes stylos". Il s'agit d'une relecture méditée et inspirée des interventions de Dieu dans l'histoire d'une communauté de croyants.

Jésus ne fait pas dans une critique des textes de l'Ancien Testament. Il les respecte, mais dépasse les aspects légalistes qui respectent la lettre mais tuent l'esprit.

La Parole de Dieu est Parole de Vie. C'est le Christ lui-même. Elle s'adresse à notre cœur, à notre âme, et nous fait cheminer vers la béatitude éternelle, vers la vraie Vie.


LA CRÉATION


Les œuvres du créateur montrent qu'il est Dieu

Nous pouvons déjà trouver Dieu en contemplant l'univers qu'il a façonné, même si notre langage reste limité. Comme dit le livre de la Sagesse de la Bible : "La grandeur et la beauté des créatures font, par analogie, contempler leur auteur".

En se révélant aux hommes, Dieu demeure toujours un mystère que l'on ne peut jamais bien saisir : "Si tu le comprenais, ce ne serait pas Dieu" (Saint Augustin, sermon 52, 6, 16).

Le mot mystère est très important, car il revient souvent dans le christianisme. Il faut se garder de lui donner le sens usuel de "choses bizarres". Il s'agit des plans de l'action de Dieu, qui sont parfois " cachés aux sages et aux instruits" (Luc 10, 21), mais qui paraissent clairs aux hommes éclairés par la révélation gratuite de Dieu.


Les principaux Mystères chrétiens sont :

. La Sainte Trinité (il y a un seul Dieu en trois Personnes).

. L'incarnation (la Parole de Dieu s'est faite chair, en Jésus Christ).

. La Rédemption (le salut est apporté par la passion, la mort et la résurrection de Jésus Christ).

. L'Eucharistie qui est, selon saint Augustin, « le sacrement de la sanctification, le signe de l'unité et le lien de la charité ».

Dans la création du monde et de l'homme, Dieu prouve qu'il est Amour. Il a créé toutes les choses, les visibles et les invisibles pour manifester sa gloire et pour que ses créatures aient part à sa vérité, à sa bonté et à sa beauté.

Saint Paul montre que les œuvres du Créateur révèlent déjà sa divinité : "Ce qu'il y a d'invisible depuis la création du monde se laisse voir à l'intelligence à travers ses œuvres, son éternelle puissance et sa divinité" (Romains 1, 19-20).

Dieu Père, Fils et Esprit Saint est l'unique et indivisible principe de la création.

Dieu a créé l'univers librement, directement, sans aucune aide. Aucune créature n'a le pouvoir infini qui est nécessaire pour "créer" au sens propre du mot, de créer à partir de rien.


Dieu crée l'homme et la femme

Le livre de la Genèse comporte deux récits de la création de l'homme et de la femme (1, 24 - 3, 24).

Le second récit, qui est antérieur au premier (-1000 environ) décrit la création de l'homme à partir de la poussière de la terre. Le Seigneur Dieu insuffle la vie dans les narines de l'homme et il le place dans le jardin en Éden.

Cependant, Adam et Ève perdent leur innocence en raison de leur désobéissance et ils doivent quitter le jardin. Ils sont alors revêtus de "tuniques de peau" qui signifient la mortalité. Elles sont remplacées par des "tuniques de lumière et d'immortalité", lorsque Jésus, ayant opéré l'œuvre de salut, vient diviniser la chair.

Lisons un extrait du second récit de la Genèse :

"Le Seigneur Dieu forma l'homme de la poussière de la terre, il souffla dans ses narines un souffle de vie et l'homme devint un être vivant. Puis le Seigneur Dieu planta un jardin en Éden, du côté de l'orient, et il y mit l'homme qu'il avait formé. Le Seigneur Dieu fit pousser du sol des arbres de toute espèce, agréables à voir et bons à manger, et l'arbre de la vie au milieu du jardin, et l'arbre de la connaissance du bien et du mal. Un fleuve sortait d'Éden pour arroser le jardin […] Le Seigneur Dieu prit l'homme, et le plaça dans le jardin d'Éden pour le cultiver et pour le garder.

Le Seigneur Dieu donna cet ordre à l'homme : Tu pourras manger de tous les arbres du jardin ; mais tu ne mangeras pas de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras.

Le Seigneur Dieu dit : Il n'est pas bon que l'homme soit seul ; je lui ferai une aide semblable à lui. […] Alors le Seigneur Dieu fit tomber un profond sommeil sur l'homme, qui s'endormit ; il prit une de ses côtes, et referma la chair à sa place. Le Seigneur Dieu forma une femme de la côte qu'il avait prise de l'homme, et il l'amena vers l'homme. Et l'homme s'écria : "Voici cette fois celle qui est os de mes os et chair de ma chair ! On l'appellera femme, parce qu'elle a été prise de l'homme (en hébreu l'homme se dit iysh et la femme ishshah) " (Genèse 2, 7-25).

La femme n'est pas tirée de la terre, mais d'une cote de l'homme ; c'est déjà l'annonce de la résurrection future.

Le premier récit, écrit vers - 600, raconte la création de l'homme et de la femme à l'image et à la ressemblance de Dieu, le sixième jour.

Ils sont créés à l'image et à la ressemblance de Dieu, dans un état de sainteté et de justice originelles. Ils sont en pleine amitié avec Dieu et dans la félicité de leur existence au paradis.

" Dieu dit : Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu'il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre. Dieu créa l'homme à son image, il le créa à l'image de Dieu, il créa l'homme et la femme.

Dieu les bénit, et Dieu leur dit : Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et l'assujettissez et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre […] Dieu vit tout ce qu'il avait fait et voici, cela était très bon. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le sixième jour " (Genèse 1).


LA TRINITÉ


Le mystère de la Sainte Trinité est le mystère central de la foi et de la vie chrétienne.

Les trois Personnes divines, le Père, le Fils et le Saint Esprit, sont un seul Dieu en trois Personnes. Elles ne se partagent pas la divinité, mais chacune est Dieu tout entier : la substance, l'essence ou la nature même de Dieu. L'unicité divine est vécue dans une communion de vie et d'amour.

Les trois personnes divines sont inséparables et distinctes, sans confusion entre elles (périchorèse).

Le Père engendre de toute éternité son Fils unique, éternel et Roi.

Le Saint-Esprit procède (sort, apparaît) du Père et du Fils. Il est l'éternel échange d'Amour entre le Père et le Fils qui le constitue en Personne.


Jésus nous fait connaître le Père

Jésus a révélé que Dieu est Père par la relation filiale qu'Il a sans cesse avec Lui. Il dit par exemple : "Nul ne connaît le Fils si ce n'est le Père, comme nul ne connaît le Père si ce n'est le Fils et celui à qui le Fils veut bien Le révéler" (Matthieu 11, 27).

C'est pourquoi les apôtres confessent Jésus comme "le Verbe qui était au commencement auprès de Dieu et qui est Dieu" (Jean 1,1), comme "l'image du Dieu invisible" (Colossiens 1, 15), comme "le resplendissement de sa gloire et le reflet de sa substance" (Hébreux 1, 3).

Philippe dit un jour à Jésus : « Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit. Jésus lui dit : Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m'as pas connu, Philippe ! Celui qui m'a vu a vu le Père ; comment dis-tu : Montre-nous le Père ? Ne crois-tu pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi ? » (Jean 14, 8-21).


Jésus parle aux disciples du Saint Esprit

Le Saint Esprit, troisième Personne de la Sainte Trinité, est nommé dans l'Évangile Consolateur, Paraclet (avocat), Esprit de Vérité.

Jésus dit aussi à ses disciples : " Je prierai le Père, et il vous donnera un autre Consolateur, afin qu'il demeure éternellement avec vous, l'Esprit de vérité […] Le Consolateur, l'Esprit Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit […] Quand sera venu le Consolateur, que je vous enverrai de la part du Père, l'Esprit de vérité, qui vient du Père, il rendra témoignage de moi […] il vous conduira dans toute la vérité ; car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu'il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir. Il me glorifiera, parce qu'il prendra de ce qui est à moi, et vous l'annoncera » (Jean 14, 16-31 ; 16, 5-15).

Cet Esprit Saint est donné par Jésus dès le soir de sa Résurrection quand il souffle sur les disciples. Il arrive ensuite avec la plénitude de ses dons le jour de la Pentecôte. Depuis, Il ne cesse d'agir dans l'Église, pour que la Sainte Trinité soit connue de tous les hommes et que le plus grand nombre soit sauvé par la passion, la mort et la résurrection de Jésus.


L'AMOUR


Dieu est Amour

Il ne peut y avoir d'amour sans échange (on n'aime pas tout seul) et parfaite égalité entre ceux qui s'aiment.

Le Père et son Fils Jésus Christ s'aiment d'un même Amour de toute éternité. Cet Amour entre le Père et le Fils constitue le Saint Esprit en " Personne ". Il procède (sort de) de l'Un et de l'Autre. La Sainte Trinité (le Père et le Fils et le Saint Esprit) est Amour.


Le Christianisme est la religion de l'Amour.

Jésus fait la synthèse entre deux commandements de l'Ancien Testament qui sont en deux livres différents du Pentateuque (Deutéronome 6, 5 et Lévitique 19, 18) :

" Un des scribes […] lui demanda : 'Quel est le premier de tous les commandements ?  Jésus répondit : '. Voici le premier : Écoute, Israël, le Seigneur, notre Dieu, est l'unique Seigneur ; et : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force (Deutéronome 6, 4-5). Voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même' (Lévitique 19, 18). Il n'y a pas d'autre commandement plus grand que ceux-là ".

La "règle d'or" du Christianisme est donnée par Jésus : "Tout ce que vous désirez que les autres fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux" (Matthieu 7, 12) et " Aimez-vous les uns les autres comme Je vous ai aimé " (Jean 13, 34).

Celui qui croit veut apporter la connaissance du Dieu trinitaire à ceux qui l'ignorent. Cependant, le témoignage doit toujours se faire dans le respect du prochain et de sa conscience. On ne doit jamais convertir par la contrainte, car il n'y a pas d'amour possible sans liberté, " car le Seigneur c'est l'Esprit, et là où est l'Esprit du Seigneur, là est la liberté " (2 Corinthiens 3, 17).


La charte de l'Amour

Jean, l'auteur du quatrième Évangile, " le disciple que Jésus aimait ", a écrit une lettre qui est un peu la charte du plan d'Amour de Dieu pour les hommes et qui montre que les disciples de Jésus se reconnaissent à l'amour qu'ils doivent avoir les uns pour les autres (le mot amour et le verbe aimer reviennent presque une trentaine de fois : par exemple :

"Aimons-nous les uns les autres; car l'amour est de Dieu, et quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu, car Dieu est amour.

L'amour de Dieu a été manifesté envers nous en ce que Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde, afin que nous vivions par lui. Et cet amour consiste, non pas en ce que nous avons aimé Dieu, mais en ce qu'il nous a aimés et a envoyé son Fils comme victime expiatoire pour nos péchés.

Celui qui confessera que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui, et lui en Dieu.

Si quelqu'un dit : J'aime Dieu, et qu'il haïsse son frère, c'est un menteur; car celui qui n'aime pas son frère qu'il voit, comment peut-il aimer Dieu qu'il ne voit pas ? " (1 Jean 4, 7-21).


L'ALLIANCE

Reprenons le second récit de la Genèse :

" Le serpent […] dit à la femme : Dieu a-t-il réellement dit : Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ? La femme répondit au serpent : Nous mangeons du fruit des arbres du jardin. Mais quant au fruit de l'arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : Vous n'en mangerez point et vous n'y toucherez point, de peur que vous ne mouriez.

Alors le serpent dit à la femme : Vous ne mourrez point ; mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront, et que vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal.

La femme vit que l'arbre était bon à manger et agréable à la vue, et qu'il était précieux pour ouvrir l'intelligence ; elle prit de son fruit, et en mangea ; elle en donna aussi à son mari, qui était auprès d'elle, et il en mangea. Les yeux de l'un et de l'autre s'ouvrirent, ils connurent qu'ils étaient nus, et ayant cousu des feuilles de figuier, ils s'en firent des ceintures.

[…] le Seigneur Dieu appela l'homme, et lui dit : Où es-tu ? Il répondit : J'ai entendu ta voix dans le jardin, et j'ai eu peur, parce que je suis nu, et je me suis caché. Et le Seigneur Dieu dit : Qui t'a appris que tu es nu ? Est-ce que tu as mangé de l'arbre dont je t'avais défendu de manger ? L'homme répondit : La femme que tu as mise auprès de moi m'a donné de l'arbre, et j'en ai mangé. Et le Seigneur Dieu dit à la femme : Pourquoi as-tu fait cela ? La femme répondit : Le serpent m'a séduite, et j'en ai mangé.

Le Seigneur Dieu dit au serpent : […] Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité : celle-ci t'écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon (ce sera Marie) […] C'est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu'à ce que tu retournes dans la terre, d'où tu as été pris; car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière (la mort).

Adam donna à sa femme le nom d'Ève : car elle a été la mère de tous les vivants. Le Seigneur Dieu fit à Adam et à sa femme des habits de peau (ces " tuniques de peau " signifient la mortalité. Elles seront un jour remplacées par des " tuniques de lumière et d'immortalité ", lorsque Jésus, ayant opéré l'œuvre de salut, viendra diviniser la chair) […] Et le Seigneur Dieu le chassa du jardin d'Éden ".

Sous l'influence du Malin, Adam et Ève ont mal utilisé leur liberté et sont tombés dans le piège du démon (Satan, sous l'aspect du serpent). Adam et Ève ont transmis la nature humaine blessée par leur premier péché, donc privée de la sainteté et la justice originelles. Cette privation est appelée péché originel. Depuis, la nature humaine est affaiblie et inclinée vers le mal. Elle est soumise à l'ignorance, à la souffrance et à la domination de la mort.

Cependant, Dieu, dans son Amour, s'est manifesté lui-même à nos premiers parents. Il leur a parlé et, après la chute, leur a promis le salut et leur a offert son Alliance.

. Dès la fin du déluge, Dieu a conclu avec Noé une alliance éternelle entre lui et tous les êtres vivants. Elle durera tant que dure le monde. Lisons encore la Genèse :

" Dieu parla encore à Noé et à ses fils avec lui, en disant : […] J'établis mon alliance avec vous : aucune chair ne sera plus exterminée par les eaux du déluge, et il n'y aura plus de déluge pour détruire la terre " (Genèse 9).

. Plus tard, Dieu a élu Abraham et a conclu une alliance avec lui et sa descendance.

" Alors la parole du Seigneur lui fut adressée ainsi : Ce n'est pas lui qui sera ton héritier (le fils de ta servante Agar), mais c'est celui qui sortira de tes entrailles qui sera ton héritier (le fils " du miracle " de sa femme Sarah qui préfigure le Messie).

Et après l'avoir conduit dehors, il dit : Regarde vers le ciel, et compte les étoiles, si tu peux les compter. Et il lui dit : Telle sera ta postérité. Abram eut confiance dans le Seigneur Dieu, qui le lui imputa à justice […] En ce jour-là, le Seigneur fit alliance avec Abram, et dit : Je donne ce pays à ta postérité […] (Genèse 15).

. Plus tard encore, Dieu a révélé sa loi par Moïse, en lui donnant les Tables de l'Alliance (ou Décalogue) sur la montagne du Sinaï. Le Décalogue rappelle à tout homme l'appel et les voies de Dieu, pour le protéger contre le mal. Mais quand Moïse descendit de la montagne les hommes, lassés de l’attendre, s’étaient faits un veau en or (Deutéronome 9, 7-17).

. …. et Dieu a envoyé des prophètes (Jérémie, Ézéchiel, Sophonie, Zacharie et bien d'autres) pour annoncer le salut destiné à toute l'humanité (Jésus-Christ).

Isaïe par exemple s'exclame :

" Quand les montagnes s'éloigneraient, quand les collines chancelleraient, mon amour ne s'éloignera point de toi, et mon alliance de paix ne chancellera point, dit le Seigneur, qui a compassion de toi " (54, 10).


Le Christ nouvel Adam

L'homme a été créé à l'image de Dieu et il demeure toujours à l'image de Dieu, même s'il a chuté. Il est par contre privé de la Gloire de Dieu ou de la ressemblance.

Avec le Christ, l'homme retrouve tout ce qu'il était et tout ce qu'il avait. La grâce du baptême lui redonne l'innocence des premiers parents au jardin d'Éden.

Une fois baptisé, il n'est même plus question de ressemblance, le nouveau baptisé a revêtu l'homme nouveau, il "demeure" en Jésus. Comme Dieu est Amour, il transmet sa propre vie : "Celui qui confessera que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui, et lui en Dieu […] Dieu est amour et celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui " (1 Jean 4).

Le fait que Jésus demeure chez quelqu'un le conduit aussi à la joie. La joie parfaite est celle que produit l'amitié divine. Elle sera sans aucune ombre au Paradis retrouvé : " Si vous gardez mes Commandements, vous demeurerez dans mon amour […] Je vous ai dit ces choses, pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite" (Jean 15, 10-12).


L'INCARNATION - NOËL : JÉSUS EST NÉ DE LA VIERGE MARIE


La naissance de Jésus, mystère de l'incarnation

Les évangélistes (surtout Luc) racontent les évènements : la naissance de Jean-Baptiste, le dernier et le plus grand des prophètes qui annonce la venue du Messie, l'annonciation de l'ange Gabriel à Marie et les circonstances de la naissance de Jésus.

Jean donne la signification de la naissance de Jésus. Il commence son Évangile en disant que Jésus est le Verbe (la Parole même de Dieu), la lumière véritable qui vient dans le monde.

La naissance de Jésus est source d'une grande joie, mais dès qu'il est présenté au Temple par ses parents, Siméon dit à Marie : " Une épée te transpercera l'âme". C'est l'annonce des souffrances et de mort de Jésus. Sa naissance est déjà le signe de son abaissement, car Dieu se fait homme pour que l'homme puisse devenir Dieu, pour qu'il soit sauvé du péché et de la mort et participe au Royaume de Dieu.

Ce qui est difficile à exprimer dans le mystère de l'Incarnation, c'est que la filiation du Christ ne répond pas aux caractères habituels d'une naissance humaine, car Marie devient la mère de Jésus par l'intervention du Saint Esprit, sans l'intervention d'un homme et que l'engendrement de Jésus est hors du temps, de sorte que l'on appelle Jésus "l'Éternel engendré".

Jésus est pleinement homme et pleinement Dieu. C'est le Fils du Père, le Fils de Dieu, qui demeure auprès de son Père, tout en se manifestant à nous. Il est né de la Vierge Marie pour devenir en tout semblable à nous, hormis le péché.

En s'unissant à la nature humaine, il la divinise, et en mourant, il lui donne l'immortalité, parce que Jésus, Verbe de Dieu, est lui-même immortel et que la mort n'a pas de prise sur lui : il le prouve par sa résurrection.


La double nature du Christ est au centre de la foi chrétienne

Jésus est vrai homme

Jésus descend de David. Pleinement homme, il naît d'une femme, il est enveloppé de langes, puis il grandit en sagesse, en taille et en grâce auprès de Dieu et des hommes, il mange et boit, parcourt les routes, admire des fleurs, fait preuve d'humour, conseille, pleure, souffre dans son âme ou dans son corps.. Il ne fait pas semblant de souffrir, mais il souffre réellement dans son corps ; puis il meurt réellement.

Cette mort est suivie par la mise au tombeau et la grosse pierre roulée devant l'entrée semble mettre un point final à son échec apparent.

Jésus est vrai Dieu

Les Évangiles révèlent la divinité de Jésus en tant que Fils unique du Père céleste. Le Père et le Fils possèdent tout en commun. En voyant Jésus, chacun peut voir le Père, car il est dans le Père. Jésus ne fait rien de lui-même, Il nous fait connaître ce qu'il a entendu du Père, qui lui a tout remis.

Déjà, dans le Premier Testament, le psalmiste disait le décret du Seigneur : "Tu es mon fils, Moi aujourd'hui, je t'ai engendré" (Psaume 2,7).

Dans l'Évangile, Jésus se présente comme Fils de Dieu ; Par exemple : " Nul ne connaît le Fils si ce n'est le Père et nul ne connaît le Père si ce n'est le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler " (Matthieu 11, 27).

L'affirmation de la divinité du Fils ressort aussi dans les mots "Moi, Je Suis", qui sont strictement réservés à Dieu : Jésus dit par exemple : " Avant qu'Abraham n'apparut, Moi, Je Suis " (Jean 8, 58). Il répond aussi au grand prêtre : "Moi, Je Suis et vous verrez le Fils de l'homme assis à la droite de la Puissance et venant sur les nuées du Ciel" (Marc 14, 62).

Un jour Pierre s'exclame : "Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant", et Jésus lui répond avec solennité : " Cette révélation ne t'est pas venue de la chair et du sang, mais de mon Père qui est dans les cieux " (Matthieu 16, 15-17).

Cependant, malgré l'éclairage apporté en de multiples occasions par les Évangiles, personne ne peut confesser que Jésus-Christ est le Fils de Dieu et l'égal du Père, s'il n'a pas été "enseigné" par l'Esprit Saint et s'il n'a pas adhéré par une démarche de foi. Comme le dit Jésus lui-même : " Personne ne peut venir à Moi, si le Père qui m'a envoyé ne l'attire " (Jean 6, 44).


Jésus inséparablement vrai Dieu et vrai homme

Paul a écrit un hymne célèbre qui traduit la double nature de Jésus et explique à la fois ses abaissements et son exaltation : " Lui, de condition divine, ne retint pas jalousement le rang qui l'égalait à Dieu. Mais il s'anéantit lui-même, prenant condition d'esclave, et devenant semblable aux hommes. S'étant comporté comme un homme, il s'humilia plus encore, obéissant jusqu'à la mort, et à la mort sur une croix ! Aussi Dieu l'a-t-il exalté et lui a-t-il donné le Nom qui est au-dessus de tout nom, pour que tout, au nom de Jésus, s'agenouille, au plus haut des cieux, sur la terre et dans les enfers, et que toute langue proclame, de Jésus Christ, qu'il est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père" (Philippiens 2, 5-11).

C'est parce que Jésus, tout en étant Dieu, prend librement la place de l'agneau pascal immolé pour la Pâque que nous sommes sauvés.

Celui qui n'accepte pas que Jésus souffre et meure " ne peut avoir part avec lui". Il s'entend dire comme à certains apôtres : " Arrière de moi Satan, tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes " (Matthieu 16, 21-23).

A l'époque des premiers Chrétiens comme aujourd'hui, chacun est appelé à se prononcer personnellement sur quelques questions binaires :

Jésus est-il le Fils unique du Père ?

Est-il vraiment Dieu ?

Est-il aussi vraiment homme ?

Nous a t'il sauvé de la mort éternelle ?

Ressusciterons-nous comme lui ?

Si Jésus n'est qu'un homme, notre foi est inutile, car le christianisme n'est plus qu'une sagesse. Par ailleurs, si Jésus est uniquement Dieu (si l'on peut dire), il n'a pas partagé notre condition humaine et ne peut la transfigurer.

On ne peut donc être chrétien et témoigner du message de salut pour les hommes, sans confesser la double nature du Fils unique du Père : un Fils pleinement homme, né de la Vierge Marie, et, en même temps, un Fils créateur et seul rédempteur, en tout l'égal du Père, Dieu né de Dieu, et dont la résurrection confirme sa filiation divine et annonce notre résurrection.

Celui qui croit que le Verbe s'est incarné pour son propre salut, manifeste lui-même la gloire de Dieu et il a déjà la vie en lui


LA PASSION : JÉSUS A ÉTÉ CRUCIFIÉ ET IL EST MORT

Notre salut découle de l'initiative d'amour de Dieu envers nous, car c'est lui qui nous a aimés et qui a envoyé son Fils pour effacer nos péchés. C'est Dieu qui, dans le Christ, se réconciliait le monde (2 Corinthiens 5, 19).

Jésus a donné sa vie en rançon pour la multitude. Par son obéissance au Père, jusqu'à la mort de la croix, il nous justifie (c'est le mystère de la Rédemption).

C'est vraiment le Fils de Dieu fait homme qui est mort et qui a été enseveli.

Le Christ mort est descendu au séjour des morts. Il a ouvert les portes du ciel aux justes qui ont vécu sur terre avant lui.


Jésus a été crucifié et il est mort

La passion et la mort de Jésus sont relatées par les quatre évangélistes.

Le dimanche des Rameaux, qui précède d'une semaine la fête de Pâques, les fidèles écoutent le récit de la passion selon l'un des Évangiles synoptiques et le Vendredi Saint, lecture est faite du récit de la passion selon saint Jean.

Ce même jour, beaucoup de Chrétiens participent également au Chemin de Croix. Cette célébration est une manifestation concrète du désir de suivre Jésus dans son chemin pascal. L'Église médite la passion de Jésus en quatorze étapes, depuis sa condamnation à mort jusqu'à ce qu'il soit mis au tombeau, après être mort sur la croix.

Dans sa passion, Jésus réalise la prophétie d'Isaïe dite du "Serviteur souffrant" (53). Cette prophétie le décrit méprisé et abandonné des hommes. Il est l'agneau mené à la boucherie et donnant sa vie en sacrifice pour les péchés, avant d'être ensuite exalté.

Le récit de saint Jean, disciple fidèle

C'est assurément la lecture du récit de la passion selon saint Jean qui permet de mieux comprendre la chronologie des évènements. C'est le témoin direct qui met sa tête contre la poitrine de Jésus, lors de la sainte Cène. Il se tient aussi au pied de la croix, tout jeune encore, seul homme parmi les femmes. Après la mort de Jésus, Jean reçoit Marie comme mère pour devenir en même temps, son fils adoptif.

Dans son récit de la passion, Jean déclare : " Celui qui l'a vu en a rendu témoignage, et son témoignage est vrai et il sait qu'il dit vrai, pour que vous croyiez aussi " (19, 35) :

"Ils prirent donc Jésus et l'emmenèrent. Jésus, portant sa croix, arriva au lieu du crâne, qui se nomme en hébreu Golgotha. C'est là qu'il fut crucifié, et deux autres avec lui, un de chaque côté, et Jésus au milieu. Pilate fit une inscription, qu'il plaça sur la croix, et qui était ainsi conçue : Jésus de Nazareth, roi des Juifs […]

" Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala. Jésus, voyant sa mère, et auprès d'elle le disciple qu'il aimait (Jean), dit à sa mère : Femme, voilà ton fils. Puis il dit au disciple : Voilà ta mère. Et, dès ce moment, le disciple la prit chez lui.

Après cela, Jésus, qui savait que tout était déjà consommé, dit, afin que l'Écriture fût accomplie: J'ai soif. Il y avait là un vase plein de vinaigre (Psaume 69, 22). Les soldats en remplirent une éponge, et, l'ayant fixée à une branche d'hysope, ils l'approchèrent de sa bouche. Quand Jésus eut pris le vinaigre, il dit : Tout est accompli. Et, baissant la tête, il rendit l'esprit. […] les Juifs demandèrent à Pilate qu'on rompît les jambes aux crucifiés, et qu'on les enlevât. Les soldats vinrent donc, et ils rompirent les jambes au premier, puis à l'autre qui avait été crucifié avec lui. S'étant approchés de Jésus, et le voyant déjà mort, ils ne lui rompirent pas les jambes ; mais un des soldats lui perça le côté avec une lance, et aussitôt il sortit du sang et de l'eau" (Jean 18-19).


Le salut par la Passion de Jésus

Dans le Premier Testament, beaucoup de noms de prophètes comportent la racine "sauver", comme Isaïe, Élisée ou Osée.

Dès le début de son ministère, Jésus se révèle comme Sauveur par ses actes : guérison de malades, de possédés ou d'infirmes. Il apporte aussi le salut par la remise des péchés. Cela est clairement exprimé par le Christ quand il entre dans la maison du percepteur d'impôts Zachée. Il lui dit en effet : " Le salut est entré aujourd'hui dans cette maison " (Luc 19, 9).

Ce salut devient définitif par la passion et la mort de Jésus lorsqu'il s'offre librement au Père en réparation pour les péchés de tous (Éphésiens 1, 7).

Toute personne est appelée à entendre et accepter le message du salut, car Jésus a dit : "De tous les peuples faites mes disciples" (Matthieu 28, 19). Cependant, Dieu ne peut sauver quiconque malgré lui. Chaque homme est libre de croire ou non, de participer ou non à la vie avec Dieu, d'accepter ou non ce salut.

Comme le montre la parabole du festin des noces, il y en a qui refusent de venir. D'autres sont bien venus, mais ils sont mis dehors, car ils n'ont pas revêtu l'habit des noces (Matthieu 22, 1-14). Ceci signifie que l'œuvre de la Rédemption est accessible à tous ceux qui le veulent et en acceptent les conditions, par un acte libre de retour à Dieu.

La condition du salut c'est donc de croire que le Seigneur Jésus est l'unique Sauveur, le seul Médiateur entre le Père et les hommes (Actes 16, 30 s). Chaque humain est dans une position identique. Il ne peut se sauver lui-même. Il est sauvé par le Seigneur. C'est pourquoi, l'ange qui apparaît en songe à Joseph lui annonce que l'enfant à naître de Marie doit s'appeler Jésus (ce qui signifie " l'Éternel est salut ") et qu'il sauvera son peuple de ses péchés (Matthieu 1, 21).


LA RÉSURRECTION ET L'ASCENSION DE JÉSUS

Le Christ est le "Premier né d'entre les morts", Il nous précède dans le Royaume glorieux du Père.

Pour commenter l'aspect glorieux de la Pâque du Seigneur, sa résurrection, le mieux est de suivre à nouveau le récit de saint Jean.

Le soir du vendredi, Jésus a donc été mis dans un tombeau neuf situé à proximité immédiate du lieu où il a été crucifié. Après cela, Jean relate les évènements de la résurrection en cinq épisodes :

. Le constat du tombeau vide (20, 1-10).

. L'apparition à Marie de Magdala (20, 11-18).

. L'apparition du soir de Pâques (20, 19-25).

. L'apparition à tous les apôtres (20, 26-31).

. L'apparition au lac de Tibériade (21).


Le constat du tombeau vide

" Le premier jour de la semaine, Marie de Magdala (Marie Madeleine) se rend de bonne heure au tombeau, alors qu'il faisait encore sombre, et elle voit que la pierre a été enlevée du tombeau. Elle court alors trouver Simon Pierre et l'autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : 'On a enlevé le Seigneur du tombeau et nous ne savons pas où on l'a mis. Pierre partit donc avec l'autre disciple et ils se rendirent au tombeau. Ils couraient tous les deux ensembles. L'autre disciple, courant en avant plus vite que Pierre, le distança et arriva le premier au tombeau. Se penchant alors, il voit les bandelettes 'couchées' ; cependant, il n'entre pas. Simon Pierre, qui le suivait, arriva et entra dans le sépulcre ; il vit les bandes 'couchées', et le linge qu'on avait mis sur la tête de Jésus, non pas avec les bandes, mais enroulé dans un lieu à part. Alors entra à son tour l'autre disciple, arrivé le premier au tombeau. Il vit et il crut".


L'apparition à Marie de Magdala

Un peu plus tard, Marie de Magdala qui est revenue au sépulcre avec les apôtres se tient dehors et pleure. Alors qu'elle se baisse pour regarder dans le sépulcre, elle voit deux anges vêtus de blanc. Ils disent simplement : "Femme, pourquoi pleures-tu ?".

Marie de Magdala s'étant retournée (le mot grec signifie aussi "se détourner de son ancienne conduite"), prend Jésus pour le jardinier avant de le reconnaître lorsque qu'il l'appelle par son prénom : 'Marie'. Jésus dit : "Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père". Jésus n'est plus un être de chair ; il a revêtu son corps glorieux.

Marie de Magdala est chargée d'une tâche apostolique : aller annoncer aux disciples qu'elle a vu Jésus vivant et répéter ce qu'il a dit. C'est même la première mission d'évangélisation après la résurrection de Jésus. En se basant sur les paroles de Jésus, Marie de Magdala est parfois appelée "apôtre des apôtres".


L'apparition du soir de Pâques

Le soir de ce même dimanche, alors que les portes du lieu où se tiennent les disciples sont fermées, car ils ont peur, Jésus se présente au milieu d'eux, et il leur dit : "La paix soit avec vous !" Puis, il leur montre ses mains et son côté. Les disciples sont remplis de joie en le voyant. Puis il leur dit à nouveau : "La paix soit avec vous !".

Après, Jésus dit aux disciples : "Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie", puis il souffle sur eux et ajoute : "Recevez le Saint-Esprit. Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés ; et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront remis".


L'apparition à tous les apôtres

Huit jours après Jésus se présente de nouveau à eux, toutes portes fermées. Il dit encore : "La paix soit avec vous !", puis il s'adresse à Thomas : " Avance ici ton doigt, et regarde mes mains ; avance aussi ta main, et mets-la dans mon côté et ne sois pas incrédule, mais crois". Thomas s'exclame alors : "Mon Seigneur et mon Dieu !".


L'apparition au lac de Tibériade

Jésus apparaît encore alors que Simon Pierre se trouve avec d'autres disciples au bord du lac de Tibériade, ils partent pêcher et ne prennent rien de toute la nuit. Au matin, Jésus se tient sur le rivage, mais les disciples ne savent pas que c'est lui. Jésus leur dit : "Enfants, n'avez-vous rien à manger ?" Comme ils répondent par la négative, Il leur dit de jeter le filet du côté droit de la barque, et ils prennent alors une grosse quantité de poissons.

Après avoir mangé, Jésus demande trois fois à Simon Pierre s'il l'aime, puis il lui donne la lourde charge de paître les brebis et les agneaux du troupeau qui n'est autre que l'Église. Jésus l'a choisi, malgré ses limites, car l'important n'est pas d'être capable (les professionnels de la pêche n'ont rien pris), mais de se laisser conduire par l'Esprit Saint.


L'ascension de Jésus

Quarante jours plus tard, Jésus monte au Ciel pour être glorifié par le Père et être établi à sa droite (cet évènement est fêté le jour de l'Ascension).

Comme ils gardent leurs regards fixés vers le ciel, pendant qu'il s'en va, deux hommes vêtus de blanc leur apparaissent, et leur disent : "Hommes Galiléens, pourquoi vous arrêtez-vous à regarder au ciel ? Ce Jésus, qui a été enlevé au ciel du milieu de vous, viendra de la même manière que vous l'avez vu allant au ciel". Alors, ils retournent à Jérusalem pour prier dans l'attente de l'Esprit Saint (Actes 1, 9-11). Le départ de Jésus pour le Ciel ouvre un temps nouveau : le temps de l'Église.


La résurrection au centre du message chrétien - Le kérygme

Les récits de la résurrection de Jésus sont au centre de ce que l'on appelle le kérygme. C'est l'annonce de la divinité du Christ Jésus par des expressions simples : " Dieu le Père a ressuscité Jésus d'entre les morts " ou encore " Jésus-Christ est mort, bien plus, il est ressuscité, lui qui est à la droite de Dieu et qui intercède pour nous (1 Corinthiens 15, 3-5 ; Galates 1, 1 ; Actes 2, 24, 32 ; Romains 8, 34).

La foi pascale est exprimée par des formules avec différentes harmoniques, mais la dominante est toujours cette exaltation de Jésus qui passe de la mort à la résurrection.


SUIVRE JÉSUS

Une fois que l'on croit au Seigneur Jésus, une question se pose : Comment le suivre ou comment vivre en Chrétien ? La réponse se situe d'abord dans la pratique des dix Commandements et surtout des Commandements de l'Amour. Il s'agit aussi de vivre les vertus qui découlent de la foi.

Les 10 commandements ou 10 Paroles

Premier : "Je suis le Seigneur, ton Dieu qui t'a fait sortir du pays d'Égypte, de la maison de servitude. Tu n'auras pas d'autres dieux devant ma face […]

Deuxième : "Tu ne prononceras pas le nom du Seigneur ton Dieu à faux".

Troisième : "Souviens-toi du jour du Sabbat pour le sanctifier. Pendant six jours tu travailleras et tu feras tout ton ouvrage, mais le septième jour est un sabbat pour le Seigneur ton Dieu. Tu n'y feras aucun ouvrage".

Quatrième : " Honore ton père et ta mère afin d'avoir longue vie sur la terre que le Seigneur ton Dieu te donne ".

Cinquième : "Tu ne tueras pas".

Sixième : " Tu ne commettras pas d'adultère ".

Septième : " Tu ne commettras pas de vol ".

Huitième : " Tu ne témoigneras pas faussement contre ton prochain ".

Neuvième : " Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain. Tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, rien de ce qui est à ton prochain ".

Dixième : " Tu ne désireras rien de ce qui est à ton prochain ".


Les commandements de l'amour

Jésus n'a pas aboli la Loi du Sinaï, mais à plusieurs reprises Il rappelle les Commandements d'Amour de la Torah :

Quand un scribe lui demande : 'Quel est le premier de tous les commandements ?' Jésus répond : « Voici le premier : Écoute, Israël, le Seigneur, notre Dieu, est l'unique Seigneur; et : tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force. Voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n'y a pas d'autre commandement plus grand que ceux-là' «  (Marc 12, 28-34).

Jésus donne cependant un Commandement nouveau : "Aimez-vous les uns les autres ; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres " (Jean 13, 34). Et il ajoute : " Mettez-vous à mon école, car Je suis doux et humble de cœur " (Matthieu 11, 29). Pour aimer véritablement, il faut aimer comme Jésus nous a aimés.


Les vertus

Les vertus peuvent être regroupées autour de quatre vertus cardinales : la prudence, la justice, la force et la tempérance.

La prudence permet de discerner ce qui est bon et juste et de l'accomplir.

La justice c'est savoir donner à Dieu et au prochain ce qui lui est dû.

La force assure, dans les difficultés, la fermeté et la constance pour faire le bien.

La tempérance régule l'attrait pour les plaisirs et l'usage des biens.

Il y a aussi et surtout trois vertus théologales : la foi, l'espérance et la charité

La foi c'est croire en Dieu et en tout ce qu'il nous a révélé.

L'espérance c'est compter sur Dieu pour nous donner en ce monde les grâces nécessaires pour demeurer dans son Amour et la vie éternelle dans l'autre monde.

La Charité, c'est aimer Dieu par-dessus toute chose et notre prochain comme nous-même pour l'amour de Dieu.


L'ÉGLISE


L'Église est le Corps du Christ

Le mot "Église" signifie "convocation". Il désigne l'assemblée de ceux qui forment le Peuple de Dieu.

L'Église est à la fois visible et spirituelle. Elle est formée d'un double élément humain et divin. L'Église est dans ce monde le sacrement du salut, le signe et l'instrument de la communion de Dieu et des hommes.

Certaines personnes pensent qu'il est possible de mettre leur foi en Jésus-Christ, tout en rejetant l'Église. C'est un non-sens, car l'Église est, suivant les perspectives, son propre Corps, son Épouse et son Cénacle.

L'Église est le Corps du Christ. Dans l'unité de ce Corps, il y a diversité de membres et des fonctions. Tous les membres sont liés les uns aux autres. La tête de ce Corps, c'est le Christ. L'Église vit de lui, en lui et pour lui.

On peut dire aussi que l'Église est l'Épouse du Christ : car Il l'a aimée et s'est livré pour elle. Il l'a purifiée par son sang sur la croix.

L'Église est enfin comparée au Cénacle (lieu où l'on se réunit). C'est dans ce Cénacle que l'Esprit Saint vient d'une manière imprévue pour répandre ses dons lors de la Pentecôte.


L'Église est une, sainte, catholique et apostolique

L'Église est une, car elle a un seul Seigneur, Jésus-Christ. Elle confesse une seule foi, celle du credo commun à tous les Chrétiens. Elle ne donne qu'un seul Baptême, celui que l'on donne au Nom des Trois de la Trinité : le Père et le Fils et le Saint-Esprit.

L'Église est sainte, car Jésus lui-même l'a créée et il s'est livré pour elle pour la sanctifier.

L'Église est catholique, car elle est universelle. Elle annonce l'Évangile et donne, par les sacrements, les moyens de salut aux Chrétiens de tous temps et de tous pays.

L'Église est apostolique, car elle est gouvernée par les évêques qui succèdent à Pierre (le chef des apôtres) et aux onze autres apôtres. Le Seigneur a fait de Pierre le fondement visible de son Église. Il lui en a remis les clefs : "Je te donnerai les clefs du royaume des cieux : ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux" (Matthieu 16, 19).

L'évêque de l'Église de Rome, successeur de Pierre, est autre le Pape qui préside l'assemblée des évêques du monde entier. Ils se réunissent parfois dans une assemblée que l'on appelle un concile. Le dernier s'est achevé en 1965 (Vatican 2).


L'Église est la communion des Saints

Aidés des prêtres, leurs coopérateurs, et des diacres, les évêques ont la charge d'enseigner la vraie foi, de célébrer le culte divin, surtout l'eucharistie, et de diriger leur Église en vrais pasteurs.

Les laïcs chrétiens mènent leur vie au milieu du monde. Ils sont appelés à être les témoins du Christ partout où ils se trouvent. Ils sont incorporés au Christ par le baptême, et de fait, ils participent à la fonction sacerdotale, prophétique et royale du Christ. Ce sont des " sarments ", branchés sur le Christ, qui est la " vraie vigne " (Jean 15, 5).

On peut dire que l'Église est la communion de saints, car elle est le lieu privilégié où s'exerce la Charité. II y a un aspect communautaire du salut, une solidarité des âmes rachetées par le Sauveur Jésus. La tradition distingue trois composantes dans la Communion des Saints : l'Église militante de la terre, l'Église souffrante du Purgatoire et l'Église triomphante formée de ceux qui sont au Ciel. De la sorte, la Communion des Saints pourrait se définir aussi comme l'union mystique entre ceux du Ciel et de la terre. Chacun donne et reçoit des grâces, comme par des vases communicants.

Comme l'Église est "le Peuple saint de Dieu", tous ses membres sont appelés Saints (Actes 9, 13 ; 1 Corinthiens 6, 1 ; 16, 1). Cependant, parmi ceux qui ont quitté ce monde, Église en canonise quelques-uns, un tout petit nombre parmi une multitude. Ces chrétiens n'étaient pourtant pas parfaits, car Dieu seul est parfait, ni forcément des martyrs ou des êtres hors du commun, mais ils ont cherché à vivre l'Évangile d'une manière authentique. Certains sont connus dans le monde entier, comme Thérèse de l'Enfant Jésus, qui est patronne des missions, sans avoir quitté son couvent.

L'Église sera pleinement réalisée dans la gloire céleste, lors du retour glorieux du Christ. Tous les justes depuis Adam jusqu'au dernier élu se trouveront rassemblés dans l'Église universelle auprès du Père, la Cité céleste.


Qui fait partie de l'Église ?

Depuis que les apôtres sont partis en mission pour annoncer l'Évangile il y a près de 2000 ans, la Bonne Nouvelle du salut poursuit son chemin, mais il y a des régions de la terre où l'Évangile ne peut pénétrer pour des raisons politiques ou religieuses. Les chrétiens y sont parfois bannis ou persécutés d'une manière directe ou insidieuse par des dispositions discriminatoires. Malgré cela, il y a environ 2 milliards de baptisés.

Tous les hommes sont appelés à faire partie du Peuple de Dieu et l'Église tend à récapituler l'humanité entière avec tout ce qu'elle comporte de biens sous le Christ chef, dans l'unité de son Esprit.

L'adage " hors de l'Église, point de salut " signifie que tout salut vient du Christ par l'Église, qui est son Corps. Pour prendre une comparaison imagée, tout homme passe ou passera par la "porte de l'Église" pour être sauvé, soit par le baptême, le catéchuménat ou le baptême de désir, soit par une vie droite menée comme une préparation évangélique.

L'Église n'est donc pas un chemin de salut parmi d'autres. Certaines prières et certains rites de diverses traditions peuvent assumer un rôle de préparation évangélique, mais on ne peut leur attribuer l'origine divine et l'efficacité salvifique qui sont propres aux sacrements chrétiens. Par ailleurs, on ne peut ignorer que d'autres rites naissent de superstitions ou d'erreurs semblables et constituent plutôt un obstacle au salut.

Avec l'avènement de Jésus-Christ sauveur, Dieu a voulu que l'Église soit l'instrument du salut de toute l'humanité.


LE BAPTÊME

Les sacrements sont des signes sensibles institués par le Christ et confiés à l'Église. Les rites sous lesquels les sacrements sont célébrés donnent les grâces qui leurs sont propres. Ils portent fruit en ceux qui les reçoivent avec les dispositions requises.

Les trois sacrements de l'initiation chrétienne sont le baptême, qui est le début de la vie nouvelle, la confirmation qui en est l'affermissement et l'eucharistie, qui nourrit le disciple avec le Corps et le Sang du Christ en vue de sa transformation en lui.

Jésus ressuscité institue le baptême en disant : "Allez, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit" (Matthieu 28, 19-20).

Par la grâce du baptême "au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit", celui ou celle qui le reçoit est appelé à partager la vie de la Trinité, d'abord dans l'obscurité de la foi, et au-delà de la mort, dans la lumière éternelle.

Le baptême constitue la naissance à la vie nouvelle dans le Christ. Selon la volonté du Seigneur, il apporte le salut : " Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné " (Marc 16, 16).

Le rite essentiel du baptême consiste à plonger trois fois dans l'eau, en référence à la Sainte Trinité, le candidat (immersion) ou à verser de l'eau trois fois sur sa tête (effusion), en prononçant ces mots : "Un tel, je te baptise au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ".

Les fruits du baptême sont la rémission du péché originel et de tous les péchés personnels, la naissance à la vie nouvelle par laquelle l'homme devient fils adoptif du Père, membre du Christ, temple du Saint-Esprit.

Le baptisé est incorporé à l'Église. Après son baptême, il est appelé néophyte (jeune pousse) et ensuite, il devient un fidèle qui, à son tour, fera connaître et aimer le Christ autour de lui par son propre témoignage, c'est à dire sa foi et son amour pour Dieu et le prochain.

Le baptême imprime dans l'âme un signe spirituel indélébile (ineffaçable). Le baptisé devient un chrétien. Le baptême ne peut pas être réitéré.

Ceux qui subissent la mort à cause de la foi, les catéchumènes (ceux qui se préparent au baptême) et tous les hommes qui, sous l'impulsion de la grâce, sans connaître l'Église, cherchent sincèrement Dieu et s'efforcent d'accomplir sa volonté, peuvent être sauvés, même s'ils n'ont pas reçu le baptême.

Depuis les temps les plus anciens (2e s.) le baptême est administré aux nouveau-nés, car il est une grâce et un don de Dieu qui ne supposent pas des mérites humains. Les parents veulent que leurs enfants aient aussi ce qu'il y a de meilleur : la grâce inestimable de devenir enfant de Dieu et la certitude du salut pour le baptisé qui croit en Jésus Christ.

L'entrée dans la vie chrétienne donne accès à la vraie liberté.

La grâce du Saint-Esprit reçue au baptême confère la justice de Dieu : on devient juste devant lui non par nos œuvres, mais parce que l'on est " plongé " dans la mort et la résurrection du Christ.

Cette justification comporte la rémission des péchés, la sanctification et la rénovation de l'homme intérieur.

La justification nous a été méritée par la passion du Christ. Elle nous conforme à la justice de Dieu qui nous fait justes. Elle a pour but la gloire de Dieu et le don de la vie éternelle.

La grâce sanctifiante est reçue dans le baptême. C'est le don que Dieu nous fait de sa vie, infusée par l'Esprit Saint dans notre âme pour la guérir du péché et la sanctifier.


Être baptisé

Celui qui a rencontré Jésus-Christ et qui désire être baptisé le fait savoir à un prêtre ou à un chrétien et il suit une sérieuse préparation de deux ou trois ans, en tant que catéchumène. Cette préparation se fait en général dans la paroisse la plus proche de chez lui. Il suit des réunions et il est accompagné par une (ou deux) personnes qui répondent à ses questions et l'aident dans son cheminement.

Il est toujours totalement libre et peut poser toutes les questions qu'il souhaite sans crainte d'être jugé.

Le baptême implique parfois un changement de vie radical, car il faut rompre avec certaines pratiques pour revêtir l'homme nouveau :" Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées; voici, toutes choses sont devenues nouvelles " (2 Corinthiens 5, 17).


 JE CROIS EN L'ESPRIT SAINT - LA CONFIRMATION OU CHRISMATION


L'Esprit Saint est la troisième Personne de la Trinité Sainte

Dès l'origine l'Esprit Saint, troisième " Personne " de la Trinité, est auprès du Père et du Fils. C'est Lui l'Amour entre le Père et le Fils. La Bible nous dit qu'au moment de la création, " Il planait sur les eaux ". La traduction exacte est : « Il couvait les eaux ».

Lorsque le moment de l'incarnation est venu, c'est l’Esprit-Saint qui qui vient sur Marie pour la " prendre sous son ombre " (Luc 1, 31-35).


La Bible fait connaître l'Esprit Saint

Chaque Chrétien a été baptisé au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit et il confesse l'article du Credo : " Je crois en l'Esprit Saint qui est Seigneur et qui donne la vie ; il procède du Père et du Fils ; avec le Père et le Fils il reçoit même adoration et même gloire ".

Pour parler de l'Esprit Saint, la Bible fait référence à des images ou de symboles : En voici trois :

. Le symbolisme de l'eau signifie l'action de l'Esprit Saint dans le baptême.

. Le feu symbolise l'énergie transformante des actes de l'Esprit Saint.

. La colombe, pour rappeler que l'Esprit Saint est descendu sur Jésus lors de son baptême, sous forme d'une colombe :

La fête de la Pentecôte commémore la venue du Saint Esprit sur les disciples.

L'épisode est raconté par Luc dans les Actes des apôtres. En voici un résumé, dont la signification est capitale, car c'est l'acte de naissance de l'Église :

Le jour de la Pentecôte, alors que les apôtres sont assis ensemble dans le même lieu, il se fait un grand bruit, comme celui d'un vent impétueux, et des langues, semblables à des langues de feu, leur apparaissent, séparées les unes des autres, et se posent sur chacun d'eux. Ils sont alors remplis du Saint-Esprit, et se mettent à parler en d'autres langues qu'ils n'ont jamais apprises. Les gens du dehors accourus comprennent les apôtres dans leur langue maternelle. Certains s'interrogent, d'autres se moquent et pensent que les apôtres ont abusé du vin doux. Peu après, Pierre, se présentant avec les onze, se met à parler avec une grande assurance qui contraste avec son attitude antérieure (Actes 2, 1-41).

Les gens interrogent alors Pierre pour savoir ce qu'ils doivent faire et il leur demande de se repentir et de se faire baptiser au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de leurs péchés. Ceux qui acceptent sa parole sont baptisés.


Le rôle de l'Esprit Saint : l'autre Paraclet

Le terme " Paraclet " (intercesseur, défenseur, avocat) est le plus souvent appliqué au Saint Esprit, mais il peut aussi désigner le Fils de Dieu. L'évangéliste Jean reconnaît en effet dans le Christ notre Paraclet (avocat) auprès du Père (1 Jean 2, 1).

Le Saint Esprit est cet autre Paraclet qui continue l'œuvre commencée par Jésus et conduit toute vie chrétienne. Jésus révèle l'action de l'Esprit Saint : en tant que Personne, il opère toutes les œuvres de Dieu en nous et il remplit les "missions" que Jean a consignées dans son Évangile (14, 16-17, 26 ; 15, 26 ; 16, 8-11) :

. Demeurer auprès de nous

. Enseigner et remémorer ce que Jésus a dit

. Faire accéder à la vérité tout entière

. Dire ce qu'il entend du Père et du Fils

. Communiquer tout ce qui doit venir et ce qu'il reçoit du Christ

. Nous permettre de rendre témoignage de Jésus

. Confondre le monde en matière de justice, de péché et de jugement

. Donner la vie

. Parler par les prophètes

Il s'agit donc de ne pas rester à regarder le ciel, comme les apôtres après l'Ascension, mais de partir travailler à la vigne, sous la motion de l'Esprit Saint, tout en suivant notre vocation propre.


Le sacrement de la Confirmation

Le Chrétien, lui aussi, est marqué d'un sceau lors de son baptême.

Lorsqu'il reçoit ensuite le sacrement de Confirmation ou Chrismation, dont le signe sensible est l'onction du Saint Chrême (l'huile sainte), il devient capable de rendre témoignage de la foi chrétienne par ses paroles et ses actes.

Les dons de l'Esprit Saint sont au nombre de sept, parce que ce chiffre signifie multitude : sagesse, force, intelligence, science, crainte de Dieu (non pas la peur de Dieu, mais le respect et la révérence pour Lui), connaissance et piété.


L'EUCHARISTIE (LA COMMUNION AU DIEU AMOUR)


L'Alliance scellée par Jésus sur la croix présente quatre aspects :

Elle est nouvelle.

Elle est éternelle.

Jésus en est le Grand Prêtre.

Elle se célèbre dans le nouveau sanctuaire de son corps et non dans un temple.


L'Alliance est nouvelle et éternelle

Comme nous l'avons vu en parlant de Noé, l'Alliance que Dieu conclut avec tous les êtres vivants est une alliance perpétuelle (ou éternelle) (Genèse 9, 16). C'est-à-dire qu'elle durera autant que dure le monde. Mais Israël a rompu l'alliance (Isaïe 1,2-4; Jérémie 2). Les prophètes annoncent alors une alliance nouvelle et éternelle (Jérémie 31,31-34; Isaïe 55,3) : " Je mettrai mes lois dans leur esprit, je les écrirai dans leur cœur; et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple […] Je pardonnerai leurs iniquités et je ne me souviendrai plus de leurs péchés « (Hébreux 8, 10 b-12).

Cette Alliance nouvelle, le Christ l'a instituée et il a réalisé ces paroles prophétiques. En s'offrant lui-même au Père, comme victime sainte et parfaite, il scelle une Alliance nouvelle, lors de la Sainte Cène. Elle sera effectivement accomplie sur la croix le lendemain. C'est pourquoi, lors de la Messe, au moment de la consécration du vin, le célébrant reprend les paroles mêmes de Jésus lors de la Sainte Cène : " Ceci est mon sang, le sang de l'Alliance nouvelle et éternelle ".

Lors de la Cène, Jésus ne rompt pas pour autant avec les gestes d'Israël, et il ne rejette pas les faits ou les signes de la première Alliance, mais il leur donne un sens plénier et radicalement nouveau : il lave les pieds de ses disciples et il fait don de son corps et de son sang, sous les signes du pain et du vin.

Ainsi, en affirmant que le Christ est la pâque (l'agneau du sacrifice pascal) de la nouvelle Alliance, cela signifie qu'il est l'Agneau qui s'offre lui-même, pour libérer les hommes, non plus du joug égyptien, mais des péchés et de la mort.

Celui qui communie à son corps et à son sang, adhère à la nouvelle et éternelle Alliance : il passe de la mort à la vie et prend le chemin de la Terre promise qui n'est autre que le Royaume de paix et d'amour que Jésus veut instaurer en ce monde et, à terme, la Cité céleste décrite par l'auteur de l'Apocalypse.


Jésus est le Grand Prêtre de la nouvelle Alliance

Le Christ, en tant que Fils de Dieu, surpasse tous les ministres placés entre Dieu et l'humanité. Parce qu'il est éternel, il possède un sacerdoce qui n'est pas transmissible. C'est le Souverain Prêtre, éternel, saint, innocent, sans tache.

A la fois Grand Prêtre et victime parfaite, il se sacrifie lui-même, offrant son propre corps, une fois pour toutes, en échange du salut éternel de tous (Hébreux 4, 14 ; 5, 6, 10 ; 10, 10-12).

Qui plus est, Jésus est à la fois le Grand Prêtre de la première et de la nouvelle Alliance. Cela s'explique pour deux raisons : la première c'est que l'Alliance scellée par le Seigneur avec Noé, Abraham, Moïse et Israël est, de fait, celle scellée par la Sainte Trinité, dans la volonté commune des trois Personnes divines ; la seconde, c'est que le Christ est, depuis toujours, l'unique Médiateur entre Dieu et les hommes ; les autres grands prêtres que l'on rencontre dans la Bible, comme Melchisédech ou Aaron n'en sont que des figures (antitypes).


Jésus est le sanctuaire de la nouvelle Alliance

La première Alliance avait des obligations cultuelles. Le sanctuaire avait un tabernacle et, dans la partie antérieure, appelée le Lieu Saint, se trouvaient le chandelier, la table et les pains de proposition. Derrière le second voile, c'était le Saint des Saints. Au-dessus de l'arche étaient les Chérubins de la gloire.

Le sanctuaire de la nouvelle Alliance, c'est le corps même de Jésus (Jean 2, 13-25).


L'eucharistie (Sainte Messe) est au centre de la vie de l'Église

L'Eucharistie est la mémoire rendue présente de la Pâque du Christ : c'est-à-dire de l'œuvre du salut qu'il a accomplie par sa vie, sa mort et sa résurrection.

La célébration eucharistique qui réunit les chrétiens au moins chaque dimanche, comporte la lecture de textes de la Bible, l'offrande des oblats (le pain et le vin), l'action de grâce (eucharistie signifie " action de grâce ") à Dieu le Père pour tous ses bienfaits, surtout pour le don de son Fils, la prière pour les vivants et les morts, l'appel au Saint Esprit, la consécration du pain et du vin et la communion au Corps et au Sang du Seigneur, si l'on est en situation de le faire.

Les signes essentiels du sacrement eucharistique sont le pain et le vin, sur lesquels est invoqué l'Esprit Saint. Cette invocation à l'Esprit Saint s'appelle l'épiclèse. Par l'épiclèse, l'évêque ou le prêtre demande à l'Esprit Saint d'opérer le changement des oblats (le pain et le vin) au Corps et au Sang du Christ. L'Esprit Saint est en effet l'Esprit Créateur. Il est actif par exemple, à la création du monde, à l'incarnation du Christ ou à la résurrection. De fait, il agit aussi à chaque Eucharistie.

Ensuite, le prêtre prononce les paroles de la consécration qui sont les paroles même de Jésus lors de la dernière cène : "Ceci est mon corps livré pour vous ; Ceci est la coupe de mon sang".

Sous les espèces consacrées du pain et du vin, le Christ lui-même, vivant et glorieux, est alors présent de manière vraie, réelle et substantielle : son Corps et son Sang, son âme et sa divinité.

L'Eucharistie est aussi offerte en réparation des péchés des vivants et des défunts, et pour obtenir de Dieu des bienfaits spirituels ou temporels.

Celui qui veut recevoir le Christ dans la Communion eucharistique doit être baptisé et se trouver en état de grâce, c'est à dire ne pas avoir commis de péchés graves ou en avoir obtenu le pardon sacramentel par le sacrement de la confession (pénitence).

La sainte Communion au Corps et au Sang du Christ accroît l'union du communiant avec le Seigneur, lui remet les péchés véniels et le préserve des péchés graves.

Comme le Christ est tout entier présent sous les espèces du pain et du vin, les fidèles honorent le Saint Sacrement. C'est pourquoi, une église n'est pas seulement un lieu où l'on prie, c'est le lieu de la présence réelle de Jésus tout entier présent dans l'hostie conservée dans le Tabernacle. Les fidèles viennent prier auprès du Tabernacle pour rendre à Jésus un culte d'adoration.

Le repas eucharistique ou Sainte Messe préfigure le banquet céleste que Jean décrit dans son Apocalypse.


PARDON ET RÉCONCILIATION


Le pardon après le baptême

Il y a une étroite relation entre le don de l'Esprit Saint et le pardon des péchés. En effet, le Christ ressuscité a confié aux apôtres le pouvoir de pardonner les péchés lorsqu'il leur a donné l'Esprit Saint : "Le soir de Pâques, le Seigneur Jésus se montra à ses Apôtres et leur dit : 'Recevez l'Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis. Ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus'" (Jean 20, 22-23).

Le baptême est le premier et principal sacrement pour le pardon des péchés, mais, selon la volonté du Christ, l'Église possède le pouvoir de pardonner les péchés de ceux qui ont déjà reçu le baptême. Elle l'exerce par les évêques et les prêtres dans le sacrement de la pénitence (confession ou réconciliation). Ce qui fait dire à saint Jean Chrysostome : " Les prêtres ont reçu un pouvoir que Dieu n'a donné ni aux anges ni aux archanges […] Dieu sanctionne là-haut tout ce que les prêtres font ici-bas " (Sacerd. 3, 5).

Ce sacrement est comme " une replongée dans l'eau du baptême ". Les actes du pénitent sont le repentir, la confession des péchés au prêtre et le propos d'accomplir la réparation et les œuvres de réparation.

L'accueil de la miséricorde divine nécessite l'aveu de nos fautes. "Si nous disons : 'Nous n'avons pas de péché', nous nous abusons, la vérité n'est pas en nous. Si nous confessons nos péchés, Il est assez fidèle et juste pour remettre nos péchés et nous purifier de toute injustice" (1 Jean 1, 8-9).

Luc nous a transmis une parole de Jésus montrant que le pardon doit être toujours offert à ceux qui se repentent : "Prenez garde à vous-mêmes. Si ton frère a péché, reprends-le ; et, s'il se repent, pardonne-lui. Et s'il a péché contre toi sept fois dans un jour et que sept fois il revienne à toi, disant : Je me repens, tu lui pardonneras" (Luc. 17, 3-4).

Le dialogue de Jésus et de Pierre est aussi plein d'enseignements : "Pierre s'approcha de lui, et dit : 'Seigneur, combien de fois pardonnerai-je à mon frère, lorsqu'il péchera contre moi ? Sera-ce jusqu'à sept fois ?' Jésus lui dit : 'Je ne te dis pas jusqu'à sept fois, mais jusqu'à soixante-dix fois sept fois'" (Matthieu 18, 21-22).

L'Évangile apporte quelque chose de radicalement nouveau par rapport à la Loi ancienne. Au principe de la Loi de Moïse : " Tu ne jetteras aucun regard de pitié : œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied ", qui est déjà un certain progrès, puisqu'il limite les représailles, se substitue une tout autre justice : " Vous avez appris qu'il a été dit : œil pour œil, et dent pour dent. Mais moi, je vous dis de ne pas résister au méchant. Si quelqu'un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l'autre […] Donne à celui qui te demande, et ne te détourne pas de celui qui veut t'emprunter" (Deutéronome 19, 21 ; Matthieu 5, 38-42).


A la découverte de la miséricorde divine

Dans l'Église, une longue évolution a débouché sur l'institution de la fête de la miséricorde divine. A cet effet, le deuxième dimanche de Pâques s'appelle depuis peu "deuxième dimanche de Pâques ou de la Miséricorde divine". Le choix de cette date (huit jours après Pâques) montre à l'évidence que la miséricorde trouve sa source, comme le baptême, dans la croix de Jésus.

Puisque Jésus est infiniment miséricordieux, l'Église doit prendre modèle sur lui. Elle a la tâche délicate de trouver la voie juste entre le précepte de pardonner sans limite et certaines paroles de mise en garde figurant également dans le Nouveau Testament, par exemple : "Celui qui mangera le pain ou boira la coupe du Seigneur indignement, sera coupable envers le Corps et le Sang du Seigneur " (1 Corinthiens 11, 27).

Dès l'an 100, la Didachè insiste sur le fait de reconnaître ses péchés et définit les règles en la matière (4, 10 et 14, 1). La confession mutuelle des fautes existe déjà au temps des apôtres, car l'apôtre saint Jacques la préconise, avant l'an 62 : " Confessez donc vos péchés les uns aux autres, et priez les uns pour les autres, pour que vous soyez guéris " (Jacques 5, 16).


La miséricorde, fruit de la Pâque

Les paroles et les gestes qui accompagnent l'absolution revêtent une simplicité significative de leur grandeur. La formule sacramentelle : " Je te pardonne ", qui n'est pas sans rappeler celle du baptême : " Je te baptise ", et l'imposition de la main suivie du signe de la croix tracé sur le pénitent, manifestent qu'en cet instant le pécheur contrit et converti entre en contact avec la puissance et la miséricorde de Dieu, comme s'il se trouvait au pied de la croix.

Il y a d'autres formes de pénitence. La prière, le jeûne, l'aumône, les pèlerinages et tout ce qui découle de la charité donnent aussi des fruits de pardon car, comme le dit Pierre, la charité couvre une multitude de péchés (Matthieu 6, 1-18 ; 1 Pierre 4, 8). Les nombreux péchés de la femme pécheresse lui sont pardonnés sur-le-champ parce qu'elle a montré beaucoup d'amour (Luc 7, 47).


LE MARIAGE ET L'ORDRE


Le mariage

Au seuil de sa vie publique, Jésus opère son premier signe (miracle) à la demande de sa mère Marie, lors d'une fête de mariage à Cana. Il montre par-là que le mariage est bon et qu'il est présent dans la communauté familiale (Jean 2, 1-11).

Dans sa prédication, Jésus a enseigné sans équivoque le sens originel de l'union de l'homme et de la femme, telle que le Créateur l'a voulue au commencement :

" Au commencement de la création, Dieu fit l'homme et la femme; c'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair. Ainsi ils ne sont plus deux, mais ils sont une seule chair. Que l'homme donc ne sépare pas ce que Dieu a uni. Lorsqu'ils furent dans la maison, les disciples l'interrogèrent encore là-dessus. Il leur dit: celui qui répudie sa femme et qui en épouse une autre, commet un adultère à son égard; et si une femme quitte son mari et en épouse un autre, elle commet un adultère " (Marc 10, 2-12).

L'alliance matrimoniale, par laquelle un homme et une femme constituent entre eux une communauté de vie et d'amour, a été fondée et dotée de ses lois propres par le Créateur. Aimer, c'est vouloir le bien de l'autre et l'amour produit la vie dans la procréation. Les enfants font la joie des époux et sont appelés comme leurs parents à entrer dans le Royaume des Cieux.

Le mariage se fonde sur le consentement des deux fiancés, c'est à dire sur la volonté de se donner mutuellement et définitivement dans le but de vivre une alliance d'amour fidèle et fécond. La fidélité implique de réserver l'acte sexuel à son conjoint.

Les actes sexuels qui réalisent l'union des époux sont des actes honnêtes et dignes.

L'ouverture à la vie est essentielle au mariage.

La polygamie est incompatible avec l'unité du mariage et le divorce sépare ce que Dieu a uni.

Paul écrit : " Voici donc que l'homme quittera son père et sa mère pour s'attacher à sa femme, et les deux ne feront qu'une seule chair ; ce mystère est de grande portée ; je veux dire qu'il s'applique au Christ et à l'Église " (Éphésiens 5, 31-32).


Les évêques, prêtres et diacres (Le sacrement de l'Ordre)

Depuis les origines de l'Église, le ministère ordonné a été conféré et exercé à trois degrés : celui des évêques, celui des presbytres (prêtres) et celui des diacres. Sans l'évêque, les presbytres et les diacres, on ne peut parler d'Église (Ignace d'Antioche, Épître aux Tralliens 3,1).

L'Évêque reçoit la plénitude du sacrement de l'Ordre qui fait de lui le chef visible de l'Église particulière qui lui est confiée. Ils succèdent aux apôtres, comme Pierre, Jacques ou Jean.

Les prêtres sont unis aux évêques. Ils forment autour de leur évêque le "presbyterium" qui porte avec lui la responsabilité de l'Église particulière (le diocèse). Ils reçoivent de l'évêque la charge d'une communauté paroissiale ou d'une fonction ecclésiale déterminée. Ils célèbrent la sainte Messe, ils pardonnent les péchés et ils enseignent le contenu de la foi.

Les diacres sont des ministres ordonnés pour les tâches de service de l'Église ; ils ne reçoivent pas le sacerdoce ministériel, mais l'ordination leur confère des fonctions qu'ils accomplissent sous l'autorité pastorale de leur évêque. Ils succèdent au premier martyr de l'Église saint Etienne (Actes 6-7).

L'ordination imprime un caractère sacramentel indélébile comme le baptême.


LES BÉATITUDES


Jésus enseigne les béatitudes

Les béatitudes reprennent et accomplissent les promesses de Dieu depuis Abraham, car Dieu veut le bonheur de l'homme. Dieu est bon. Elles répondent au désir de bonheur que Dieu a placé dans le cœur de l'homme. Le livre des Psaumes de la Bible s'ouvre du reste sur le mot "heureux" : " Heureux l'homme qui ne marche pas selon le conseil des méchants […] ». Ce Psaume montre que le bonheur réside dans la pratique de la Loi de Yahvé, car faire le mal rend malheureux.

Les béatitudes résument le discours évangélique de Jésus et sont aussi une charte du christianisme.

Ce que Jésus proclame est nouveau, car il annonce le bonheur pour ceux dont l'âme est claire et simple : ceux qui ont le cœur pur, qui sont doux ou pacifiques, artisans de paix, ceux qui veulent faire le bien sans forcément y parvenir, ceux qui sont miséricordieux pour les autres.

A la fin des béatitudes il est question de ceux qui sont persécutés à cause de Jésus.

Ces paroles concernent notamment l'immense foule de ceux qui ont souffert ou souffrent aujourd'hui d'une manière ou d'une autre pour Jésus, notamment les martyrs. Au sens chrétien, le martyr n'est jamais celui qui entraîne les autres dans la mort pour une cause ou une autre, c'est celui qui est tué pour sa foi en Dieu, sans faire de mal aux autres et en leur pardonnant, comme Jésus qui a dit : " Père, pardonne-leur ; ils ne savent pas ce qu'ils font " (Luc 23, 33).

Voici le passage d'évangile où se trouvent les béatitudes :

«  Voyant la foule, Jésus monta sur la montagne et, après qu'il se fut assis, ses disciples s'approchèrent de lui. Puis, ayant ouvert la bouche, il les enseigna, et dit :

Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux !

Heureux les affligés, car ils seront consolés !

Heureux les débonnaires, car ils hériteront la terre !

Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés !

Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde !

Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu !

Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu !

Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des cieux est à eux !

Heureux serez-vous, lorsqu'on vous outragera, qu'on vous persécutera et qu'on dira faussement de vous toute sorte de mal, à cause de moi.

Réjouissez-vous et soyez dans l'allégresse, parce que votre récompense sera grande dans les cieux; car c'est ainsi qu'on a persécuté les prophètes qui ont été avant vous » (Matthieu 5, 1-12).

Les béatitudes nous placent devant des choix décisifs concernant les biens terrestres; elles purifient notre cœur pour nous apprendre à aimer Dieu par-dessus tout.


La béatitude éternelle

Les béatitudes nous enseignent la fin ultime à laquelle Dieu nous appelle : le Royaume des Cieux, la vision de Dieu, la participation à la nature divine.

Le chrétiens sont invités à contribuer à établir sur terre le Royaume de Dieu, avant d'entrer dans le Royaume des Cieux, la Cité de la béatitude céleste.

Jésus dit clairement ce qui attend ceux qui ont mis leur foi en lui et ont cherché à aimer Dieu et le prochain de tout leur cœur : " C'est la volonté de celui qui m'a envoyé que je ne perde rien de tout ce qu'il m'a donné, mais que je le ressuscite au dernier jour. Oui, telle est la volonté de mon Père, que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle, et je le ressusciterai au dernier jour" (Jean 6, 39-40).

Cette foi conduit à partager la félicité des élus telle que l'apôtre l'a vue : " Il me montra un fleuve d'eau de la Vie, limpide comme du cristal, qui sortait du trône de Dieu et de l'Agneau (Jésus) […] Le trône de Dieu et de l'Agneau sera dans la ville ; ses serviteurs le serviront et verront sa face, et son nom sera sur leurs fronts. Il n'y aura plus de nuit et ils n'auront besoin ni de lampe ni de lumière, parce que le Seigneur Dieu les éclairera. Et ils régneront aux siècles des siècles " (Apocalypse 22, 1-5).


APRÈS LA MORT (L'au-delà)


La mort est une Pâque (un passage)

En conséquence du péché originel, l'homme doit subir "la mort corporelle, à laquelle il aurait été soustrait s'il n'avait pas péché". Par la mort l'âme est séparée du corps qui lui-même se désagrège.

Jésus, le Fils de Dieu, a librement souffert la mort pour nous dans une soumission totale et libre à la volonté de Dieu, son Père. Par sa mort il a vaincu la mort, ouvrant ainsi à tous les hommes la possibilité du salut.

Après le jugement dernier, Dieu rendra la vie à notre corps transformé en le réunissant à notre âme. De même que le Christ est ressuscité et vit pour toujours, tous nous ressusciterons au dernier jour.

Notre corps ne sera plus comme il est aujourd'hui, ce sera un corps glorieux avec des propriétés sublimes et inconnues, car " l'œil de l'homme n'a pas vu, son oreille n'a pas entendu, son cœur n'a pu pressentir ce que Dieu réserve à ceux qui l'aiment" (1 Corinthiens 2, 9).


Une alternative ternaire

Les chrétiens croient à une survie après la mort, en rejetant la transmigration des âmes (réincarnation et métempsycose). Il y a une triple alternative : le paradis, l'enfer et le purgatoire.

Le paradis n'est autre que le Ciel où les élus jouissent de la vision béatifique, c'est-à-dire de la vue de Dieu. Dire de quelqu'un qu'il " est au Ciel " signifie qu'il est pleinement heureux auprès de Dieu. Citons la promesse faite par Jésus en croix à celui que l'on appelle " le bon larron " : "Dès aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis".

L'antithèse du Paradis est l'enfer. Employé au singulier, ce mot désigne la damnation éternelle ou le feu éternel. Ce mot n'existe pas dans la Bible qui emploie un synonyme : la géhenne.

L'Évangile de Matthieu rapporte plusieurs cas où Jésus évoque la géhenne de feu où peuvent être perdus à la fois l'âme et le corps. Ce "feu qui ne s'éteint pas" est réservé à ceux qui refusent jusqu'à la fin de leur vie de croire et de se convertir. Jésus déclare à leur sujet : "Allez loin de moi, maudits, dans le feu éternel !" (Matthieu 13, 41-42 ; 25, 41).

Si le mot Purgatoire n'est pas dans la Bible, le principe d'une purification après la mort y figure (1 Corinthiens 13, 15). Cela ne date donc pas du Moyen Age, comme certains l'affirment. Le terme Purgatoire est utilisé au moins à partir du sixième siècle.

Sur le plan théologique, le Purgatoire n'est pas un lieu, c'est un état spirituel de la créature qui s'est éloignée de l'Amour divin. Elle doit donc se recentrer sur l'Amour et se purifier.

Dieu seul peut conférer à chacun le degré de gloire ou de peine, qui lui revient. Chaque état sera pleinement révélé devant tous à la fin du monde, mais le jugement particulier met déjà chaque âme devant sa situation éternelle. Sur le plan du seul bon sens, on ne peut concevoir une rencontre avec Dieu, sans avoir atteint le degré d'accomplissement et de purification nécessaire.

Cependant, si la perspective finale est bien binaire et irréversible : châtiment éternel ou vie éternelle, il y a au préalable place pour la miséricorde. Elle est par exemple illustrée par la parabole du fils qui revient vers son père, après avoir tout dépensé dans une vie de débauche : le père va à sa rencontre pour l'accueillir et il fait tuer le veau gras, car son fils était perdu et il revient en reconnaissant son péché (Luc 15, 11-32).


LA FIN DES TEMPS


Le blé et l'ivraie

Au Jour du Jugement, lors de la fin du monde, le Christ viendra dans la gloire pour accomplir le triomphe définitif du bien sur le mal qui, comme le blé et l'ivraie, auront grandi ensemble au cours de l'histoire :

" Laissez croître ensemble l'un et l'autre jusqu'à la moisson, et, à l'époque de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Arrachez d'abord l'ivraie, et liez-la en gerbes pour la brûler, mais amassez le blé dans mon grenier (Matthieu 13, 24-30).

Ainsi, en venant à la fin des temps pour juger les vivants et les morts (Credo), le Christ glorieux révélera la disposition secrète des cœurs et rendra à chaque homme selon ses œuvres.


La vie future

Il est difficile de parler de l'eschatologie (évènements concernant la fin des temps), faute de pouvoir se représenter ce que l'on n'a ni vu ni entendu. Tout ce que l'on peut en dire se trouve dans la Bible, notamment dans trois livres : Daniel, Matthieu et l'Apocalypse.


Le jugement des âmes

Le Nouveau Testament affirme la rétribution immédiate de chaque âme immortelle par un jugement particulier qui intervient aussitôt après la mort. Ce jugement dépend de l'amour et de la foi de chacun. Comme le dit Jésus : " Il y a de nombreuses demeures dans la maison de mon Père " (Jean 14, 2). La parabole du pauvre Lazare et du mauvais riche témoigne de destinées des différentes pour les âmes (Luc 16, 19-31).


La résurrection des morts

Le Credo chrétien professe la résurrection des morts à la fin des temps. Jésus dit en effet : " La volonté de celui qui m'a envoyé, c'est que je ne perde rien de tout ce qu'il m'a donné, mais que je le ressuscite au dernier jour. La volonté de mon Père, c'est que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour " (Jean 6, 39-40).

Cet enseignement est repris par l'apôtre Paul : " Celui qui a ressuscité Jésus-Christ d'entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels, par son Esprit qui habite en vous (Romains 8,11). Et il ajoute une autre fois : "Puisque la mort est venue par un homme, c'est aussi par un homme qu'est venue la résurrection des morts. Et comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ " (1 Corinthiens 15, 12-22). Croire en la résurrection des morts est donc depuis toujours un élément essentiel de la foi chrétienne : "La foi en la résurrection des morts, à cela nous croyons" (Tertullien).

Le Christ est ressuscité avec son propre corps : "Regardez mes mains et mes pieds : c'est bien moi" (Luc 24, 39) mais Il n'est pas revenu à une vie terrestre. De même, en Lui, tous ressusciteront avec leur propre corps, mais ce corps sera transfiguré en corps de gloire (Philippiens 3, 21), en corps spirituel (1 Corinthiens 15, 44).


Le Jugement dernier ou Jugement général (universel)

Le Jugement final est évoqué par le prophète Daniel, dans le Premier Testament. On y trouve la scène grandiose de l'ouverture des livres où toutes les actions des hommes sont écrites :

" Je regardai, pendant que l'on plaçait des trônes. Et l'Ancien des jours (le Père) s'assit. Son vêtement était blanc comme la neige, et les cheveux de sa tête étaient comme de la laine pure ; son trône était comme des flammes de feu et les roues comme un feu ardent. Un fleuve de feu coulait et sortait de devant lui. Mille milliers le servaient, et dix mille millions se tenaient en sa présence. Les juges s'assirent, et les livres furent ouverts [...] et voici, sur les nuées des cieux arriva quelqu'un de semblable à un fils de l'homme (Jésus) […] On lui donna la domination, la gloire et le règne et tous les peuples, les nations, et les hommes de toutes langues le servirent" (Daniel 7, 9-14).

Dans l'Évangile, Matthieu rapporte ce qu'il a entendu de la bouche même de Jésus :

" Lorsque le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, avec tous les anges, il s'assiéra sur le trône de sa gloire. Toutes les nations seront assemblées devant lui. Il séparera les uns d'avec les autres, comme le berger sépare les brebis d'avec les boucs et il mettra les brebis à sa droite et les boucs à sa gauche. Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite : Venez, vous qui êtes bénis de mon Père ; prenez possession du royaume qui vous a été préparé […] Ensuite il dira à ceux qui seront à sa gauche : Retirez-vous de moi, maudits ; allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges […] Et ceux-ci iront au châtiment éternel, mais les justes à la vie éternelle (25, 31-46).


Le livre de l'Apocalypse est proche de la vision de Daniel :

" Je vis les morts, les grands et les petits, qui se tenaient devant le trône. Des livres furent ouverts. Et un autre livre fut ouvert, celui qui est le livre de Vie. Et les morts furent jugés selon leurs œuvres, d'après ce qui était écrit dans ces livres. La mer rendit les morts qui étaient en elle, la mort et le séjour des morts rendirent les morts qui étaient en eux et chacun fut jugé selon ses œuvres. Et la mort et le séjour des morts furent jetés dans l'étang de feu. C'est la seconde mort, l'étang de feu. Quiconque ne fut pas trouvé écrit dans le livre de vie fut jeté dans l'étang de feu " (Apocalypse 20, 12-15).

Ainsi, le Jugement dernier révèlera ce que chacun aura fait de bien ou omis de faire durant sa vie terrestre. Le Père seul en connaît l'heure et le jour. Par son Fils Jésus, il prononcera sa parole définitive sur toute l'histoire.


La Jérusalem céleste

Toujours dans l'Apocalypse, Jean met à la place centrale le Christ (l'Agneau pascal) appelé aussi 'le Premier et le Dernier', dans la scène grandiose du Royaume céleste :

" Puis je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre, car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et la mer n'était plus. Et je vis descendre du ciel, d'auprès de Dieu, la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, préparée comme une épouse qui s'est parée pour son époux […] Et celui qui était assis sur le trône dit […] : Je suis l'alpha et l'oméga, le commencement et la fin. A celui qui a soif je donnerai de la source de l'eau de la Vie, gratuitement […] Puis un des sept anges […] me montra la ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel d'auprès de Dieu, ayant la gloire de Dieu. Son éclat était semblable à celui d'une pierre très précieuse, d'une pierre de jaspe transparente comme du cristal […] La ville n'a besoin ni du soleil ni de la lune pour l'éclairer ; car la gloire de Dieu l'éclaire, et l'agneau est son flambeau […] Il n'entrera chez elle rien de souillé, ni personne qui se livre à l'abomination et au mensonge ; il n'entrera que ceux qui sont écrits dans le livre de vie de l'agneau " (21, 1-27).


LE ROYAUME DE DIEU ET LE ROYAUME DES CIEUX


Le Roi Messie

Il est souvent question de règne, de royauté et de royaume dans le Nouveau Testament. On peut s'interroger sur la différence qui peut exister entre le Royaume de Dieu et le Royaume des Cieux. De plus, on peut se demander si ce Royaume est déjà présent ou à venir et chercher à connaître la raison pour laquelle le Christ affirme que ce Royaume est déjà au milieu de nous (Luc 17, 21).

Ces questions sont importantes, car dans la prière du " Notre Père ", enseignée par Jésus lui-même, tous les chrétiens prient le Père pour que son "Règne vienne". Quel sens faut-il donc donner à ce mot ?

Précisons d'abord que, dans le Nouveau Testament, c'est le même mot grec qui signifie à la fois le royaume, le règne et la royauté. Le sens est à l'évidence messianique : il se réfère au règne du Roi Messie, qui signifie " oint ", c'est-à-dire celui qui a reçu l'onction royale.

Le mot Messie vient de l'hébreu Mashiah (oint). Il correspond au terme grec Christos, dont est tiré le mot " Christ ". Le concept de Messie associe la royauté de David (un des plus grands rois d'Israël qui est l'ancêtre de Jésus) à la tradition sacerdotale (celle du prêtre) dont Moïse est l'exemple.


Le Royaume de Dieu

L'instauration du Royaume de Dieu constitue l'objet même de la mission de Jésus : " Il me faut annoncer la Bonne Nouvelle du Royaume de Dieu, c'est pour cela que j'ai été envoyé " (Luc 4, 43).

L'inauguration du Royaume se réalise donc par sa venue dans le monde et tout particulièrement par sa résurrection. Le Royaume commence dans l'annonce de la Bonne Nouvelle, les signes, les miracles et les victoires sur les mauvais esprits, car la venue du Royaume c'est aussi la défaite de Satan.

Jésus révèle progressivement les caractéristiques du Royaume de Dieu et de ses exigences par ses paroles, ses œuvres et sa personne. Dans ses rencontres avec les païens, il apparaît clairement que l'accès au Royaume advient par la foi et la conversion, et non du fait d'une simple appartenance ethnique et même religieuse.

L'entrée de Jésus à Jérusalem manifeste la venue du Royaume que le Roi Messie, accueilli dans sa ville par les enfants et les humbles de cœur, va accomplir par la Pâque de sa mort et de sa résurrection. En un mot, le Royaume de Dieu est la manifestation et la réalisation du dessein de salut dans sa plénitude.

Remplis du Saint Esprit les disciples vont à leur tour prêcher le Royaume et annoncer que Jésus est mort et ressuscité. C'est effet sur cette annonce (kérygme) qu'est centrée la prédication de l'Église primitive. Cette annonce conduit au baptême et à vivre de la vie divine que l'on appelle aussi grâce sanctifiante. Le Royaume de Dieu progresse alors dans le cœur des croyants et se manifeste concrètement par la foi et la pratique de la charité.

Lorsque les pharisiens demandent à Jésus quand viendra le Royaume de Dieu, il leur répond : " Le Royaume de Dieu ne vient pas de manière à frapper les regards. On ne dira point : Il est ici ou il est là. Car voici que le Royaume de Dieu est au milieu de vous" (Luc 17, 20-21). Pour se faire comprendre, il parle souvent de son Royaume en racontant des paraboles :

«  A quoi le royaume de Dieu est-il semblable, et à quoi le comparerai-je ? Il est semblable à un grain de sénevé qu'un homme a pris et jeté dans son jardin ; il pousse, devient un arbre, et les oiseaux du ciel habitent dans ses branches ».

Jésus veut faire comprendre que le Royaume de Dieu doit transformer les rapports entre les hommes, il ne peut que se réaliser progressivement. C'est pourquoi la nature du Royaume est la communion de tous les êtres humains entre eux et avec Dieu. Construire le Royaume c'est aussi lutter contre le mal dans toutes ses formes, à commencer par soi-même.

Paul montre que l'on ne peut à la fois faire le mal et faire partie du royaume de Dieu. Il ajoute cependant que l'on peut toujours " être lavé et sanctifié " par le Christ et l'Esprit de Dieu :

" Ne vous y trompez pas ! Ni les hommes qui se prostituent, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni les sodomites, ni les escrocs, ni les avares, ni ceux qui s'enivrent, ni ceux qui insultent, ni les voleurs n'hériteront du Royaume de Dieu. Voilà ce que vous étiez, du moins quelques-uns. Mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus Christ et par l'Esprit de notre Dieu " (1 Corinthiens 6,9-11).


Le Royaume des Cieux

Le Royaume des Cieux est l'héritage promis par Dieu. La nouvelle Terre promise, c'est entrer, avec le Christ, dans ce Royaume, dans la vie éternelle et ressusciter. Cette dimension eschatologique du Royaume des Cieux est bien établie dans les Évangiles quand Jésus dit à Pilate : " Mon Royaume n'est pas de ce monde. Si mon Royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu pour moi, pour que je ne sois pas livré aux Juifs ; mais maintenant mon Royaume n'est pas d'ici-bas " (Jean 18, 36).

En résumé, on peut dire que le Royaume de Dieu, commencé sur terre par l'incarnation de Jésus, sera pleinement réalisé dans le Royaume des Cieux, la Cité céleste.

Le " déjà là ", c'est le Royaume de Dieu instauré par le Christ lors de son incarnation et le " pas encore ", c'est l'instauration progressive de son Royaume de paix et d'amour sur terre et bien sûr, le bonheur éternel réservé après leur mort à ceux qui croient et à ceux qui aiment Dieu et leur prochain (Jean 3, 36 ; 5, 24 ; Luc 10, 25-28).


JÉSUS PARLE


Jésus est la Parole (le Verbe)

Puisque Jésus est le Verbe incarné (la Parole de Dieu faite chair), il faut être attentif à tout ce qu'il dit. Les paroles de Jésus sont dans la Bible qui est elle-même la Parole de Dieu. L'évangéliste Jean commence son évangile par ces mots :

" Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans elle. En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes […] Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité "

En quelques lignes, Jean nous enseigne que Jésus est la Parole, qu'il est dès le commencement, qu'il est Dieu. Que la Parole (Verbe) a tout créé, qu'elle est la vie et la lumière des hommes. Cette Parole est devenue chair en Jésus ; elle est pleine de la grâce divine et apporte la vérité ; elle a l'éclat de la gloire, celle du Fils unique du Père éternel.


Jésus parle aux foules en paraboles

Jésus parle beaucoup en paraboles (petits récits terrestres qui font comprendre des réalités célestes) et il arrive qu’il en explique lui-même le sens. Prenons un exemple :


La parabole du bon Pasteur (Jean 10)

" Celui qui n'entre pas par la porte dans la bergerie, mais qui y monte par ailleurs, est un voleur et un brigand. Mais celui qui entre par la porte est le berger des brebis. Le portier lui ouvre, et les brebis entendent sa voix ; il appelle par leur nom les brebis qui lui appartiennent, et il les conduit dehors. Lorsqu'il a fait sortir toutes ses propres brebis, il marche devant elles et les brebis le suivent, parce qu'elles connaissent sa voix. Elles ne suivront point un étranger, mais elles fuiront loin de lui, parce qu'elles ne connaissent pas la voix des étrangers ".

Jésus donne l'explication

" Je suis la porte des brebis. Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des brigands ; mais les brebis ne les ont pas écoutés. Je suis la porte. Si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé; il entrera et il sortira, et il trouvera des pâturages […]

Je suis le bon berger. Je connais mes brebis, et elles me connaissent, comme le Père me connaît et comme je connais le Père et je donne ma vie pour mes brebis. J'ai encore d'autres brebis, qui ne sont pas de cette bergerie ; celles-là, il faut que je les amène ; elles entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau, un seul berger […].

Jésus parle aussi à chacun

Nicodème par exemple bénéficie d'un entretien personnel avec Jésus :

 "Il y eut un homme d'entre les pharisiens, nommé Nicodème, un chef des Juifs, qui vint, lui, auprès de Jésus, de nuit, et lui dit : Rabbi, nous savons que tu es un docteur venu de Dieu; car personne ne peut faire ces miracles que tu fais, si Dieu n'est avec lui […]

Jésus lui dit : « si un homme ne naît d'eau et d'Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l'Esprit est esprit. Ne t'étonne pas que je t'aie dit : Il faut que vous naissiez de nouveau. Le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit ; mais tu ne sais d'où il vient, ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né de l'Esprit" (Jean 3, 1-21).

Jésus lui enseigne donc que le baptême est une nouvelle naissance où l'on renaît d'eau et d'Esprit Saint. Ce baptême est la condition pour entrer dans le Royaume de Dieu. L'homme qui est né de l'Esprit (qui a reçu le baptême et les dons de l'Esprit Saint) est comme le vent. Dieu le mène où Il veut, selon sa volonté.

Marthe aussi a bénéficié d'un dialogue personnel avec Jésus :

" Marthe dit à Jésus : " Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. Mais maintenant encore, je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l'accordera". Jésus lui dit : "Ton frère ressuscitera". "Je sais, dit Marthe, qu'il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour."

Jésus lui dit : "Je suis la résurrection. Qui croit en moi, même s'il meurt, vivra et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Le crois-tu ?". Elle lui dit : "Oui, Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui vient dans le monde" (Jean 11).

Jésus demande à Marthe si elle croit que Jésus est la résurrection et qu'il n'y a plus de mort dans l'au-delà pour celui qui croit en Lui. Comme elle répond qu'elle croit qu'il est le Christ, le Fils de Dieu, Jésus va ressusciter son frère Lazare mort depuis quatre jours.

Comme à Nicodème ou à Marthe, Dieu parle à chacun de nous. Il parle dans la Bible et notamment dans les Évangiles. Il parle aussi à notre conscience, sous réserve de faire silence pour l'écouter et de donner du temps à la prière et à l'adoration. C'est ce qui arriva au prophète Élie (1 Rois 19, 9-13).


QUI EST JÉSUS ?


Les noms de Jésus dans la Bible

Jésus est nommé : Jésus, Christ, Fils de Dieu, Emmanuel, Seigneur, Messie, Serviteur, Fils de l'homme. Que signifient ces noms ?

. Jésus signifie " L'Éternel est salut ". L'enfant né de la Vierge Marie est appelé Jésus "car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés" (Matthieu 1, 21).

"Il n'y a pas sous le ciel d'autre Nom donné aux hommes par lequel nous devions être sauvés" (Actes 4, 12).

. Christ signifie "Oint", "Messie", celui qui, comme un roi, a reçu l'onction. Jésus est le Christ, car "Dieu l'a oint de l'Esprit Saint et de puissance" (Actes 10, 38). Il était celui qui doit venir, l'objet de l'espérance d'Israël.

. Fils de Dieu signifie la relation unique et éternelle de Jésus-Christ à Dieu son Père. Il est le Fils unique du Père et Dieu lui-même. On ne peut se dire chrétien sans croire que Jésus-Christ est le Fils de Dieu.

. Emmanuel signifie " Dieu avec nous ". Ce nom prophétique annonçait que le Messie naîtrait d'une vierge et serait avec nous (Matthieu 1, 20-25).

. Le nom de Seigneur n'est donné qu'au Dieu souverain. Confesser ou invoquer Jésus comme Seigneur, c'est croire en sa divinité. "Nul ne peut dire 'Jésus est Seigneur' s'il n'est avec l'Esprit Saint".

. Messie est l'équivalent en hébreu du mot Christos en grec. C'est celui qui, à la fois prêtre, prophète et roi, doit venir pour installer définitivement son Royaume.

. Jésus se dit aussi serviteur parce qu'il est le Serviteur soufrant annoncé par le prophète Isaïe (53) : Jésus dit lui-même : " Le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi mais pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude " (Matthieu 20, 28). C'est dans le même sens qu'il tient à laver les pieds de ses disciples juste avant de mourir (Jean 13, 1-15).

. Fils de l'homme signifie que le Verbe s'est fait chair.


Jésus vrai Dieu et vrai homme

Au temps établi par Dieu, le Fils unique du Père, la Parole éternelle, c'est-à-dire le Verbe et l'image du Père, s'est incarné. Sans perdre à aucun moment la nature divine il a assumé la nature humaine.

Jésus-Christ est vrai Dieu et vrai homme, dans l'unité de sa Personne divine. Pour cette raison il est l'unique Médiateur entre Dieu et les hommes.

Jésus-Christ possède deux natures, la divine et l'humaine, non confondues, mais unies dans l'unique Personne du Fils de Dieu.

Le Christ, étant vrai Dieu et vrai homme, a une intelligence et une volonté humaines, parfaitement accordées et soumises à son intelligence et sa volonté divines, qu'Il a en commun avec le Père et le Saint-Esprit.

L'Incarnation est donc le mystère de l'union de la nature divine et de la nature humaine dans l'unique Personne du Verbe.


Jésus interroge chacun : Pour vous, qui suis-je ?

Jésus propose de croire en lui, il n'impose pas, il " passe " un jour dans la vie de chacun et il pose la question, comme il le fit aux apôtres juste avant sa passion : " Pour vous, qui suis-je ? ".

Chacun est libre de donner à Jésus, sa réponse personnelle, de croire ou non qu'il est le Christ, le Fils de Dieu, car il n'y ne peut y avoir aucune contrainte dans l'adhésion au Christ. Cette liberté est même le signe de la présence de l'Esprit Saint, car " le Seigneur c'est l'Esprit et là où est l'Esprit du Seigneur, là est la liberté " (2 Corinthiens 3, 17). Il n'y a pas d'amour sans liberté.

Ce choix pour ou contre la divinité de Jésus et sa reconnaissance comme Seigneur et Sauveur, se fait souvent dans les doutes et les épreuves, car le démon s'interpose.

Il se peut qu'un jour, à une heure imprévue, marchant sur les eaux, qui signifient sa domination sur le mal, il monte dans notre barque, comme il est monté dans celle des apôtres en train de lutter contre les ténèbres et le vent contraire, pour nous dire : "Rassurez-vous, c'est moi, n'ayez pas peur ! " ou " Courage, j'ai vaincu le monde " et alors le vent s'apaisera (Marc 6, 48-52 ; Jean 16, 33 b).

Lorsque Jésus dit : "Personne ne va au Père que par moi" (Jean 14, 6), ce chemin n'est autre que celui d'une adhésion par la foi à sa Personne qui implique de ne compter que sur Lui.

L'attitude la pire est la tiédeur, la vie passée dans l'indifférence à son propre salut et aux besoins des autres. C'est pourquoi, l'auteur de l'Apocalypse écrit : " parce que tu es tiède, et que tu n'es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche " (3, 16).

La description du Jugement dernier est un appel à l'humilité, une mise en garde contre l'illusion et une incitation à mettre toute sa confiance en Dieu, car personne ne peut se proclamer " auto justifié ".

L'attitude la meilleure est sans doute celle des petits enfants : "Seigneur ! Je n'ai ni un cœur qui s'enfle, ni des regards hautains ; je ne m'occupe pas de choses trop grandes et trop relevées pour moi. Loin de là, j'ai l'âme calme et tranquille, comme un enfant sevré qui est auprès de sa mère ; j'ai l'âme comme un enfant sevré" (Psaume 131),

ou encore celle du publicain qui, se tenant à distance, n'ose même pas lever les yeux au ciel et se frappe la poitrine, en disant : " Ô Dieu, sois apaisé envers moi, qui suis un pécheur ". Jésus dit à son sujet qu'il est descendu dans sa maison justifié, car quiconque s'élève sera abaissé et celui qui s'abaisse sera élevé (Luc 18, 13-14).


MARIE, LA MÈRE DE JÉSUS


Tous les Chrétiens confessent la même foi : " Il est né de la Vierge Marie ".

Dieu en effet choisit, pour être la Mère de son Fils, une jeune fille israélite, de Nazareth en Galilée, fiancée à un homme du nom de Joseph, de la maison de David, et dont le nom est Marie (Luc 1, 26-27).

C'est avec Marie, qu'après une très longue attente, arrive la venue du Messie.


Le témoignage de l'Écriture Sainte

Marie est bien présente dans les Évangiles, surtout chez Luc qui, d'après la Tradition, tient ses informations de la bouche même de Marie. Cela explique que le début de son Évangile est aussi appelé l'Évangile de l'enfance. Il raconte, par exemple, l'annonciation, puis la visitation (visite de Marie à sa cousine Élisabeth) et la naissance de Jésus. Il dit aussi que Marie " gardait fidèlement ces choses en son cœur ".

Luc a recueilli quelques paroles de Marie. A l'annonciation, par exemple, lorsque l'ange vient la visiter pour lui annoncer qu'elle concevrait et enfanterait un fils du nom de Jésus : Marie répond : " Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais pas d'homme ? " et elle ajoute " Je suis la servante du Seigneur, qu'il m'advienne selon ta parole ! " (Luc 1, 33, 38).

Jean est aussi bien placé pour parler de Marie, car, sur la demande de Jésus en croix, il prend Marie chez lui et elle devient sa propre mère. Jean rapporte le premier miracle de Jésus à Cana, pour répondre à la demande de Marie : "Ils n'ont pas de vin".

Marie, dans la vie de l'Église

Juste après l'Ascension de Jésus, les apôtres se sont réunis avec Marie. Depuis, elle n'a cessé d'accompagner l'Église. Chacun de ses membres peut compter sur sa prière. Il n'y a pas d'Église sans Marie, car le Cénacle où ils se trouvent représente l'Église intemporelle.

Marie est perçue comme vierge dans l'Église paléochrétienne. Ainsi, une inscription au temps de Marc Aurèle (121-180) est formulée comme suit : " La foi me conduisait partout, partout elle m'a servi en nourriture un poisson de source, très grand, pur, pêché par une Vierge sainte ". Le poisson est le signe de reconnaissance des premiers Chrétiens, car les lettres formant le mot poisson, en grec icthus, correspondent à " Jésus-Christ, de Dieu, Fils, Sauveur ".

On parle d'elle dans les premiers conciles, surtout à Éphèse, en 431, lorsque Marie est proclamée solennellement Theotokos (Mère de Dieu).

Du haut Moyen Âge à la Renaissance, Marie tient une grande place : fêtes, cathédrales dédiées à la Vierge, vitraux, statues, icônes, sont là pour en témoigner.

Au 20e siècle, deux grands évènements mariaux se produisent : d'abord, en 1942, la consécration du monde entier au Cœur immaculée de Marie, par Pie XII, pour répondre au vœu formulé par la Vierge, lors des apparitions de Fatima en 1917 (cette consécration sera ensuite renouvelée, en 1984, par Jean-Paul II) et, en 1950, la proclamation du dogme de l'Assomption de Marie.

L'histoire de l'Église témoigne de cette présence continue de Marie, au point que le Concile Vatican II (1965) lui donne le qualificatif de Mère de l'Église.

La fête de l'Immaculée Conception rappelle que, dès le premier instant de sa création, l'âme de la Vierge Marie n'est pas atteinte par le péché originel. La proclamation du dogme, effectuée le 8 décembre 1854, est comme encadrée par deux apparitions mariales où Marie professe elle-même sa conception immaculée.

En 1830, en plein cœur de Paris, Marie a demandé à Catherine Labouré que l'on fasse frapper une médaille avec une invocation où elle se nomme elle-même " conçue sans péché " et le 25 mars 1858, soit quatre ans après la proclamation du dogme, la Vierge dit son nom à Bernadette de Lourdes : " Era Immaculada Councepciou " (Je suis l'immaculée Conception). Marie confirme alors le dogme proclamé par Pie 9.


Marie, toujours vierge

L'Église a toujours considérée Marie comme vierge. Ce mot est en effet dans les Saintes Écritures qui comprennent la conception virginale comme une œuvre divine, qui dépasse tout raisonnement humain, car, comme dit l'ange Gabriel à Joseph : " Ce qui a été engendré en elle vient de l'Esprit Saint ". L'Église confesse la virginité perpétuelle de Marie qui, défiant les lois de la nature, manifeste l'initiative de Dieu dans l'Incarnation.


Marie, Mère de Dieu

C'est au Concile d'Éphèse (ville de l'actuelle Turquie), en 431, que Marie est proclamée Mère de Dieu, en grec Theotokos : qui porte Dieu. Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, a deux natures (l'une humaine et l'autre divine) réunies en une seule personne, et Marie en est la mère. C'est donc avec raison que l'Ave Maria fait d'elle la Mère de Dieu : "Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs".


Marie et le salut

Marie a beaucoup souffert lors de la passion et de la mort de son fils, c’est pourquoi on l’appelle aussi la Mère des Douleurs. Jean écrit en effet : " Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala " (19, 25).

Comme le dit saint Paul : "Il n'y a qu'un Dieu, il n'y a aussi qu'un Médiateur entre Dieu et les hommes, le Christ Jésus, homme lui-même, qui s'est donné en rançon pour tous " (1 Timothée 2, 5-6). Marie est, comme le dit saint Irénée, cause de salut pour tout le genre humain (Contre les hérésies, 3, 22, 4), car son fiat (assentiment) le rend possible. Marie est aussi invoquée comme médiatrice dès les temps apostoliques, car Jésus a fait son premier miracle par la médiation de Marie.


Marie élevée au Ciel (l'Assomption ou Dormition), dans la gloire de son fils

L’assomption de Marie, c'est le moment où Dieu prend Marie au Ciel ; ce qui implique une élévation miraculeuse et une présence corporelle de la Vierge au Ciel après sa mort. C'est le 1er novembre 1950, qu'après consultation de tous les évêques catholiques, que l'Église a proclamé comme un dogme (une vérité de foi) que Marie a été élevée en corps et en âme à la gloire du Ciel.

Marie est considérée comme Reine à des titres divers. Des prières, parfois très anciennes, la présentent souvent sous le titre de Reine des Cieux : c'est le cas de l'Ave Regina Caelorum (Je vous salue Reine des Cieux), du Regina Caeli (Reine du Ciel), ou du Salve Regina (Nous te saluons, Reine) et bien sûr des litanies, où Marie est invoquée comme Reine des anges et de tous les saints. La dernière dizaine du Rosaire est aussi une méditation du couronnement de la Vierge dans le Ciel.


Prier Marie

Nul ne sait quand a commencé la prière adressée à Marie. Les disciples partant en mission se recommandaient sans doute à elle. La prière à Marie la plus ancienne est un tropaire du 3e siècle appelé Sub tuum praesidium (Sous votre protection). Cet hymne a la brièveté propre aux prières paléochrétiennes : "Sous l'abri de ta miséricorde, nous nous réfugions, ô Mère de Dieu, […] délivre-nous du péril, seule chaste et bénie ".


Marie, sous le symbole du cœur (le Cœur immaculé de Marie)

L'allusion au Cœur de Marie a une véritable origine dans la Bible, car Luc rappelle à deux reprises que Marie "gardait toutes ces choses et les repassait en son cœur " (2, 19, 51). Le mot grec kardia signifie le cœur et le centre et le siège de la vie spirituelle ou de la vie intérieure. De même, lorsque Matthieu rapporte les béatitudes qu'il a entendues de la bouche de Jésus, il annonce que " les cœurs purs verront Dieu " (Matthieu 5, 8). Marie fut par définition la femme au cœur pur.


LES ANGES ET AUTRES CRÉATURES SPIRITUELLES


L'existence des êtres spirituels, non corporels, que l'Écriture Sainte nomme habituellement anges, est une vérité de foi. Le témoignage de l'Écriture est aussi net que l'unanimité de la Tradition. Les anges sont présents dans beaucoup de livres de la Bible.


Qui sont-ils ?

Les anges sont serviteurs et messagers de Dieu. Parce qu'ils contemplent "constamment la face de mon Père qui est aux cieux" (Matthieu 18,10), ils sont "les ouvriers de sa parole, attentifs au son de sa parole" (Ps 103, 20).

En tant que créatures purement spirituelles, ils ont intelligence et volonté : ils sont des créatures personnelles et immortelles. Ils dépassent en perfection toutes les créatures visibles. L'éclat de leur gloire en témoigne (Daniel 10, 9-12).

Le Christ est le centre du monde angélique. Ils sont là, dès la création et tout au long de l'histoire du salut, annonçant de loin ou de près ce salut et servant le dessein divin de sa réalisation : ils ferment le paradis terrestre (Genèse 3, 24 ), protègent Lot lorsque Sodome et Gomorrhe sont détruites (19), arrêtent la main d'Abraham au moment de sacrifier Isaac (22,11), la loi est communiquée par leur ministère (Actes 7,53), ils conduisent le peuple de Dieu (Exode 23,20-23), ils annoncent naissances et vocations (Isaïe 6, 6), ils assistent les prophètes (1 Rois 19, 5), pour ne citer que quelques exemples. Enfin, c'est l'ange Gabriel qui annonce la naissance de Jean Baptiste le Précurseur et celle de Jésus lui-même (Luc 1, 11,26).

De l'Incarnation à l'Ascension, la vie de Jésus est entourée de l'adoration et du service des anges. Ils chantent à sa naissance (Luc 2, 14) : « Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, et paix sur la terre parmi les hommes qu'il agrée ! » (Luc 2, 8-14).

Ils protègent l'enfance de Jésus (Matthieu 1,20; 2,13, 19), ils le servent au désert (Matthieu 4, 11), le réconfortent dans l'agonie (Luc 22, 43), alors qu'il aurait pu être sauvé par eux de la main des ennemis (Matthieu 26,53).

Ils "évangélisent" en annonçant la Bonne Nouvelle de l'incarnation (Luc 2,8-14) et de la résurrection du Christ (Marc 16, 5-7). Ils seront là au retour du Christ qu'ils annoncent (Actes 1, 10-11), ainsi que le jour du Jugement (Mathieu 24, 31).

Jésus parle souvent des Anges : " Celui qui se sera prononcé pour moi devant les hommes, le Fils de l'homme (Jésus) se prononcera aussi pour lui devant les anges de Dieu (Luc 12, 8) ou "Gardez-vous de mépriser aucun de ces petits (enfants), car je vous le dis, leurs anges voient constamment la face de mon Père qui est aux Cieux " (Matthieu 18, 10). Ce dernier passage constitue même la base de la foi en l'existence des anges gardiens, lesquels sont fêtés le 2 octobre.


Les anges dans la vie de l'Église

Toute la vie de l'Église bénéficie de l'aide mystérieuse et puissante des anges (Actes 5,18-20; 8,26-29).

Dans sa Liturgie, l'Église se joint aux anges pour adorer le Dieu trois fois Saint, notamment lors de la Sainte Messe où les fidèles proclament, avec tous les Esprits célestes, la gloire de Dieu en chantant le Trisagion ou Sanctus : " Saint, Saint, Saint, le Seigneur Dieu de l'univers. Le ciel et la terre sont remplis de ta gloire ! ".

Connaît-on leurs noms et leur hiérarchie ?

Il ne faut pas tenir compte des littératures gnostiques et s'en tenir à la seule Bible. Le mot " anges " sert à désigner d'une manière générale les esprits célestes. En fait, les anges sont des créatures spirituelles faisant partie, selon la Tradition, d'une infinité de chœurs célestes dont les tentatives de classification ne font que mettre en évidence les difficultés du langage humain à en dire quelque chose.

La classification des Esprits célestes est attribuée à saint Ambroise, au quatrième siècle, ou à Denis l'aréopagite, au cinquième siècle, mais ils sont bien présents dans l'Écriture Sainte :

. Les Séraphins (brûlants) : être majestueux aux six ailes avec des voix humaines et des mains au service de Dieu, apparaissent dans le livre d'Isaïe (6, 2, 6); ce sont les Esprits les plus proches de Dieu.

. Les Chérubins, souvent mentionnés dans la Bible, sont notamment placés à l'est de l'Eden (le Paradis terrestre) pour empêcher les humains d'y rentrer et d'accéder à l'Arbre de Vie (Genèse 3, 24). Ils semblent défendre la sainteté de Dieu devant l'homme déchu. Ils figurent également au-dessus de l'arche d'alliance et soutiennent ou forment le trône de Dieu (Psaumes 80, 2 ; 99, 1). Les descriptions d'Ézéchiel (1, 4-28 ; 10, 3-22) ont été la source de multiples représentations artistiques.

. Paul et Pierre mentionnent d'autres catégories d'Esprits célestes (Éphésiens 1,21 ; Colossiens 1,16 ; Romains 8, 38 ; 1 Pierre 3, 22) : Les Puissances, les Dominations ou Seigneuries, les Principautés et les Vertus.

. En ce qui concerne les Archanges, la Bible donne le nom de l'un d'entre eux : Michel. Il est mentionné dans le livre de Daniel, chez Paul (1 Thessaloniciens 4,16), chez Jude (1, 9) (l'archange Michel) et bien sûr, dans l'Apocalypse (12,7).

. Parmi les anges, Raphaël joue un grand rôle dans le livre de Tobie (Tobie 5,4 ; 6,11) et Gabriel annonce notamment la naissance du Messie (Jésus) (Luc 1, 19,26).

Il est aussi question de l'ange exterminateur dans le récit de la première Pâque et dans le premier livre des Chroniques (21, 15).

Paul fait comprendre que Jésus est au-dessus de tous ces êtres et qu'ils L'adorent et le servent (Colossiens 1, 15-16).


LES ÉVANGILES ET LES LETTRES DES APÔTRES - PIERRE, JEAN, PAUL


La Bible, qui est le Livre Saint des Juifs et des Chrétiens, comprend l’Ancien Testament (la Bible juive) et le Nouveau Testament. Ce dernier regroupe les quatre Évangiles (Matthieu, Marc, Luc et Jean), les lettres apostoliques (Pierre, Paul, Jacques, Jean et Jude) et le livre de l'Apocalypse ou Révélation.

La "reliure" entre le Premier et le Nouveau Testament est formée par les prophètes annonçant la venue du Messie (Jésus).


Le Nouveau Testament contient 27 livres :

. Les Évangiles : Matthieu, Marc, Luc et Jean. Les Actes des Apôtres sont " le deuxième tome " du livre de Luc.

. Les 13 Épîtres de Paul : Romains, 1 et 2 Corinthiens, Galates, Éphésiens, Philippiens, Colossiens, 1 et 2 Thessaloniciens, 1 et 2 Timothée, Tite, Philémon ; la lettre aux Hébreux ; les lettres de Jacques, 1 et 2 Pierre, 1, 2 et 3 Jean, Jude.

. L'Apocalypse selon saint Jean.

Jean et Paul ont écrit à eux deux 18 livres ou lettres sur les 27 du Nouveau Testament.

Jean

Son Evangile (le quatrième) est une méditation très profonde sur Jésus en tant que Parole (ou Verbe) de Dieu. Écrit vers 95-100, il montre comment le crucifié est vivant aujourd'hui et nous donne son Esprit. Les signes que fait Jésus témoignent de sa divinité.

Le "disciple que Jésus aimait " pénètre plus que tout autre le mystère du Christ. Jésus n'est pas seulement le Messie qui accomplit les prophéties et instaure le Royaume, c'est le Verbe incarné, Dieu lui-même, qui révèle aux hommes le Dieu invisible.

Il nous restitue certains faits que l'on ne trouve pas ailleurs, car il est témoin oculaire : le lavement de pieds, le discours de Jésus après la Sainte Cène, certains événements de la passion et les récits des apparitions de Jésus ressuscité. Il a aussi recueilli des faits de la part de Marie, car il l'a pris chez lui comme une mère, après la mort de Jésus.

C'est un apôtre mystique (il comprend les choses de l'intérieur). Pour citer un exemple, lorsqu'il dit que du sang et de l'eau sont sortis du côté du Christ transpercé par la lance, cela signifie l'eau du baptême et le commencement et la croissance de l'Église.

Par ailleurs, tout son Évangile est parcouru par la Pâque, c'est à dire le passage de la mort à la vie grâce au sacrifice volontaire de Jésus, l'Agneau immolé. C'est du reste au moment même où l'on immole les agneaux pour la Pâque juive que Jésus meurt sur la croix.

Les trois épîtres de Jean sont adressées à des communautés d'Asie Mineure (Turquie actuelle) où le disciple jouissait d'une autorité et d'un prestige uniques. La première épître insiste beaucoup sur les commandements de l'amour.

L'Apocalypse est une Révélation prophétique des événements des derniers temps. L'apocalypse affirme solennellement la souveraine maîtrise de Dieu et de son Fils sur l'histoire. Il invite les chrétiens à la constance parmi les épreuves et leur dévoile quelques-unes des splendeurs du Paradis.


Paul

Paul a d'abord été un grand persécuteur des chrétiens. Les Actes des apôtres nous le montrent présent au martyr du premier diacre saint Etienne. Il ne jette pas de pierres mais il approuve ce meurtre. Jésus lui apparaît ensuite sur la route de Damas où il allait traquer les chrétiens (Actes 9, 1-19).

Il se convertit totalement et devient l'apôtre des gentils (païens). Ses treize lettres constituent un véritable traité de théologie qui contribue à expliciter la foi de l'Église :


JE CROIS - LE CREDO


La Foi, c'est croire en Dieu Père, Fils et Esprit Saint

La foi est une adhésion personnelle de l'homme à Dieu qui se révèle. Elle comporte une adhésion de l'intelligence et de la volonté à la Révélation que Dieu a faite de lui-même par ses actions et ses paroles. La foi est un don surnaturel de Dieu. Pour croire, l'homme a besoin des secours intérieurs du Saint-Esprit.

Le Chrétien ne croit en nul autre que Dieu, le Père, le Fils et le Saint-Esprit

Croire est un acte humain, conscient et libre, qui correspond à la dignité de la personne humaine. Chacun doit avoir la liberté de croire et de pratiquer sa foi. Une nation ne peut faire l'apologie d'une religion, car la foi concerne le cœur de chaque personne. Elle doit, par contre, respecter la foi de chacun sans discrimination et lui permettre de la pratiquer dans la liberté et la paix, s'il le désire.

On peut tout prendre à une personne, mais on ne peut pas prendre sa conscience. Les martyrs chrétiens ont gardé leur foi en Jésus Christ jusqu'à la mort. Comme le disait Tertullien : " Le sang des martyrs est une semence de chrétiens " (Apologie 50).

La foi est une condition du salut. Le Seigneur lui-même l'affirme : "Allez dans le monde entier, proclamez l'Évangile à toute la création. Celui qui croira et sera baptisé, sera sauvé; celui qui ne croira pas, sera condamné" (Marc 16, 15).

Dieu, en se révélant, demeure Mystère ineffable (qui ne peut être exprimé) : "Si tu le comprenais, ce ne serait pas Dieu" (Saint Augustin, sermon 52, 6, 16).


Le Credo : l'essentiel de la foi chrétienne

Paul écrit déjà de brèves professions de foi :

. " Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton cœur que Dieu l'a ressuscité des morts, tu seras sauvé " (Romains 10,9).

. " Je vous ai enseigné avant tout, comme je l'avais aussi reçu, que le Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures, qu'il a été enseveli, et qu'il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures et qu'il est apparu à Képhas (Pierre), puis aux douze " (1 Corinthiens 15, 3-5).

Un peu plus tard, l'Église a recueilli dans l'Écriture Sainte tout ce qui est le plus important, pour donner l'unique enseignement de la foi. On appelle ces synthèses des " Credo", ce qui signifie "Je crois" ou encore des "Symboles de la foi". Elles résument la foi que professent les chrétiens.

La première profession de foi se fait lors du baptême. Puisque le baptême est donné "au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit" (Mt 28,19), le Symbole baptismal ou Credo est donc divisé en trois parties :

. D'abord il est question de la première Personne divine (le Père) et de l'œuvre de la création ;

. Ensuite, de la seconde Personne divine (Jésus) et du Mystère de la Rédemption des hommes ;

. Enfin de la troisième Personne divine (L'Esprit Saint), source et principe de sanctification.

Ces trois parties sont distinctes quoique liées entre elles. D'après une comparaison souvent employée par les Pères, elles sont nommées articles.

Il y a eu au fil des siècles de nombreuses professions ou Symboles de la foi : les Symboles des différentes Églises apostoliques et anciennes, le Symbole "Quicumque", dit de Saint Athanase, les professions de foi de certains Conciles (Tolède, Latran, Lyon, Trente) ou de certains papes comme Damase (382) ou Paul VI (1968).

Voici par exemple une profession de foi très ancienne :

. Vers 215 : " (Crois-tu en Dieu, le Père tout-puissant ?) Crois-tu au Christ Jésus, le Fils de Dieu, qui est né par le Saint-Esprit de Marie, la Vierge, et a été crucifié sous Ponce Pilate, et est mort, et a été enseveli, et est ressuscité le troisième jour vivant d'entre les morts, et est monté aux cieux, et siège à la droite du Père, et qui viendra juger les vivants et les morts ? Crois-tu en l'Esprit Saint, et la Sainte Église et la résurrection de la chair ? " (Tradition apostolique d'Hyppolite de Rome, Denzinger, 10).


Les deux Credo utilisés dans la liturgie

Parmi tous les symboles de la foi, deux tiennent une place toute particulière dans la vie de l'Église :

. Le Symbole des Apôtres, appelé ainsi parce qu'il est considéré à juste titre comme le résumé fidèle de la foi des apôtres. Il est l'ancien symbole baptismal de l'Église de Rome et le plus ancien catéchisme romain :

" Je crois en Dieu le Père tout puissant créateur du ciel et de la terre et en Jésus Christ, son Fils unique, Notre Seigneur, qui a été conçu du Saint Esprit, est né de la Vierge Marie, a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers, est ressuscité des morts le troisième jour, est monté aux Cieux, est assis à la droite de Dieu le Père tout puissant, d'où il viendra juger les vivants et les morts. Je crois au Saint Esprit, à la sainte Église catholique, à la communion des saints, à la rémission des péchés, .à la résurrection de la chair, à la vie éternelle. Amen "

. Le Symbole dit de Nicée-Constantinople tient sa grande autorité du fait qu'il est issu des deux premiers conciles œcuméniques (325 et 381). Il est commun, à toutes les grandes Églises de l'Orient et de l'Occident.


LE "NOTRE PÈRE"

Saint Augustin disait : " Parcourez toutes les prières qui sont dans les Écritures, et je ne crois pas que vous puissiez y trouver quelque chose qui ne soit pas compris dans l'Oraison dominicale (le Notre Père) " (Lettre 130, 12,22).

Il est dit dans l'Évangile de saint Luc qu'un jour, quelque part, Jésus est en train de prier. Quand il a fini, l'un de ses disciples lui demande : « Seigneur, apprends-nous à prier ». C'est en réponse à cette demande que le Seigneur confie à ses disciples la prière chrétienne fondamentale et universelle qu'est le Notre Père que l'on appelle aussi oraison dominicale ou Pater (Luc 11, 1-4).

Jésus dit en effet : " En priant, ne multipliez pas de vaines paroles, comme les païens, qui s'imaginent qu'à force de paroles ils seront exaucés. Ne leur ressemblez pas; car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant que vous le lui demandiez. Voici donc comment vous devez prier :

Notre Père qui es aux cieux ! Que ton nom soit sanctifié,

Que ton règne vienne; que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.

Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien.

Pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés.

Ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du malin.

Car c'est à toi qu'appartiennent, dans tous les siècles, le règne, la puissance et la gloire. Amen !

Si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi " (Matthieu 6, 9-15).

Le Notre Père est la prière de l'Église par excellence. Il fait partie de la liturgie et des sacrements de l'initiation chrétienne : baptême, confirmation et eucharistie. Il était d'usage de dire trois Notre Père par jour chez les premiers chrétiens.


Explication brève du Notre Père

- "Notre Père"

Nous pouvons invoquer Dieu comme "Père" parce que le Fils de Dieu fait homme nous l'a révélé. Jésus parle constamment à son Père. Par exemple, peu avant sa mort, il adresse une grande prière à son Père : « Jésus leva les yeux au ciel, et dit : Père, l'heure est venue ! Glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie […]" (Jean 17).

Au moment de son agonie au jardin des oliviers et sur la croix, Jésus fait appel à son Père ('Abba' en araméen et 'ab' en hébreu) :

. " Il disait : Abba, Père, toutes choses te sont possibles, éloigne de moi cette coupe ! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux " (Marc 14,36) ;

 " Père, pardonne-leur ils ne savent pas ce qu'ils font " (Luc 23, 34).

Comme nous sommes les frères de Jésus, son Père est notre Père.

- "Qui es aux cieux"

Cette affirmation ne désigne pas un lieu mais la majesté de Dieu et sa présence dans le cœur des justes. Le Ciel, la Maison du Père, constitue la vraie patrie où nous tendons et à laquelle, déjà, nous appartenons.

- La suite du Notre Père comprend sept demandes :

 Les trois premières ont pour objet la Gloire du Père : la sanctification du Nom, l'avènement du Règne et l'accomplissement de la volonté divine.

. Les quatre autres lui présentent nos désirs : ces demandes concernent notre vie pour la nourrir ou pour la guérir du péché et elles se rapportent à notre combat pour la victoire du Bien sur le Mal.

- L'Amen final est important. Ce mot apparaît tout au long de la Bible, depuis le livre des Chroniques jusqu'à l'Apocalypse où " l'Amen " n'est autre que Jésus. On peut traduire ce mot par : 'véritablement, sûrement, vraiment, en vérité, que ceci s'accomplisse'.


LA PRIÈRE


Les formes de la prière

La Tradition distingue trois expressions de la vie de prière :

. La prière vocale associe le corps à la prière intérieure du cœur.

. La méditation met en œuvre la pensée, l'imagination, l'émotion, le désir.

. L'oraison mentale un regard de foi fixé sur la Sainte Trinité, un amour silencieux.

La prière suppose un effort et une lutte contre notre volonté propre et contre les ruses du Tentateur. Le combat de la prière est inséparable du combat spirituel nécessaire pour agir selon l'Esprit du Christ. Prière et vie chrétienne sont inséparables.


Dans la Première Alliance

Les 150 Psaumes constituent le chef-d'œuvre de la prière dans l'Ancien Testament. Ils présentent deux composantes inséparables : personnelle et communautaire. L'élaboration du livre des Psaumes s'étend sur de longs siècles. Il résume toute l'histoire d'Israël.

A l'origine, la Bible hébraïque n'a pas de titre pour désigner cet ensemble qu'elle place dans les 'écrits'. Aujourd'hui la Bible juive le désigne comme 'le livre des louanges' ou plus simplement comme 'louanges'.

Certains psaumes s'inspirent directement de la poésie culturelle et sont très anciens. D'autres renvoient à l'époque royale de Salomon et David (- 1000 environ). L'exil d'Israël à Babylone est évoqué (126 et 137). Beaucoup cependant ont pour origine une fonction précise dans le culte. Il y a aussi des psaumes de sagesse et de pèlerinage.

Les auteurs sont le roi David (73 psaumes) ou des chanteurs.

Le Hallel est la louange de Dieu (Il a la même racine que le mot Alléluia - Louez l'Éternel). Il est formé par les Psaumes 113 à 118. On les chante pour la Pâque. Jésus chante les Psaumes du Hallel la veille de sa passion (Matthieu 26, 30).

Il y a aussi dans le Premier Testament d'autres belles prières. Par exemple, la prière de Néhémie : "O Seigneur, Dieu des cieux, Dieu grand et redoutable, toi qui gardes ton alliance et qui fais miséricorde à ceux qui t'aiment et qui observent tes commandements ! Que ton oreille soit attentive et que tes yeux soient ouverts : écoute la prière que ton serviteur t'adresse en ce moment, jour et nuit, pour tes serviteurs les enfants d'Israël, en confessant les péchés des enfants d'Israël, nos péchés contre toi; car moi et la maison de mon père, nous avons péché. Nous t'avons offensé, et nous n'avons point observé les commandements […] Seigneur, que ton oreille soit attentive à la prière de ton serviteur, et à la prière de tes serviteurs qui veulent craindre ton nom ! " (Néhémie 1, 5-11).


Dans la Nouvelle Alliance

Jésus prie et enseigne à prier par des Paraboles

Comme nous l'avons vu (P 26), Jésus Lui-même a enseigné à ses disciples la prière du " Notre Père " qui est depuis lors la prière commune principale des Chrétiens.

Il a aussi appris la manière de prier aux foules qui l'entouraient par des Paraboles, par exemple celle de l’ami importun (qui dérange) :

"Si l'un de vous a un ami, et qu'il aille le trouver au milieu de la nuit pour lui dire : Ami, prête-moi trois pains, car un de mes amis est arrivé de voyage chez moi, et je n'ai rien à lui offrir, et si, de l'intérieur de sa maison, cet ami lui répond : Ne m'importune pas, la porte est déjà fermée, mes enfants et moi sommes au lit, je ne puis me lever pour te donner des pains, je vous le dis, même s'il ne se levait pas pour les lui donner parce que c'est son ami, il se lèverait à cause de son importunité et lui donnerait tout ce dont il a besoin.

Et moi, je vous dis : Demandez, et l'on vous donnera; cherchez, et vous trouverez; frappez, et l'on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit, celui qui cherche trouve, et l'on ouvre à celui qui frappe ". (Luc 11,5-13). Voir aussi "la veuve importune" (Luc 18, 1-8) et "le pharisien et le publicain" qui incite à prier avec humilité (Luc 18,9 -14).

Dans le Nouveau Testament le modèle parfait de la prière réside dans la prière filiale de Jésus. Faite souvent dans la solitude, dans le secret, la prière de Jésus comporte une adhésion aimante à la volonté du Père et une absolue confiance d'être exaucée.

La prière pour les ennemis

Jésus demande de prier aussi pour nos ennemis : " Vous avez appris qu'il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. Mais moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes" (Matthieu 5, 43-48).


La prière de l'Église

L'Église invite les fidèles à une prière régulière dont le sommet est la Messe ou Eucharistie.

L'Eucharistie contient et exprime toutes les formes de prière : elle est "l'offrande pure" de tout le Corps du Christ à la gloire de son Nom ; elle est le sacrifice de louange.

L'assemblée eucharistique ou Sainte Messe est le centre de la communauté chrétienne présidée par le prêtre. A l'eucharistie les chrétiens offrent leurs joies et leurs peines et ils prient pour les besoins de l'Église et du monde entier.

La prière adressée à Dieu par la Vierge Marie ‘(notamment par le rosaire) est bonne pour magnifier avec elle les grandes choses que Dieu a réalisées en elle et pour confier nos intentions à elle, en tant que Mère de Dieu (Theotokos). On peut aussi demander aux Saints de prier pour nous et avec nous.








 

ENSEIGNEMENTS CHRETIENS

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