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Dictionnaire-chretien



A


A CAPELLA : forme propre aux œuvres musicales religieuses de style polyphonique, exécutées dans les chapelles n'admettant pas les instruments. Par ailleurs, chanter a cappella, signifie chanter sans accompagnement instrumental.


AARON : fils d'Amram, et premier grand prêtre. Porte-parole de Moïse. Avec Hur, il soutient les bras de Moïse pendant une bataille. Il est devenu grand prêtre. Il a  violé l'alliance et fabriqué le veau d'or et n'a pas pu entrer dans la terre promise. Il est mort sur la montagne de Hor11 Exode 7, 1 ; 17, 12 ; 28, 1 ; 32, 2-4 ; Nombres 20, 12 ; 20, 28..


ABBA : ce mot d'origine araméenne; signifie « père » et exprime l'affection filiale envers Dieu. Le mot hébreu correspondant est ab, qui se retrouve dans les noms  propres (Abner, Abimélec, Éliab...).


ABBÉ : religieux supérieur d'une abbaye ou d'un monastère. L'équivalent féminin est abbesse.


ABDIAS : livre prophétique le plus court de l'Ancien Testament. Il ne comprend qu'un seul chapitre. Son titre d'origine est « La vision d'Abdias ». Rédigé entre - 587 et -460, il comprend deux parties. La première annonce le châtiment d'Édom, « le jour du Seigneur », à cause de la trahison dont elle s'est rendue coupable à l'encontre du royaume de Juda, lors de la chute de Jérusalem. La deuxième partie est de nature eschatologique : la chute d'Édom annonce la venue du « jour du Seigneur » et symbolise le châtiment qui sera infligé à tous les ennemis d'Israël. L'idée principale de ce livre est la foi en la fidélité de Dieu à l'égard d'Israël. L'intervention de Dieu permettra l'instauration d'un nouvel ordre et la restauration de la gloire d'Israël.


ABEL : fils d'Adam, tué par Caïn. Il est cité dans le canon eucharistique romain et qualifié de juste22 Genèse 4, 1-16 ; Matthieu 23, 35 ; Hébreux 11, 4 ; 12, 24..


ABÎME : voir enfer.


ABLUTION : action de laver ou de purifier avec de l'eau.


ABRAHAM : l'ancêtre des Hébreux ; a vécu vers - 1800. Il est cité environ 250 fois dans la Bible, d'abord dans le livre de la Genèse. Appelé à l'origine Abram, il naît dans la ville d'Ur en Chaldée. Il épouse sa demi-sœur Sarah. Après la mort de son père, le Seigneur lui demande de quitter son pays. Il part alors avec son épouse et son neveu Loth et mène une vie de nomade jusqu'à Sichem où le Seigneur lui annonce que ce pays lui serait donné, ainsi qu'à sa descendance. La famine conduit le groupe en Égypte, d'où il est rejeté pour avoir faussement présenté Sarah comme sa sœur. Abraham retourne alors à Canaan, et Loth s'installe à Sodome. Plus tard, il reçoit la bénédiction du prêtre Melchisédech, roi de Salem. Enfin, Dieu promet à Abraham qu'il aurait un enfant de Sarah et lui confirme ses promesses par un pacte d'Alliance. Lorsque ce pacte est renouvelé, le rite de la circoncision est institué. Le nom d'Abram, « le père puissant », devient alors Abraham, « le père d'une multitude de nations », et Dieu répète sa promesse d'un enfant mâle. Par la suite, le Seigneur lui annonce la destruction de Sodome qu'Abraham tente de sauver en invoquant une poignée de justes. Isaac, fils de Sarah, naît, alors qu'Abraham a cent ans. Après la mort de Sarah, il épouse Cétura qui lui donne six enfants. Il meurt à l'âge biblique de 175 ans et est enterré aux côtés de Sarah à Hébron. Abraham est considéré comme le père des croyants. On admire en lui son obéissance, sa générosité et sa foi, qui le conduit à accepter d'offrir son fils unique Isaac. Ce dernier préfigure le Messie. On le nomme « le père des croyants », car il se montre obéissant, courageux, généreux, incorruptible, fervent, et surtout d'une foi admirable jusqu'à offrir son fils unique33 Hébreux 11, 17-18..

 

ABSIDE : partie de l'église ayant la forme d'un hémicycle ou demi-cercle.


ABSOLUTION : l'absolution est le fait d'absoudre quelqu'un de sa faute, c'est-à-dire de la lui pardonner. Selon la foi catholique, l'absolution est le pardon (ou rémission) des péchés par Dieu, que le prêtre prononce au nom de celui-ci en donnant le sacrement de pénitence ou de réconciliation. Après avoir entendu la confession des fautes, le prêtre donne l'absolution en prononçant une prière par laquelle, sollicitant la rémission des péchés de celui qui reçoit le sacrement, il le déclare pardonné « au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit » ; en même temps il fait sur lui le geste qui marque cette réconciliation : imposition des mains et signe de croix.


ABSTINENCE : privations consenties en signe de pénitence. Le mercredi des cendres et le Vendredi saint sont des jours de jeûne et d'abstinence.


ACCIDENT : ce qui n'existe que dans et par la substance, comme la couleur, le goût... Les sens ne nous révèlent que les accidents : la substance est connue seulement par les phénomènes qui la manifestent.


ACCLAMATION : cri de joie, d'enthousiasme, d'admiration, d'approbation d'une assemblée.


ACCOMPLISSEMENT DES ÉCRITURES : notion attestée dans les évangiles qui constitue un des principes majeurs de la littérature patristique. Elle s'exprime par la formule « selon les Écritures » ou « il fallait que s'accomplisse » ou encore « pour que soient accomplies les Écritures ». Le mot « selon » (κατα en grec et secundum en latin) est un accomplissement44 Voici trois exemples : « Après quoi, sachant que désormais tout était achevé pour que l'Écriture fût parfaitement accomplie, Jésus dit : j'ai soif» (Jean 19, 28), ou : « Lorsqu'ils eurent accompli tout ce qui était écrit de lui, ils le descendirent du gibet et le mirent au tombeau » (Actes 13, 29), ou « Je vous ai donc transmis en premier lieu ce que j'avais moi-même reçu, à savoir que le Christ est mort pour nos péchés selon les Écritures, qu'il a été mis au tombeau, qu'il est ressuscité le troisième jour selon les Écritures, qu'il est apparu à Cephas, puis aux douze » (1 Corinthiens, 15, 3-4).. C'est cette formule que l'on utilise dans le Credo : « Il est ressuscité selon les Écritures » ou « conformément aux Écritures ». Compte tenu du sens habituel donné par le français au mot « accomplissement », il peut y avoir une erreur d'interprétation. En effet, l'accomplissement, dans le sens biblique, n'est pas la notion d'achèvement, avec l'idée que l'Écriture avait prévu un évènement dans une optique déterministe ou encore de conformité à un modèle ; il s'agit du concept de remplir, de réaliser pleinement de « performer » (bien rendu par l'anglais to perform55 To perform signifie accomplir, remplir ou exécuter. Dans l'ancien français, « performer » voulait dire accomplir.). Le synonyme le plus proche d'accomplissement serait alors plénitude.


ACHAB : septième roi du royaume du nord, royaume couramment appelé Israël depuis le schisme. Il succède à son père Omri en 874 av J.C. Il a établi l'idolâtrie. Faible de caractère, il a été l'instrument de sa femme Jézabel qui est le type même de la femme malfaisante66 1 Rois 16, 30-33 ; 21, 7, 25-26.


ACOLYTE : l'acolytat est un ministère institué qui était considéré autrefois comme un ordre mineur. L'acolyte aide le prêtre et le diacre.


ACTE D'ESPÉRANCE : comme la charité et la foi, l'espérance est une vertu théologale, c'est-à-dire qu'elle a Dieu un et trine pour origine, pour motif et pour objet. Par l'espérance, le chrétien désire, comme son bonheur, le royaume des cieux et la vie éternelle, en mettant sa confiance dans les promesses du Christ et en prenant appui, non sur ses propres forces, mais sur le secours de la grâce du Saint-Esprit. La vertu d'espérance est impossible sans la foi, qu'elle présuppose. En fait, n'importe quel bien véritable peut être l'objet de la vertu d'espérance, pourvu seulement qu'il demeure subordonné à l'objet premier et principal, qui est Dieu en lui-même. L'espérance chrétienne reprend et accomplit l'espérance du peuple élu qui trouve son origine et son modèle dans l'espérance d'Abraham au sujet duquel Paul déclare : « Espérant contre toute espérance, il crut, et devint ainsi père d'une multitude de peuples »77 Romains 4, 18.. L'espérance s'exprime et se nourrit dans la prière, tout particulièrement dans celle du « Notre Père », résumé de tout ce que l'espérance nous fait désirer, ou encore dans une courte prière appelée « acte d'espérance », par exemple : « Mon Dieu, j'espère avec une ferme confiance que vous me donnerez, par les mérites de Jésus-Christ, votre grâce en ce monde, et le bonheur éternel dans l'autre, parce que vous l'avez promis et que vous tenez toujours vos promesses. Amen »88 Sainte Thérèse de l'enfant Jésus exprime son espérance par cette prière : « Espère, ô mon âme, espère. Tu ignores le jour et l'heure. Veille soigneusement, tout passe avec rapidité, quoique ton impatience rende douteux ce qui est certain, et long un temps bien court. Songe que plus tu combattras, plus tu prouveras l'amour que tu portes à ton Dieu, et plus tu te réjouiras un jour avec ton Bien-aimé, dans un bonheur et un ravissement qui ne pourront jamais finir (Excl. 15, 3)..


ACTE DE CHARITÉ : vis-à-vis de Dieu, la charité s'exprime surtout dans la prière, comme celle proposée par l'Église : « Mon Dieu, je vous aime de tout mon cœur et plus que tout, parce que vous êtes infiniment bon, et j'aime mon prochain comme moi-même pour l'amour de vous ». Vis-à-vis du prochain, Jésus propose un modèle d'acte de charité parfaite, en racontant la parabole du bon samaritain99 Luc 10, 21-37.. Cette parabole montre que le concept de prochain s'étend à tous ceux qui ont besoin de nous et que nous pouvons aider. Bien qu'il s'étende à tous les hommes, il ne se réduit pas pour autant à l'expression d'un amour abstrait, qui engage peu, mais il requiert un engagement concret ici et maintenant1010 Cf. Benoît XVI, Lettre encyclique Deus Caritas est - Dieu est amour, 15, 2005..


ACTE DE CONTRITION : la contrition est synonyme de repentir. Si la contrition est vécue par amour de charité envers Dieu, la contrition est alors parfaite ; s'il elle est fondée sur d'autres motifs, elle est alors imparfaite (c'est alors l'attrition). La contrition peut s'exprimer par exemple par la prière suivante : « Mon Dieu, j'ai un très grand regret de vous avoir offensé parce que vous êtes infiniment bon et que le péché vous déplaît. Je prends la ferme résolution, avec le secours de votre sainte grâce, de ne plus vous offenser et de faire pénitence ». Dans la Bible, un exemple de contrition parfaite est le repentir de Pierre qui « pleure amèrement », après avoir renié Jésus à trois reprises1111 Matthieu 26, 75..


ACTE DE FOI : l'évangile nous donne de nombreux exemples de foi totale dans le Christ. Matthieu raconte par exemple l'exemple d'un centurion romain qui s'approchant de Jésus, l'implore : « Seigneur, mon enfant gît dans ma maison, atteint de paralysie et souffrant atrocement » ; puis il ajoute : « Je ne mérite pas que tu entres sous mon toit; mais dis seulement un mot et mon enfant sera guéri ». Jésus admire son attitude de foi et d'humilité et déclare : « Chez personne je n'ai trouvé une telle foi en Israël ». Puis il dit au centurion : « Va! Qu'il t'advienne selon ta foi ! » Et l'enfant est guéri sur l'heure ». Une femme cananéenne obtient aussi la guérison de sa fille en raison de sa foi et de son humilité, au point que Jésus lui déclare : « Femme, grande est ta foi ! Qu'il t'advienne selon ton désir! » ; et, à l'heure même, sa fille est guérie1212 Matthieu 8, 5-13 ; 15, 21-28.. Aujourd'hui, chacun peut exprimer sa foi dans le Credo ou encore dans toute forme de prière comme celle-ci : « Mon Dieu, je crois fermement toutes les vérités que vous m'avez révélées et que vous nous enseignez par votre sainte Église, parce que vous ne pouvez ni vous tromper, ni nous tromper. Amen ».


ACTES DES APÔTRES : cinquième livre du Nouveau Testament et « deuxième tome » de l'Évangile selon saint Luc, écrit par ce dernier entre 80 et 90. Le livre comporte trois grandes parties : les évènements avant « l'entrée en scène » de Pierre, de « l'entrée en scène de Pierre » jusqu'à l'envoi en mission de Paul et les grandes missions de Paul. C'est dans ce livre que l'on trouve, après un début reprenant la fin de l'Évangile lucanien (notamment l'ascension du Christ et la Pentecôte) : l'histoire de la naissance de l'Église à Jérusalem, deux discours de Pierre, le discours d'Étienne devant le Sanhédrin et son martyre, le récit de la conversion de Saul (devenu Paul), l'entrée en masse des païens dans l'Église, la révélation à Pierre de l'intention de Dieu d'inclure les gentils (païens) dans l'Église et enfin les missions de Paul, jusqu'à son détention dans une prison où il attend le jugement devant César. Le livre s'achève en effet quand Paul est à Rome où il demeure deux ans : «  proclamant le Royaume de Dieu et enseignant ce qui concerne le Seigneur Jésus Christ avec pleine assurance et sans obstacle ». Grâce à ce récit, nous pouvons suivre les étapes de la progression de l'évangile dans le monde romain de l'époque, et avoir des détails précieux sur le mode de fonctionnement de l'église primitive, le contenu précis des discours liés à l'apostolat de Pierre et le cadre historique pour situer les épîtres de Paul.


ACTION DE GRÂCES : l'eucharistie (qui signifie « action de grâce ») est une louange au Père. C'est un sacrifice de louange en action de grâce pour l'œuvre de la création et de la rédemption. Par le Christ, l'Église peut offrir le sacrifice de louange en action de grâce pour tout ce que Dieu a fait de bon, de beau et de juste dans la création et dans l'humanité.


ADAM : c'est le premier homme. Son nom signifie « celui tiré de la terre ». Il est créé par Dieu à son image et à sa ressemblance. Il doit quitter le paradis, avec sa femme Ève, en raison de leur désobéissance. Jésus Christ, par son obéissance parfaite au Père, est le nouvel Adam qui rachète l'humanité de ses fautes et la rétablit dans l'amitié divine.


ADESTE FIDELES : (« Accourez fidèles ») ; cantique de Noël, probablement écrit en France au dix-septième siècle.


ADONAÏ : voir Seigneur.


ADOPTIANISME : hérésie qui déclare que le Christ n'est pas Dieu de toute éternité ; ce serait au moment de son baptême que Dieu descend sur lui et l'adopte comme son fils.


ADORATION : l'adoration s'adresse exclusivement à Dieu. Aussi les chrétiens adorent-ils le Christ présent dans l'eucharistie. Adorer Dieu est le premier commandement, car il est créateur et sauveur, maître et seigneur de tout ce qui existe.


ADORATION DES MAGES : la visite des mages n'est qu'une des composantes de la fête primitive de l'épiphanie (du grec έπιφάνεία - epiphaneia - apparition, manifestation) qui était, à l'origine, l'anniversaire du baptême du Christ. L'épiphanie commémore la révélation faite aux gentils (païens) que Jésus-Christ est le messie. Les trois mages apportent en effet de l'or, le présent des rois ; de l'encens, utilisé pour le culte ; et de la myrrhe, pour préparer le corps à l'embaumement. On comprend pourquoi, cette fête, célébrée depuis l'an 194, et sans doute plus ancienne que Noël, a toujours revêtu une grande importance.


ADORATION DU SAINT SACREMENT : l'adoration du Saint Sacrement consiste dans la contemplation du Christ tout entier présent dans l'eucharistie corps, âme, esprit et divinité, dans les espèces du pain et du vin consacrés lors de la sainte messe. L'adoration du Saint Sacrement s'enracine dans la célébration de la messe et elle en est le prolongement. Le salut du Saint Sacrement consiste dans la bénédiction du Saint Sacrement avec l'ostensoir ou avec le ciboire. Ils comportent en général le chant du Tantum ergo, une oraison (prière) et habituellement un encensement. Des paroisses organisent parfois une nuit d'adoration où l'on veille avec le Christ une ou plusieurs heures dans le silence. Le sacrement de réconciliation est souvent proposé à cette occasion. La basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, à Paris, est le lieu d'une adoration perpétuelle du Saint Sacrement. C'est le 1er août 1885, qu'elle a débuté, de nuit et de jour. Cette prière d'adoration manifeste la miséricorde et la tendresse de Dieu pour l'humanité et appelle chacun à intercéder pour les besoins des hommes.


ADULTÈRE : comme l'amour est la vocation fondamentale et innée de tout être humain, « Tu ne commettras pas l'adultère » est le sixième commandement de la loi donnée par Dieu à Moïse. Si la miséricorde de Jésus sauve la femme adultère, il condamne son péché, et déclare aussi : « Vous avez entendu qu'il a été dit : tu ne commettras pas l'adultère. Eh bien ! Moi je vous dis: Quiconque regarde une femme pour la désirer a déjà commis, dans son cœur, l'adultère avec elle. […] Il a été dit d'autre part : quiconque répudiera sa femme, qu'il lui remette un acte de divorce. Eh bien ! Moi je vous dis : tout homme qui répudie  sa femme, hormis le cas de « prostitution », l'expose à l'adultère; et quiconque épouse une répudiée, commet un adultère »1313 Matthieu 5, 27-32..


AED. : voir aide à l'Église en détresse.


AGAR : servante de Sara. Elle donne un fils à Abraham, nommé Ismaël, puis elle est chassée de la maison, à cause de la jalousie de sa maîtresse. Un ange lui apparaît alors et lui promet qu'elle serait consolée1414 Genèse 16, 1, 15 ; 21, 9-21 ; Galates 4, 21-31..


AGGÉE : l'un des douze livres prophétiques, appelés livres des « petits prophètes » en raison de leur brièveté. Contemporain de Zacharie, Aggée appartient à la communauté juive du retour d'exil à Babylone. La prophétie d'Aggée a été prononcée en - 520, année de sécheresse et de mécontentement pour les exilés tout juste rentrés à Jérusalem, après leur captivité à Babylone. Le prophète explique ces malheurs par le fait que le peuple s'est détourné de la reconstruction du temple au profit de celle de ses propres maisons. Le livre insiste sur la reconstruction du temple de Jérusalem et sur le rétablissement de rites sans lesquels la foi et les pratiques anciennes du judaïsme se seraient perdues.


AGNEAU : en marquant leurs portes de son sang, les Hébreux sont épargnés par l'ange exterminateur. Jésus est l'Agneau pascal immolé qui enlève les péchés du monde.


AGNEAU DE DIEU : voir Agnus Dei.


AGNOSTICISME : doctrine selon laquelle l'existence de Dieu et d'autres êtres spirituels n'est ni certaine, ni impossible. La position agnostique se distingue à la fois du théisme, qui affirme l'existence de tels êtres, et de l'athéisme qui récuse leur existence. Le fondement de l'agnosticisme moderne se trouve dans les travaux du philosophe écossais David Hume et du philosophe allemand Emmanuel Kant, qui prétendirent trouver des erreurs de logique dans les arguments traditionnels qui soutiennent l'existence de Dieu et de l'âme.


AGNUS DEI : courte invocation prononcée trois fois avant la communion au cours de la messe pour demander au Christ d'accepter les pécheurs à sa table : « Agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde, prend pitié de nous ».


AGRAPHA : les agrapha sont des paroles attribuées au Christ qui ne figurent pas dans les évangiles canoniques. On les trouve à l'intérieur du Nouveau Testament1515 Par exemple Actes 20, 35., dans des variantes de manuscrits évangéliques, dans des textes apocryphes, ou encore dans de nombreux textes patristiques.


AIDE À L'ÉGLISE EN DÉTRESSE : oeuvre internationale catholique  qui apporte une aide pastorale et un soutien aux chrétiens persécutés dans le monde. Le siège du secrétariat international se trouve, depuis 1975, à Königstein, à quinze km de Frankfort (Allemagne). Le siège traite les quelque huit mille demandes d'aide qui viennent chaque année du monde entier. L'argent dont l'oeuvre dispose vient exclusivement des dons de bienfaiteurs de près de vingt pays.


ALEXANDRIE : ville d'Égypte fondée à partir de 332 avant J. C. par Alexandre le grand.


ALLÉLUIA : (mot hébreu qui signifie « Louez le Seigneur ») ; c'était, chez les Juifs, un cri de joie et de triomphe. L'alléluia a gardé ce sens à la messe : aussi le supprime-t-on pour marquer le deuil ou la pénitence, aux messes des morts, aux jours de jeûne, de vigile et pendant tout le carême. En signe de joie, l'Église le répète plus que d'habitude pendant le temps pascal.


ALLIANCE : pacte conclu à jamais entre Dieu et Israël. Par sa passion, sa mort et sa résurrection, Jésus- Christ obtient du Père une alliance nouvelle et éternelle qui n'est plus limitée à Israël, mais s'étend à toute l'humanité.


ALMA REDEMPTORIS MATER : (sainte mère du Rédempteur) ; prière adressée à Marie : « Sainte Mère du Rédempteur, porte du ciel toujours ouverte, étoile de la mer, secourez ce peuple qui tombe, mais cherche à se relever. A l'étonnement de la nature entière, vous avez mis au monde le Dieu saint. Ô vous, toujours vierge avant comme après l'enfantement, accueillez cet ave dont Gabriel vous saluait, et prenez en pitié les pécheurs ».


ALPHA : première lettre de l'alphabet grec, et nom donné à Jésus Christ. Le Seigneur dit en effet de lui-même : « Voici que je viens bientôt et ma rétribution est avec moi, pour rendre à chacun selon ses œuvres. Je suis l'alpha et l'oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin »1616 Apocalypse 1, 8 ; 21, 6 ; 22, 13..


ALPHONSE DE LIGUORI : (1696 - 1787) ; évêque et théologien italien, fondateur des Rédemptoristes. Né près de Naples, il fonde cet ordre en 1732, pour évangéliser les milieux les plus défavorisés. Son œuvre théologique touche à tous les sujets essentiels. La Théologie morale et les Gloires de Marie sont les plus connus de ses ouvrages. Il est aussi l'auteur d'un principe de casuistique appelé équiprobabilisme qui stipule que l'opinion la moins prudente, d'un point de vue moral, ne peut être suivie que si elle est au moins aussi probable que l'opinion la plus prudente. Il est docteur de l'Église et patron des confesseurs et des moralistes.


AMBON : tribune à laquelle on montait par degrés. C'est du haut de cette tribune que les diacres et les prêtres adressaient leurs instructions au peuple et que les nouveaux convertis faisaient leur profession de foi. Une seconde tribune, moins élevée que la première, servait au sous-diacre pour la lecture de l'épître, et la troisième, aux clercs inférieurs pour les autres lectures. Un grand candélabre était ordinairement joint à l'ambon : de là est resté l'usage que le diacre chante l'évangile, accompagné d'un ou deux acolytes qui portent un flambeau.


AMBROISE DE MILAN : (v. 340 - 397) c'est l'un des plus célèbres Pères de l'Église et un des quatre Docteurs de l'Église latine, à l'origine de la conversion de saint Augustin. Né à Trèves (Allemagne), il est élu évêque par acclamation populaire alors qu'il n'est que catéchumène. Baptisé et ordonné évêque en huit jours, il devient un très grand pasteur. Sa production écrite est importante. Comme Hilaire ou Athanase, il combat les ariens qui nient la divinité de Jésus-Christ. Parmi ses ouvrages, on trouve un bon nombre de traités d'exégèse et de traités moraux, car il est proche des gens et réaliste dans son approche pastorale.


ÂME : à la mort, la vie humaine n'est pas totalement détruite, elle est transformée dans une communion nouvelle avec Dieu. Après la mort, subsiste un élément spirituel, traditionnellement appelé âme. En relation avec le Dieu immortel qui l'a créée, l'âme est elle-même immortelle. Le mot âme est à entendre dans le sens utilisé par l'Écriture et la Tradition, à savoir comme principe spirituel et vital de la personne humaine et source de son unité, et non comme une partie de l'homme à côté du corps. La conviction que l'homme continue de subsister après la mort dans sa relation à Dieu s'appuie sur la foi en ce Dieu qui « n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants »1717 Marc 12, 27.. Doué d'une âme immortelle, l'homme peut, dès sa mort, rencontrer son créateur et Seigneur.


AMEN : ce mot hébreu se rattache à une racine qui signifie solidité, fermeté. Il était largement utilisé dans le culte juif, non seulement au sens d'un souhait : « ainsi soit-il ! », mais beaucoup plus comme une affirmation. Le mot « Amen » est sans doute un des mots les plus usités. Il apparaît tout au long de la Bible, depuis le livre des Chroniques jusqu'à l'Apocalypse où « l'Amen » n'est autre que Jésus1818 Apocalypse 3, 14.. On peut traduire ce mot par : « véritablement », « sûrement », « vraiment », « en vérité », « que ceci s'accomplisse ». C'est une coutume, passée des synagogues aux assemblées chrétiennes, de dire « amen » à la fin d'une lecture, d'une prière ou d'un discours, ou au moment de recevoir la sainte communion, pour exprimer son assentiment. Jésus l'emploie souvent dans ses discours, pour donner plus de force à ses affirmations « En vérité, en vérité, je vous le dis », répète-t-il souvent.


AMIS : Jésus tient à dire que nous ne sommes plus serviteurs, mais appelés à être ses amis : « Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande. Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; mais je vous appelle amis, parce que tout ce que j'ai entendu de mon Père, je vous l'ai fait connaître »1919 Jean 15, 14-15..


AMORÉENS : les descendants de Cham (le fils de Noé), selon la tradition de la Genèse. On les trouve nomadisant dans le désert syrien dès le troisième millénaire. Ils pénétrèrent en Mésopotamie pour fonder la première dynastie de Babylone qu'illustre le grand roi Hammourabi au dix-huitième siècle avant J. C. Ils apparaissent comme l'élément le plus important de la population pré-israélite installée à l'intérieur des terres.


AMOS : prophète d'Israël. Son nom signifie « fardeau » ou « porteur ». On sait très peu de choses sur sa vie. L'estimation la plus générale de son ministère le situe aux environs de 760-750 avant le Christ.


AMOUR : c'est sans doute le mot-clef de toute la Bible et la définition la plus condensée du christianisme. En nous donnant son propre fils et l'Esprit-Saint, Dieu révèle qu'il est lui-même éternel échange d'amour. Lorsqu'on demande à Jésus : « Quel est le plus grand commandement de la Loi ? », il répond: « tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit ; voilà le plus grand et le premier commandement. Le second lui est semblable : tu aimeras ton prochain comme toi-même. A ces deux commandements se rattache toute la Loi, ainsi que les prophètes ». Le Décalogue doit être interprété à la lumière de ce double et unique commandement de la charité, plénitude de la Loi2020 Matthieu 22, 36-40 ; Deutéronome 6, 5 ; Lévitique 19, 18..


AMPOULE : récipient destiné à contenir des huiles bénites. La plus célèbre est la sainte ampoule. C'était une fiole contenant une huile sacrée qui aurait servi lors du baptême de Clovis. Une parcelle de ce baume était mélangée à du saint chrême pour servir à l'onction des rois de France lors de la cérémonie du sacre. Elle était conservée à l'abbaye Saint-Remi de Reims. Elle fut brisée solennellement à la révolution, en 1793. Toutefois, la veille, un curé et un officier municipal avaient retiré ce qu'ils pouvaient du contenu de la sainte ampoule et le cachèrent. De plus, lors de la destruction du reliquaire, deux fragments de verre de l'ampoule tombés à terre furent récupérés sur lesquels subsistaient deux parcelles de baume. Le baume du sacre est toujours conservé à l'archevêché de Reims.


ANACHORÈTE : désigne un religieux ermite, c'est à dire un homme consacré à Dieu, solitaire, menant une vie austère, rythmée par la prière et l'ascèse.


ANAMNÈSE : l'eucharistie est le mémorial de la pâque du Christ, l'actualisation et l'offrande sacramentelle de son unique sacrifice. Toutes les prières de la sainte messe comportent une prière appelée anamnèse ou mémorial.


ANANIAS (Ananie) : ce nom signifie « le Seigneur s'est montré miséricordieux ». Plusieurs personnages portent ce nom dans la Bible, notamment le souverain prêtre, accusateur de Paul2121 Actes 23, 2 ; 24, 1..


ANAPHORE : formule employée dans les rites orientaux pour célébrer l'eucharistie. Elle comprend, en plus de l'anamnèse, une introduction, une action de grâce, et le récit de l'institution de l'eucharistie. Elle se termine par une épiclèse (invocation de l'Esprit Saint) et une doxologie (formule de louange à Dieu).


ANASTASIS : le mot « anastasis » est le mot grec qui signifie « résurrection ». Le verbe grec correspondant est άνίστημι (anistemi) qui signifie se dresser, se relever, ressusciter de la mort. On donne aussi ce nom à la basilique du Saint-Sépulcre qui contient à la fois le tombeau vide de Jésus et le site du Golgotha, lieu de la crucifixion. La résurrection est toujours associée au mystère de la croix.


ANATHÈME : formule de malédiction qui exprime le jugement de Dieu. Par exemple, Paul écrit : « Si nous-mêmes, si un ange venu du ciel vous annonçait un évangile différent de celui que nous avons prêché, qu'il soit anathème ! Nous l'avons déjà dit, et aujourd'hui je le répète: si quelqu'un vous annonce un évangile différent de celui que vous avez reçu, qu'il soit anathème ! »2222 Galates 1, 8-9.


ANCIEN DES JOURS : « l'Ancien » ou « l'Ancien des jours » est le Père éternel, représenté dans le livre de Daniel comme un vieillard2323 Daniel 7, 9..


ANCIEN TESTAMENT (Premier Testament) : la plus ancienne partie de la Bible, correspondant à la vie du peuple hébreu et de son alliance avec Dieu avant la naissance de Jésus-Christ. Elle comporte les livres de la Genèse jusqu'au prophète Malachie. La Bible du judaïsme comporte trois parties distinctes : la Torah, ou Loi, également appelée livres de Moïse ; le Nebiim, ou Prophètes, divisé en prophètes anciens et prophètes modernes, et le Ketubim, ou Écrits, qui contient les psaumes, les livres sapientiaux et autres textes divers. L'Ancien Testament chrétien classe les livres selon leur genre littéraire : le Pentateuque qui correspond à la Torah ; les livres historiques ; les livres poétiques ou sapientiaux ; enfin les livres prophétiques.


ANDRÉ : l'apôtre. Nom d'origine grecque, signifiant « le viril » ou « le vaillant ». Natif de Bethsaïda en Galilée, et disciple de Jean-Baptiste, C'est le frère de Pierre qui a passé une journée dans la maison de Jésus et a répondu immédiatement à son appel. C'est lui qui a amené Pierre à Jésus et est devenu un apôtre de Jésus-Christ.


ÂNE : cet animal est très présent dans la Bible. Dès le livre de la Genèse Abraham le selle pour emmener son fils Isaac sur le lieu du sacrifice2424 Genèse 22, 1-3.. Il y a aussi la célèbre ânesse de Balaam, prophète ou devin légendaire mésopotamien. Selon le Livre des Nombres2525 22-24., le roi de Moab, s'inquiétant de l'entrée du peuple juif sur son territoire, fait mander Balaam et le somme de maudire les Hébreux pour les en chasser. Balaam se résout à se rendre à Moab, mais, sur sa route, l'ange du Seigneur lui apparaît, donnant lieu au célèbre épisode de l'ânesse parlante, qui refuse d'avancer et se plaint des coups que lui donne son maître. Il y a aussi Jésus qui demande à ses disciples de lui amener une ânesse et son ânon, en vue de son entrée triomphale à Jérusalem2626 Matthieu 21, 1-6.. L'âne qui accompagne le bœuf dans les crèches traditionnelles n'est pas mentionné dans la Bible, pas plus que l'attendrissante ânesse qui mène Joseph et Marie vers le lieu où Jésus doit naître2727 « La jeune ânesse qui, depuis qu'ils étaient entrés dans la maison paternelle de Joseph, avait couru de côté et d'autre autour de la ville, vint alors à leur rencontre et se mit à sauter joyeusement auprès d'eux. Alors la sainte Vierge dit à Joseph : voyez, c'est certainement la volonté de Dieu que nous entrions ici. Joseph mit l'âne sous l'espèce de toit qui était en avant de l'entrée de la grotte ; il prépara un siège pour la sainte Vierge, et elle s'y assit pendant qu'il se procurait de la lumière et entrait dans la grotte » (Anne Catherine Emmerich, Vie de la Vierge Marie, 52)..


ANGE GARDIEN : l'existence d'anges gardiens s'appuie sur une mise en garde du Christ : « Gardez-vous de mépriser aucun de ces petits, car je vous le dis, leurs anges voient constamment la face de mon Père qui est aux cieux »2828 Matthieu 18, 10.. Ils ont fêtés le 2 octobre.


ANGÉLUS : prière dite trois fois par jour qui rappelle le mystère de l'Incarnation, en se référant à l'annonce faite à Marie par l'ange Gabriel pour lui annoncer qu'elle serait la mère du Sauveur. La prière est annoncée souvent par les cloches. Voici cette prière : « V. L'ange du Seigneur porta l'annonce à Marie, R. Et elle conçut du Saint-Esprit. Je vous salue Marie … V. Voici la Servante du Seigneur, R. Qu'il me soit fait selon votre parole. Je vous salue Marie… V. Et le Verbe s'est fait chair R. Et il a habité parmi nous. Je vous salue Marie… V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu, R. Afin que nous devenions dignes des promesses du Christ. Prions : que ta grâce, Seigneur, se répande en nos cœurs. Par le message de l'ange, tu nous as fait connaître l'incarnation de ton Fils bien-aimé. Conduis-nous, par sa passion et par sa croix, jusqu'à la gloire de la résurrection. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen ».


ANGES : le terme hébreu malâkim aussi bien que le grec aggeloï, dont nous avons fait « ange' » à partir du latin angeli, signifie messagers, envoyés. La Bible donne le nom de trois d'entre eux: Michel, Gabriel et Raphaël. Ils annoncent la naissance du Messie (Jésus) et sa résurrection d'entre les morts. Jésus parle des anges à plusieurs reprises : « Celui qui se sera prononcé pour moi devant les hommes, le Fils de l'homme (Jésus) se prononcera aussi pour lui devant les anges de Dieu » ou, s'adressant à Pierre : « Remets ton glaive à sa place […] penses-tu que je ne puisse pas recourir à mon Père, qui me fournirait sur l'heure plus de douze légions d'anges ? »2929 Luc 1, 26-38 ; Matthieu 18, 10 ; 26, 52-53. L'intervention des anges dans la Bible permet de comprendre quelque peu leur mission : par exemple, messagers divins (Luc 1, 26) ; apparaissant à des hommes (Actes 8, 26) ; serviteurs de Jésus Christ  (Matthieu 24, 31) ; exécutant des jugements de Dieu (Genèse 19, 1).. La liturgie actuelle célèbre une fête générale des saints anges, le 2 octobre dans l'Église latine, et le 11 janvier dans l'Église grecque et les fêtes particulières de trois archanges.


ANNE : épouse d'Elkanah, mère de Samuel. Elle préfigure Marie, car c'est une femme de prière, qui est reconnaissante et remplie d'amour. De plus, elle prononce un cantique d'action de grâce que Marie devait sûrement connaître par cœur, car le Magnificat lui ressemble beaucoup3030 « Mon cœur se réjouit en Dieu, ma force a été relevée par le Seigneur ; ma bouche s'est ouverte contre mes ennemis, car je me réjouis de ton secours. Nul n'est saint comme le Seigneur. Il n'y a point d'autre Dieu que toi. Il n'y a pas de rocher comme notre Dieu […] L'arc des puissants est brisé, et les faibles ont la force pour ceinture. Ceux qui étaient rassasiés se louent pour du pain, et ceux qui étaient affamés se reposent […] Le Seigneur appauvrit et il enrichit, il abaisse et il élève. De la poussière il retire le pauvre ; du fumier il relève l'indigent, pour les faire asseoir avec les grands. Et il leur donne en partage un trône de gloire […] Il gardera les pas de ses bien-aimés. Mais les méchants seront anéantis dans les ténèbres […]» (1 Samuel 2, 1-10).. C'est aussi le prénom de la mère de la Vierge Marie. Ce prénom, qui signifie « grâce », n'est pas mentionné dans les évangiles, mais dans trois apocryphes. Parmi eux, le Protévangile de Jacques, écrit vers 150, tient une place à part. Même s'il y a eu beaucoup d'embellissement dans les apocryphes, la plupart des érudits, mêmes critiques, admettent que les noms d'Anne et Joachim se sont conservés dans la tradition, car on était alors à une époque encore proche des évènements.


ANNE : grand prêtre des Juifs, élevé à la fonction en l'an 6 ou 7, puis déposé par le procurateur de Judée. Même démis de ses fonctions, il continua à être influent. Jean parle de lui au moment du procès de Jésus : « Ils l'emmenèrent d'abord chez Anne, parce qu'il était beau-père de Caïphe, lequel était grand prêtre cette année-là » et, plus loin: « Anne avait envoyé Jésus lié à Caïphe, le grand prêtre »3131 Jean 18, 13, 24..


ANNONCIATION : fête qui commémore la venue sur terre de l'archange Gabriel pour annoncer à Marie qu'elle serait la mère du Messie, l'envoyé de Dieu. Cette fête signifie l'incarnation de Jésus-Christ confessée par tous les chrétiens dans le Credo : « Le Verbe (la Parole) s'est fait chair ». La visite de l'ange Gabriel à Marie est une des scènes les mieux connues de l'évangile et parmi les plus représentées par les artistes, qu'ils soient peintres, sculpteurs ou maîtres verriers. L'annonciation de Fra Angelico est par exemple un chef d'œuvre incontesté. Le dialogue entre l'ange et Marie constitue le début de l'ave Maria (« Je vous salue Marie »)3232 Gabriel : « Réjouis-toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi […] Sois sans crainte, Marie; car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu concevras dans ton sein et enfanteras un fils, et tu l'appelleras du nom de Jésus. Il sera grand, et sera appelé Fils du Très-Haut. Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père ; il régnera sur la maison de Jacob pour les siècles et son règne n'aura pas de fin ». Marie : « Comment cela sera-t-il, puisque je ne connais pas d'homme ? » Gabriel : « L'Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c'est pourquoi l'être saint qui naîtra sera appelé Fils de Dieu. Et voici qu'Élisabeth, ta parente, vient, elle aussi, de concevoir un fils dans sa vieillesse, et elle en est à son sixième mois, elle qu'on appelait la stérile ; car rien n'est impossible à Dieu ». Marie : « Je suis la servante du Seigneur; qu'il m'advienne selon ta parole ! » (Luc 1, 26-38)..


ANTÉCHRIST : voir Antichrist.


ANTICHRIST : (« contre le Christ ») ; l'étymologie fait allusion aux évènements qui précèderont le retour du Christ, selon le Nouveau Testament. En fait, la figure d'un adversaire du Christ apparaît déjà dans l'Ancien Testament sous les traits du roi guerrier Gog dans le livre d'Ézéchiel. Il vient de la montagne du nord pour attaquer Israël. Dans le Nouveau Testament, Jésus lui-même prédit que des faux messies φσευδόχριστοϊ (pseudochristoï) et des faux prophètes φσευδοπροφηταϊ (pseudoprophetaï) précéderont son retour3333 Matthieu 24, 24.. Les lettres de saint Jean permettent de mieux cerner le profil de l'Antichrist : ce n'est pas un seul personnage3434 « Vous avez ouï dire que l'Antichrist doit venir ; et déjà maintenant beaucoup d'antichrists sont survenus : à quoi nous reconnaissons que la dernière heure est là. Ils sont sortis de chez nous, mais ils n'étaient pas des nôtres » (1 Jean 2, 18-19). ; il nie que Jésus soit vraiment homme3535 « C'est que beaucoup de séducteurs se sont répandus dans le monde, qui ne confessent pas Jésus Christ venu dans la chair. Voilà bien le séducteur, l'Antichrist » (2 Jean 1, 7). ou que Jésus soit le Christ, le Fils de Dieu3636 « Qui est le menteur, sinon celui qui nie que Jésus soit le Christ ? Le voilà l'Antichrist ! Il nie le Père et le Fils » (1 Jean 2, 22).. Par extension, dès les premiers temps de l'Église, les chrétiens désignent sous le nom d'Antéchrist ceux qui s'opposent au Christ (άντί - anti signifie « opposé à » en grec) ou professent ouvertement la négation de sa double nature humaine et divine. De tout temps, les mobiles de ces faux prophètes sont le pouvoir, la séduction et le mensonge. Les persécutions, quant à elles prennent toutes sortes de formes3737 Pour se faire une idée juste des persécutions perpétrées dans le monde à l'encontre des chrétiens, il est utile de se reporter aux publications de l'Aide à l'Église en détresse. Trois grandes zones ressortent : la persécution « rose » d'origine communiste, avec des difficultés qui vont de l'arrestation aux tracasseries administratives rendant impossible la construction d'une église ; la région « verte », correspondant au monde de l'islam, où les conditions de vie sont, suivant les pays, difficiles ou impossibles pour les chrétiens, dès que l'islam devient majoritaire ; une région « blanche », celle des pays ex-communistes ou occidentaux où se profile une sorte d'inquisition laïque dont le critère est le relativisme et où toute expérience religieuse peut être taxée de sectaire, si elle s'écarte de la « pensée unique »..; cependant, leur finalité est la même : imposer aux hommes une autre foi que le christianisme. L'Antéchrist est donc la figure de toutes les forces hostiles à Dieu et à l'Église, ces « adversaires du Christ » qui refusent de croire qu'il est venu dans la chair et qui doivent particulièrement se manifester à l'approche de la fin des temps. C'est ce que l'on appelle le mystère d'iniquité, parce qu'il s'agit d'une imposture religieuse qui prétend apporter aux hommes des solutions à leurs problèmes au prix de l'apostasie de la vérité. L'imposture religieuse suprême est celle de l'Antichrist, c'est-à-dire celle d'un pseudo messianisme où l'homme se glorifie lui-même à la place de Dieu.


ANTIOCHE : ville de Syrie. L'actuelle Antakya turque fut construite dans les premières années du troisième siècle avant le Christ. Antioche devient la vraie capitale du royaume lorsque s'organise en Judée la résistance des Maccabées. Elle deviendra ensuite la capitale de la province romaine de Syrie, à la chute d'Antiochus XIII, le dernier des souverains séleucides.


ANTIPAPE : pape non reconnu par l'Église pour des raisons canoniques touchant à son élection. On appelle aussi antipapes les papes d'Avignon et de Pise lors du Grand schisme d'occident3838 On appelle grand schisme, le schisme qui divisa l'Église romaine de 1378 à 1414. Elle était déchirée entre plusieurs papes qui revendiquaient simultanément la légitimité. La soumission à l'un ou à l'autre pape dépendait des préférences politiques et des alliances scellées à l'occasion de la guerre de Cent ans : le pape d'Avignon était soutenu par la France et celui de Rome par l'Angleterre et l'Empire. Après de nombreux avatars, le concile de Constance (1414-1418) obtint finalement la démission ou la déposition des papes rivaux et l'élection de Martin V (qui régna de 1417 à 1431). .


APOCALYPSE OU RÉVÉLATION : dernier livre de la Bible écrit par Jean ou ses disciples sur les évènements de la fin des temps. Ce livre relève du genre littéraire mis en honneur par Daniel et très répandu au premier siècle : l'apocalypse. On y retrouve donc les buts, les procédés et méthodes de l'apocalyptique (terme qui signifie dévoilement, révélation). En dépit d'une dépendance certaine à l'égard de ses devanciers, l'auteur garde une originalité puissante dans la manière dont il assimile et transfigure ses éléments d'emprunt, à la lumière de la foi et de la révélation qui lui est faite. Comme toute apocalypse, celle de Jean est née en des temps de malheur. C'est le temps des persécutions, l'établissement d'un culte impérial (Néron, Domitien). L'apocalypse affirme solennellement la souveraine maîtrise de Dieu et de son Fils sur l'histoire. Elle invite les chrétiens à la constance parmi les épreuves, même si cela doit les porter au martyre. Elle leur dévoile quelques unes des splendeurs du lieu céleste de rafraîchissement, de lumière et de paix qui les attend après le retour en gloire du Christ. La tradition attribue cette œuvre à l'apôtre Jean, qui l'aurait rédigée vers la fin du premier siècle à Patmos.


APOCATASTASE : terme créé par Origène (185 - 253 après J. C.) pour désigner la restauration finale de toutes les choses dans leur unité absolue avec Dieu. L'apocatastase représente la rédemption et le salut final de tous les êtres, y compris ceux qui habitent l'enfer. Il s'agit donc d'un événement postérieur à l'Apocalypse même. Plusieurs siècles après la mort d'Origène, les aspects de sa doctrine qui permettent de subordonner la figure du Christ au Logos et au Père, ont été considérés comme hétérodoxes. Depuis, les confessions de foi chrétiennes se réfèrent à l'Apocalypse, mais pas à l'apocatastase.


APOCRYPHE : livre soi-disant inspiré par Dieu comme les autres textes bibliques, mais qui n'est pas inscrit dans le canon biblique. Plusieurs ont été rédigés par des sectes hérétiques. Certains apocryphes ont néanmoins un intérêt historique. Ces livres ont deux caractéristiques en commun : d'une part, dans leur forme générale, ils ressemblent aux écrits du Nouveau Testament et appartiennent pour la plupart aux catégories littéraires des évangiles, des actes, des lettres et de l'apocalypse. On emploie aussi ce terme pour désigner un livre attribué à tort à un auteur.


APOLLOS : juif converti, éloquent, fervent, versé dans les Écritures. Instruit dans l'Évangile par Aquilas et Priscille. Très populaire à Corinthe, où, apparemment, un groupe de croyants se réclamaient de lui.


APOLOGIE : discours ou texte pour défendre quelqu'un ou une doctrine.

 

APOSTASIE : abandon et renoncement public à sa foi et sa religion.


APOSTAT : personne ayant apostasié.


APOSTOLAT : activités diverses des chrétiens visant à faire connaître Jésus-Christ et à étendre son règne parmi tous les peuples.


APÔTRE : nom donné dans l'Évangile aux douze hommes choisis par Jésus pour annoncer son message aux hommes : Simon, qu'il nomma Pierre, André son frère, Jacques, Jean, Philippe, Barthélemy, Matthieu, Thomas, Jacques fils d'Alphée, Simon appelé le Zélote, Judas fils de Jacques, et Judas Iscarioth, qui devint un traître. Dans l'Église primitive, c'est le nom donné à ceux dont la mission est d'évangéliser. Aujourd'hui les évêques sont considérés comme les successeurs des douze apôtres de Jésus.


APPARITION : après sa mort, Jésus ressuscité est apparu à Marie-Madeleine, aux saintes femmes, aux apôtres, aux pèlerins d'Emmaüs et à bien d'autres. Les évangiles racontent ces épisodes. Depuis son ascension jusqu'à nos jours, il est apparu à un certain nombre de personnes.


APPARITIONS DE MARIE : Marie s'est manifestée en apparaissant à quelques personnes, le plus souvent des enfants. Si Marie apparaît, c'est pour inciter à la prière, intercéder pour la guérison de personnes malades ou encore sortir « son peuple » de situations difficiles et parfois désespérées. Ces apparitions n'engagent pas la foi, mais elles constituent pour beaucoup de gens un encouragement dans leur vie. Pour s'en tenir à la France et aux deux derniers siècles, six apparitions sont retenues3939 En 1830, rue du Bac, à Paris, à Catherine Labouré. En 1846, à la Salette, à Mélanie Calvat et Maximin Giraud En 1858, à Lourdes, à Bernadette Soubirous. En 1870, à Pontmain, à plusieurs enfants. En 1876, à Pellevoisin, à Estelle Faguette. En 1947, à l'Île- Bouchard (près de Tours), à quatre fillettes. Il existe de brefs récits racontant ces diverses apparitions et aussi des études très développées. . Dans chaque cas, Marie se nomme, elle invite à prier ou à demander sa prière et elle dispense les grâces qu'elle a obtenues de Dieu. Ces apparitions ont des points communs : la sobriété des paroles et des gestes de Marie ; la parfaite sûreté doctrinale de ses paroles ; la bonté qui émane d'elle et se déverse sur tous.


AQUILAS ET PRISCILLE : bannis de Rome, ils travaillent avec Paul.


ARARAT : massif volcanique situé à l'extrême est de la Turquie, près de la frontière avec l'Arménie et l'Iran. Le grand Ararat est couvert de neiges éternelles au-dessus de 4 300 m. Selon la Genèse, l'arche de Noé s'est arrêtée sur les monts d'Ararat, après le déluge4040 Genèse 8, 4..


ARBRE DE JESSÉ : la lignée de Jessé se serait éteinte si Dieu ne lui avait suscité un rejet miraculeux. Comme l'annonçait le prophète Isaïe : « Un rejeton sortira de la souche de Jessé, un surgeon poussera de ses racines. Sur lui reposera l'Esprit du Seigneur, esprit de sagesse et d'intelligence, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et de crainte de Dieu »4141 Isaïe 11, 1-2.. Les artistes chrétiens ont cherché à représenter cette généalogie du Christ, en lui donnant un aspect didactique pour les fidèles. Citons, par exemple, l'arbre de Jessé de Saint-Étienne de Beauvais, exécuté par le maître verrier Engrand le Prince en 1522-1524. L'origine de cette iconographie remonte à une combinaison des versets d'Isaïe et de Matthieu ou Luc. Jessé est d'abord représenté couché ou à demi couché, puis assis. Il est souvent endormi, la tête soutenue par une main. Cette position du dormeur évoque le songe prophétique concernant sa propre descendance. De son flanc ou de son ventre, parfois de son dos, et plus rarement de sa bouche, sort un arbre dont les branches portent les ancêtres supposés de Jésus, notamment David reconnaissable à sa harpe, jusqu'à Marie.


ARCHANGE : chef parmi les anges, tel Michel4242 Le mot archange apparaît deux fois dans le Nouveau Testament : 1 Thessaloniciens 4, 16 et Jude 1, 9..


ARCHE D'ALLIANCE : fréquemment mentionnée dans la Bible, l'arche est décrite, dans le livre de l'Exode4343 25, 10-22., comme un coffre en bois d'acacia. Elle était également appelée arche de la Loi, arche de témoignage ou arche de Dieu. Le coffre mesurait 1,15 m de longueur et 0,69 m de largeur et de hauteur ; il pouvait être transporté à l'aide de barres placées sur les côtés. Aujourd'hui, dans les synagogues, le terme arche désigne le coffret qui contient les rouleaux de la Loi utilisés pour le service sacré. Le Christ est maintenant la forme de présence de Dieu au milieu de nous, nouveau signe éternel de l'alliance de Dieu et le nouvel Israël, dont l'arche d'alliance du Sinaï et de la Jérusalem terrestre était l'annonce.


ARCHE DE NOÉ : vaisseau que Noé construit sur l'ordre du Seigneur afin d'échapper au déluge. De la forme d'une grande barge, longue de 137 m par 26 de large et 16 m de haut. Pierre dit que l'arche est la figure de l'Église qui assure le salut à travers l'eau du baptême4444 « […] aux jours où Noé construisait l'arche, dans laquelle un petit nombre, en tout huit personnes, furent sauvées à travers l'eau. Ce qui y correspond, c'est le baptême qui vous sauve à présent […] » (1 Pierre 3, 20-21)..


ARCHEVÊCHÉ : siège d'un archevêque.


ARCHEVÊQUE : anciennement évêque responsable d'une province ecclésiastique, le titre aujourd'hui est honorifique et il est attribué à certains évêques par le pape.


ARCHIDIACRE : titre très ancien dans l'Église qui désigne le chef du collège des diacres d'un diocèse. Par la suite,  c'est le collaborateur d'un évêque. Aujourd'hui, le terme n'existe plus, on parle de vicaire épiscopal.


ARCHIMANDRITE : en orient, supérieur de monastère, ou titre honorifique attribué à certains prêtres non mariés.


ARIANISME : hérésie développée par Arius, prêtre d'Alexandrie, qui voulait prouver que le Christ est le fils adoptif de Dieu. Cette thèse a été condamnée à Nicée par le concile de 325.


ASCENSION : montée au Ciel de Jésus pour être glorifié par le Père, 40 jours après sa résurrection. L'évènement est raconté deux fois par saint Luc : une fois à la fin de son évangile et une autre fois au début du livre des Actes des apôtres (son «tome 2»)4545 Luc 24, 50-53 et Actes 1, 9-11..  L'Église célèbre cet évènement avec d'autant plus de joie que l'ascension du Christ et son entrée au ciel sont des gages de notre glorification future. Cette fête remonte à la plus haute antiquité. Elle serait d'origine apostolique, selon saint Augustin.


ASCÉTISME : mode de vie de ceux qui pratique l'ascèse, c'est à dire une stricte discipline et règle de vie aussi bien physique que spirituelle.


ASPERSION : l'aspersion avec de l'eau bénite est associée à un grand nombre de rites de bénédiction. Elle rappelle l'eau du baptême.


ASSEMBLÉE : la convocation. La réunion des premiers chrétiens.


ASSOMPTION : vient du latin adsumere, qui signifie « prendre avec soi ». C'est donc le moment où Dieu prend Marie au Ciel ; ce qui implique une élévation miraculeuse et une présence corporelle de la Vierge au Ciel après sa mort. C'est une participation de Marie à la résurrection de son fils et une anticipation de la résurrection des morts des autres croyants. Cette fête n'est pas totalement ignorée dans la société contemporaine, car elle correspond à une fête chômée dans la plupart des pays occidentaux. En France, le jour de l'Assomption (le 15 août), a été institué fête nationale par le roi Louis XIII. Elle l'est restée jusqu'à la Révolution. Bien que le Nouveau Testament ne dise rien à ce sujet, d'après les déductions qui ont été faites, Marie aurait été élevée au Ciel vers 46. Contrairement à la mort de Jésus, cet évènement n'est pas considéré par l'Église comme un mystère douloureux, mais un mystère glorieux, placé dans la suite même de l'ascension de Jésus dans le Ciel, pour y être glorifié. Dans la mesure où le concile d'Éphèse de 431 fait de Marie la Mère de Dieu, la glorification de son corps est un corollaire de sa maternité divine.


ATHANASE : (v. 293-373) ; théologien, patriarche et Père de l'Église. Sa vie coïncide avec une époque difficile pour l'Église, car elle lutte contre les ariens, qui nient la divinité du Christ. Dans la lutte contre Arius, la christologie d'Athanase a joué un rôle déterminant et sa pensée reste une référence. Il l'exprime notamment dans son Traité sur l'incarnation du Verbe4646 Le nom complet est : Traité sur l'incarnation du Verbe comme victoire sur la mort et don de l'incorruptibilité. La pointe de son argumentation se trouve au chapitre deuxième, 8 et 9, Paris : Le Cerf, coll. « Sources chrétiennes », 1999, p. 289 et 290. . Très persécuté, il a passé plus d'un tiers de son épiscopat loin de son diocèse.


ATHÉISME : doctrine qui nie l'existence de Dieu. Désignant d'abord l'appartenance à une autre religion, les Romains du premier siècle qualifient les chrétiens d'athées, entendant par là que ceux-ci rejettent le culte polythéiste traditionnel. C'est avec Démocrite, au début du quatrième siècle av. J. C., qu'est élaborée, en Grèce, la première conception athée du monde, qui ne suppose la préexistence d'aucun esprit divin. Au dix-neuvième siècle, Friedrich Nietzsche proclame la « mort de Dieu », condamnant le penchant des hommes à s'adonner aux croyances. La philosophie athée tente de concevoir sereinement la condition humaine, sans se réfugier dans l'illusion d'un passage vers une autre vie.


ATHÈNES : prestigieuse cité de la Grèce antique, elle n'est nommée pour la première fois dans la Bible que dans le livre des Maccabées4747 Quatre livres historiques. La Bible catholique retient les deux premiers, mais aucun des quatre n'est inclus dans la Bible hébraïque. Le titre Maccabées vient du surnom du chef militaire Judas ou Juda Maccabeus (« le marteau »). Le premier livre parle des activités de la famille des Asmonéens pendant la lutte des Juifs pour l'indépendance entre 175 et environ 135 avant J. C. Il date d'environ 100 avant J. C. C'est, pour de nombreux spécialistes, la meilleure source d'information sur cette période de l'histoire juive. Le second livre, écrit entre 125 avant J. C. et 70 après J. C., raconte l'histoire des juifs de 180 à 160 avant J.-C.. Elle vit alors, sous le contrôle de Rome, ses dernières années dans l'illusion de l'indépendance grecque, mais elle reste le conservatoire des arts et l'université mère du monde hellénisé. Saccagée par les légions de Sylla en 86 avant J. C., Athènes est alors démantelée et désarmée, politiquement morte malgré son statut de relative autonomie. Son exceptionnel patrimoine artistique reste sauf, et Paul peut encore voir debout tous les grands monuments de la ville, lorsqu'il va y faire une visite, vers l'an 50 de notre ère.


ATTRIBUT : signe distinctif conventionnel, souvent peint ou sculpté, utilisé à des fins artistiques, pour représenter les saints, les martyrs, les apôtres ou les confesseurs de la foi. Ces attributs rappellent un des faits majeurs de leur vie, un trait de leur comportement, ou encore l'instrument de leur martyre. Ce sera par exemple : la palme pour un martyr, la pierre pour un saint lapidé, la couronne pour un roi, le coq pour saint Pierre, etc.


ATTRIBUTS DIVINS : ce sont les différents traits de la nature divine. A certains égards, quand la raison humaine affirme que Dieu est Un, tout est déjà dit de la nature (ou de l'essence) divine. A cette unité sont liés des attributs qui peuvent se décliner sans limite : Dieu est éternel, infini, immuable, transcendant, parfait, omniprésent (partout présent), omniscient (connaissant tout), tout Puissant (omnipotent), immuable, saint, juste, vrai, bon, bienveillant, patient…. Avec saint Jean, le christianisme, proclame, avant tout, que Dieu est Amour4848 1 Jean 4, 8..


ATTRITION : voir acte de contrition.


AUBE : robe longue que revêt le célébrant pour la messe. Elle est blanche comme son nom l'indique (alba signifie blanche).


AUGUSTIN : né en 354, dans l'actuelle localité de Souk-Ahras en Algérie. Converti au christianisme, il met au service du Christ son intelligence prodigieuse. Son œuvre est immense. Il a laissé 113 traités, 218 lettres, plus de 500 sermons sur différents livres de la Bible. Son ouvrage le plus connu est son autobiographie spirituelle les Confessions, (397-401), relatant son expérience de recherche et de découverte de Dieu. Dans sa célèbre apologie du christianisme La cité de Dieu, il brosse un large panorama de l'histoire orienté par la foi chrétienne. Le centre de la pensée d'Augustin est la relation et la rencontre entre l'homme et Dieu. Pour lui, le problème de la personne humaine est inséparable de la question de Dieu. Se connaître soi-même dans les profondeurs de son âme, c'est y découvrir la trace de Dieu et de son amour. Saint Augustin est le père de l'Église d'occident autour duquel se sont développées le plus de discussions théologiques.


AUMÔNE : la pénitence intérieure du chrétien peut avoir des expressions variées. L'Écriture et les Pères insistent surtout sur trois formes: le jeûne, la prière, l'aumône, qui expriment la conversion par rapport à soi-même, par rapport à Dieu et par rapport aux autres. A côté de la purification radicale opérée par le baptême ou par le martyre, ils citent, comme moyen d'obtenir le pardon des péchés, la réconciliation avec son prochain, le repentir, le souci des autres, l'intercession des saints et surtout la pratique de la charité « qui couvre une multitude de péchés »4949 Tobie 12, 8 ; Matthieu 6, 1-4 ; Jacques 5, 20 ; 1 Pierre 4, 8..


AUMÔNERIE : service assuré par un aumônier dans un établissement public (hôpital, lycée, corps d'armée,…). Le mot sert aussi à désigner le lieu où s'exerce le service de l'aumônerie. Dans un lycée, par exemple, l'aumônerie propose aux élèves diverses activités (liturgie, formation religieuse, camps d'été ou d'hiver, pèlerinages, réunions diverses, repas). L'aumônier catholique est en général un prêtre, car des fidèles non ordonnés ne peuvent être appelés aumôniers.


AURÉOLE : cercle de rayons lumineux ou cercle doré, dont les artistes entourent la tête du Christ et des saints pour suggérer l'irradiation immatérielle de leur personne et l'éclat de leur gloire.


AUTEL : point focal d'une église où l'on célèbre la sainte messe. Chez les israélites, l'autel était déjà l'endroit où l'on offrait les sacrifices à Dieu. L'autel chrétien représente deux aspects du mystère de l'eucharistie : l'autel du sacrifice, où le Christ est la victime librement offerte pour nos péchés, et aussi la table où la sainte cène est actualisée.


AUTORITÉ : dans la Bible, toute autorité vient de Dieu. Jésus est dépositaire de l'autorité de son Père, c'est pourquoi on dit de lui « qu'il parlait avec autorité » et « que tout pouvoir lui a été donné au ciel et sur la terre»5050 Luc 4, 32 ; Matthieu 28, 18.. L'Église professe un entier loyalisme avec les autorités. Ceci suppose que les autorités civiles se soumettent elles-mêmes à la loi de Dieu ou, au moins, la respectent. Nulle part, on ne voit revendiquer pour les autorités spirituelles de l'Église un pouvoir direct sur les choses politiques. Si par contre, l'autorité politique s'élève contre Dieu, alors la prophétie chrétienne en annonce le jugement et la chute. L'autorité politique n'est alors qu'une caricature totalitaire et satanique, face à laquelle aucun croyant ne peut courber la tête.


AVARICE : amour désordonné de l'argent.


AVE MARIA : premiers mots de la version latine du « Je vous salue Marie »5151 « Ave, Maria, gratia plena, Dominus tecum. Benedícta tu in mulieribus, et benedictus fructus ventris tui, Iesus. Sancta Maria, Mater Dei, ora pro nobis peccatoribus, nunc et in hora mortis nostrae. Amen».. Voir « Je vous salue Marie ». L'origine de ce texte est inspirée par l'Évangile5252 Luc 1, 28, 42.. La première partie de l'Ave Maria a été précédée par une prière datant au plus tard de l'an 2355353 « Je te salue, Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi, ainsi que l'Esprit-Saint. Les prêtres se vêtiront de justice et tes fidèles exulteront de joie. A cause de David, ton serviteur, Seigneur, sauve ton peuple, Seigneur, et bénis ton héritage. A la glorieuse Vierge, salut, pleine de grâce ! Le Seigneur est avec toi ; tu es bénie entre les femmes, et le fruit de ton sein est béni : tu as conçu le Christ, Fils de Dieu, le Rédempteur de nos âmes» (A. Hamman, Prières des premiers chrétiens, Paris : Fayard, p. 134)..


AVE MARIS STELLA : (« Salut, étoile de la mer ») hymne adressé à la Vierge Marie5454 « Salut, étoile de la mer, Sainte Mère de Dieu toujours Vierge, porte bénie du ciel. En entendant l'Ave sur les lèvres de Gabriel, établis l'homme dans la paix, retournant le nom d'Éva. Dénoue les liens des pécheurs, donne la lumière aux aveugles, délivre-nous de tous les maux, et obtiens pour nous tous les biens. Montre que tu es Mère ; et qu'il accueille nos prières, celui qui, pour nous, s'est fait homme et voulut être ton enfant. Vierge sans égale, Vierge douce entre toutes, obtiens-nous le pardon, rends-nous humbles et chastes. Fais-nous mener une vie pure, et veille sur notre chemin, afin qu'un jour nous voyions Jésus, pour notre bonheur éternel. Louange à Dieu le Père, honneur au Christ Très-Haut, ainsi qu'à l'Esprit Saint, à tous trois, même gloire. Amen ! ».. Il a inspiré de nombreux compositeurs : Monteverdi (les vêpres de la Vierge), Nicolas de Grigny (les cinq hymnes), …


AVE REGINA CAELORUM : (« Salut reine de cieux ») prière adressée à Marie, en tant que reine5555 « Salut, Reine des Cieux, souveraine des anges ; salut, tige féconde, salut, porte du Ciel, par où la lumière s'est levée sur le monde. Réjouis-toi, Vierge de gloire, gracieuse entre toutes ; sois heureuse, ô toute belle, et pour nous, prie le Christ »..


AVENT : le mot vient du latin adventus, qui signifie « l'arrivée », « la venue » ou « la présence ». Il a d'abord désigné le retour du Christ à la fin des temps, puis il s'est appliqué à la période de préparation qui précède la célébration de la naissance du Christ, le jour de Noël. L'avent dure quatre semaines. Il commence le jour de la Saint-André (30 novembre) ou le dimanche qui en est le plus proche. C'est une époque solennelle, qui marque le début de l'année religieuse et aussi un temps de pénitence pour se préparer à célébrer Noël.


AVEUGLE : Jésus guérit plusieurs aveugles. La guérison de l'aveugle-né, racontée en détail par saint Jean est lue lors des scrutins des catéchumènes, car le baptême ouvre les yeux à la lumière d'en haut ; c'est une illumination5656 Jean 9..


AVEUGLEMENT : voir hypocrisie.


AVOCAT DU DIABLE : c'est le nom populaire donné à celui dont la fonction s'appelle, en fait, promoteur de la foi. Lorsqu'un évêque demande à Rome de béatifier ou de canoniser un saint, la congrégation pour les causes des saints met sur pied un procès contradictoire. Le promoteur de la foi est celui qui, dans ce procès, analyse méthodiquement les preuves des vertus et les miracles qui sont avancés en faveur de celui dont on étudie la cause.


AVOCAT : voir Paraclet.


AVORTEMENT : la question de l'avortement est un sujet majeur dans nos sociétés, car, sous la pression d'idéologies dominantes et influentes dans les médias, l'avortement en vient à être présenté comme un acte médical usuel, tendant à banaliser le fait de disposer de la vie ou de la mort de son prochain, dès lors qu'il est incapable de se défendre. Cette tendance se retrouve dans la pratique de l'euthanasie. Depuis le premier siècle, l'Église ne cesse d'affirmer la malice morale de tout avortement provoqué. Cet enseignement demeure invariable. L'avortement direct, c'est-à-dire voulu comme une fin ou comme un moyen, est gravement contraire à la loi morale. On lit par exemple dans la Didachè ou Enseignement de douze apôtres, vers l'an 100 : « Tu ne tueras pas l'embryon par l'avortement et tu ne feras pas périr le nouveau-né ». Cette conception figure déjà dans l'Ancien Testament, dans le commandement donné par Dieu à Moïse : « tu ne tueras pas ». Ainsi, dès le premier moment de son existence, l'être humain doit se voir reconnaître le droit inviolable de tout être innocent à la vie. Les Pères du concile Vatican II ont redit avec force que la vie doit être sauvegardée dès la conception, et que « l'avortement et l'infanticide sont des crimes abominables ». Tout ceci n'empêche pas l'Église de se montrer miséricordieuse avec ceux ayant commis ces actes, dont seul Dieu connaît les mobiles et les vraies responsabilités5757 Jérémie 1, 5 ; Job 10, 8-12 ; Psaume 22, 10-11 ; Jérémie 1, 5 ; Didachè 2, 2 ; Épître à Diognète 5, 5 ; Gaudium et spes 51..


AZYMES : la pratique du pain azyme s'origine dans le judaïsme où il est encore employé de nos jours, le mot signifie « sans levain ». En hébreu, le pain sans levain se dit « matza », plus souvent utilisé au pluriel: « matzoth ». A l'origine, le pain azyme fait partie des rites des fêtes de printemps. Il symbolise le renouvellement complet de la nature dont les récoltes vont être le fruit. Lors de l'établissement de la pâque juive, on lie cette pratique agricole des sédentaires à celle des nomades qui, à la même époque de l'année, sacrifient des agneaux premiers-nés pour demander la protection de Dieu sur le troupeau, avant une nouvelle transhumance. C'est ainsi que le pain azyme et l'agneau sont les deux pièces majeures du repas pascal où les juifs font mémoire de la sortie d'Égypte. Les hosties sont faites avec du pain azyme.





 

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