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Dictionnaire-chretien



C


CAÏN : fils d'Adam qui s'endurcit quand Dieu le réprimande. Premier homme meurtrier, il perd la faveur divine.


CAÏPHE : un grand prêtre des Juifs nommé à cette fonction par le gouverneur de Judée, en 18 après J. C. et remplacé en 36 par une décision du gouverneur  de Syrie. C'est lui qui, au procès de Jésus, déclare : « Il est de votre intérêt qu'un seul homme meure pour le peuple et que la nation ne périsse pas tout entière »11 Jean 11, 49-50..


CALICE : vase sacré en métal précieux ou en matière noble utilisé lors de la célébration de la messe et contenant le vin devenant le Sang du Christ. On lit dans l'évangile : « (Jésus) prenant une coupe, rendit grâces et la leur donna en disant: Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de l'alliance, qui va être répandu pour une multitude en rémission des péchés. Je vous le dis, je ne boirai plus désormais de ce produit de la vigne jusqu'au jour où je le boirai avec vous, nouveau, dans le Royaume de mon Père »22 Matthieu 26, 27-29..


CALOMNIE : dire du mal des autres qui est faux et peut gravement nuire à leur réputation.


CALOTTE : petit bonnet rond ne couvrant que le sommet de la tête et de couleur violette (évêques), rouge (cardinaux) ou blanche (pape). Dans la pratique, la calotte est surtout portée lors des assemblées et de la liturgie.


CALVAIRE : lieu, tout proche de Jérusalem, où Jésus Christ fut crucifié. Le mot signifie « lieu du crâne ».


CAMERLINGUE : le cardinal camerlingue veille à l'administration des biens et droits temporels du Saint-Siège.


CAMPANILE : c'est un clocher à l'italienne avec une tour carrée détachée de l'église.


CANA : village de Galilée proche de Nazareth ; lors d'une noce, Jésus y accomplit son premier miracle en changeant en vin le contenu de six jarres d'eau33 Jean 2, 1-11.. Marie, mère de Jésus, intercède en faveur du maître du repas, en disant à Jésus : « Ils n'ont pas de vin », puis elle s'adresse aux servants en leur disant : « Tout ce qu'il vous dira, faites-le ».


CANAAN : c'est la Palestine actuelle, dont les anciens noms sont nombreux : terre sainte, pays d'Emmanuel, pays d'Israël, pays des Hébreux, pays des Juifs, terre promise, Palestine, le pays magnifique, le pays du Seigneur44 Zacharie 2, 11 ; Isaïe 8, 8 ; Genèse 40, 15 ; Actes 10, 39 ; Hébreux 11, 9 ; Daniel 8, 9 ; Osée 9, 3..


CANON DE LA MESSE : partie centrale de la messe que l'on appelle aussi prière eucharistique ou anaphore.


CANON DES ÉCRITURES : liste complète des livres sacrés de la Bible reconnus par l'Église Le canon des Écritures a été fixé très tôt (quatrième siècle). Il comporte, pour l'Ancien Testament, quarante- six livres (législatifs, historiques, poétiques et prophétiques) : Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome, Josué, Juges, … et vingt -sept pour le Nouveau Testament : Matthieu, Marc, Luc et Jean, les Actes des apôtres, les treize Épîtres de Paul, Hébreux, Jacques, Pierre (2), Jean (3) Jude et l'Apocalypse.


CANON DES SAINTS : liste officielle des saints et bienheureux reconnus par l'Église catholique.


CANON LÉRINIEN : on nomme ainsi, de longue date, le critère de discernement portant sur la foi de l'Église : « Ce qui a été cru partout ; ce qui a été cru toujours ; ce qui a été cru par tous »55 En latin : Quod ubique, quod semper, quod ab omnibus creditum est.). Comme le dit saint Vincent de Lérins : « Le vrai et authentique catholique […] sait que toute doctrine nouvelle, jamais encore entendue, professée par un seul homme contre l'avis de tous les saints et de tous les chrétiens orthodoxes n'a rien à voir avec la vraie foi »66 Commonitorium, Namur : Éditions du soleil levant, 2 ; 20.. La pratique montre que le canon lérinien a une portée régulatrice indéniable, mais il est nécessaire de faire parfois appel à des critères complémentaires.


CANON : ce mot a  plusieurs sens, tous conformes à l'étymologie (règle). En droit ecclésiastique, il se dit des décisions de l'Église qui ont force de loi, des règles qui concernent la foi, la morale et la discipline. En Écriture sainte, il désigne les livres reconnus par l'Église comme inspirés. Par exemple : le canon du Nouveau Testament dresse la liste des livres regardés comme inspirés. En liturgie, le mot canon désigne le catalogue des saints à qui Église rend un culte public : canoniser, c'est inscrire au canon ou catalogue des saints. Le canon est aussi la partie essentielle de la messe.


CANONISATION : action de donner en exemple une femme ou un homme, de l'inscrire dans la liste des saints et d'autoriser qu'un culte public lui soit rendu. C'est une décision pontificale qui clôture une longue et rigoureuse procédure.


CANTIQUE : dans l'acception ordinaire, c'est un chant religieux. Mais on emploie aussi le mot pour désigner un passage poétique de la Bible77 Par exemple : Daniel 3, 52-90 ; Habacuc 3, 1-19 ; Luc 1, 46-55 ; 68-79 ; Philippiens 2, 6-11 ; Colossiens 1, 15-20..


CANTIQUE DES CANTIQUES : livre de l'Ancien Testament, constituant un recueil de cinq chants d'amour, rédigé entre les sixième et cinquième siècles av. J. C. Depuis les temps les plus anciens, le Cantique des cantiques suscite des débats entre les spécialistes. Le Talmud et des commentateurs juifs du Moyen Âge considèrent le livre comme un dialogue allégorique entre Dieu et Israël, où Dieu est l'amant, et Israël sa bien-aimée. La tradition chrétienne y voit les relations de Dieu avec l'Église ou l'âme individuelle, et aussi le mariage mystique du Christ avec l'Église. Le livre peut enfin être vu comme une symbolisation de l'expérience individuelle de l'amour divin.


CAPHARNAÜM : ville située sur la côte nord-ouest de la mer de Galilée (le lac de Tibériade) ; point de passage muni d'un poste militaire romain et d'un bureau de péage. Jésus y séjourna souvent au début de sa prédication. Les fouilles entreprises à partir de 1905 dans le village de Tell Hum ont permis d'y localiser le site où se sont déroulés de nombreux épisodes des évangiles. C'est aussi la ville d'origine des apôtres Pierre, André et Matthieu. En 1981, des archéologues ont découvert les restes d'une synagogue du premier siècle.


CAPITAUX (PÉCHÉS) : péchés graves qui engendrent d'autres péchés ou vices ; on en désigne habituellement sept : l'orgueil, l'avarice, l'envie, la colère, la luxure, la gourmandise, la paresse.


CAPPADOCE : région de plateaux volcaniques du centre de la Turquie. De 1750 av. J. C. jusqu'à la formation de l'Empire perse des Achéménides au septième siècle av. J. C., cette région est le centre du territoire des Hittites. Elle est ensuite placée sous le contrôle des Perses. Après la conquête de la Perse par Alexandre le Grand, au début du quatrième siècle av. J. C., la Cappadoce devient indépendante. Après avoir souvent changé de camp, elle perd son indépendance lorsque Rome renverse la dynastie locale pour mettre à sa place un roi à sa solde, vers 40 av. J. C. En 17 apr. J. C., l'empereur romain Tibère fait de la Cappadoce une province romaine et le pays perd de son importance sur l'échiquier politique, mais il devient l'un des premiers foyers de diffusion du christianisme en Asie. Entre le huitième et le treizième siècle, les communautés monastiques édifient de nombreuses églises byzantines taillées à même la roche et ornées de peintures rupestres. En 1071, la région est conquise par la dynastie turque musulmane des Seldjoukides, puis rattachée à l'Empire ottoman, en 1515, avant d'être incluse dans la république de Turquie constituée en 1923. Certains Pères de l'Église orientale sont appelés Pères cappadociens : Basile, Grégoire de Nazianze et Grégoire de Nysse.


CAPTIVITÉ : état de l'homme après le péché d'Adam. Cet état est symbolisé ultérieurement par la situation des Juifs en Égypte, sous le joug de Pharaon, à l'époque de Moïse, et aussi à l'époque de la captivité à Babylone durant quarante ans (- 597 à -538). La majorité des juifs vivant à Babylone ne sont pas retournés en Palestine à la fin de l'exil, mais ils sont devenus membres de la diaspora (dispersion) juive. Le psaume 137, qui évoque la captivité des juifs à Babylone, symbolise aussi l'éloignement de l'âme (sa captivité dans la chair) et son désir de retour vers Dieu, par l'incarnation de Jésus Christ qui libère les captifs du péché et de la mort. Ce psaume a fait l'objet de nombreuses compositions dans la musique sacrée88 « Là-bas, au bord des fleuves de Babylone, nous restions assis tout éplorés en pensant à Sion. Aux saules du voisinage nous avions pendu nos cithares. Là nos conquérants nous ont demandé des chansons, et nos ravisseurs des airs joyeux: Chantez-nous quelque chant de Sion. Comment chanter un chant du Seigneur en terre étrangère ? […] »..


CAPUCINS : ordre religieux né de la réforme des franciscains. Son action est tournée vers la prédication et les missions.


CARDINAL : dignitaire le plus élevé de l'Église après le pape. Les cardinaux sont nommés par le pape et affectés de façon symbolique à un diocèse périphérique (cardinal évêque) ou à une ancienne paroisse (cardinal prêtre) ou à une diaconie (cardinal diacre) de la ville de Rome. Les cardinaux de moins de quatre vingt ans sont électeurs du pape au sein du conclave. L'ensemble des cardinaux forme le Sacré-Collège.


CARÊME : période de quarante jours destinée à préparer la fête de Pâques. Le but du carême fut d'abord de préparer les adultes au baptême, qui leur sera conféré au cours de la nuit pascale. L'Église a aussi institué le carême pour donner aux fidèles un moyen de pratiquer la vertu de pénitence et pour imiter le jeûne de Jésus au désert. Le carême est donc le temps de la pénitence.


CATACOMBES : cimetières souterrains dont les premiers chrétiens firent usage pour y enterrer leurs morts, pour s'y réfugier en temps de persécution et y exercer la messe. Les cimetières de la Rome souterraine consistaient en un système de galeries très étroites et superposées, formant parfois cinq étages, qui communiquaient ensemble par des escaliers.


CATÉCHÈSES : enseignements donnés à ceux qui se préparent aux sacrements de l'initiation chrétienne (baptême, confirmation et eucharistie) et aux fidèles pour approfondir leur foi.


CATÉCHISME: résumé de la foi catholique. À l'origine, le catéchisme était destiné à l'enseignement des enfants. De nos jours, le mot « catéchisme » est encore souvent associé à l'éducation religieuse des enfants, alors que le mot « catéchèse » est davantage employé pour désigner l'enseignement donné aux adultes. Le catéchisme donne une compréhension plus profonde des doctrines et mystères du christianisme. Le dernier grand catéchisme de l'Église catholique date de 1992. Il a donné lieu à une version abrégée, appelée compendium.


CATÉCHISTES : ceux qui enseignent la doctrine catholique dans les paroisses, les écoles ou par tout autre moyen.


CATÉCHUMÈNE : toute personne qui croit déjà en Jésus-Christ et qui se prépare à recevoir le baptême.


CATHÉDRALE: c'est l'église principale du diocèse où l'évêque a son siège.


CATHERINE DE SIENNE : (1347 - 1380) ; seule femme laïque proclamée sainte et docteur de l'Église. Pour elle, la vie chrétienne et la sainteté ne demandent pas de s'isoler du monde, mais plutôt de garder, où que l'on vive, une âme ardente, unie à l'amour de Dieu pour le monde. Catherine s'est montrée particulièrement dévouée aux pauvres. Sa pensée est exprimée dans son Dialogue de la divine providence, traité de l'amour de Dieu, qui décrit l'itinéraire de l'âme vers l'union avec la Trinité. Elle a beaucoup contribué à la réforme de l'Église de son temps.


CATHOLIQUE (ÉGLISE): catholique veut dire « universelle ». L'Église est une, sainte, catholique et apostolique. C'est l'assemblée de ceux qui, par la foi et par le baptême, deviennent fils de Dieu, membres du Christ et temple de l'Esprit Saint. La mission de l'Église est d'annoncer et d'instaurer partout l'Évangile, le Royaume de Dieu inauguré par Jésus Christ. L'unique Église du Christ « subsiste » (est d'une façon permanente) dans l'Église catholique, gouvernée par le successeur de Pierre et par les évêques en communion avec lui.


CAUSE DES SAINTS : la cause, est, en termes juridiques, ce qui constitue la matière d'un procès. La béatification et la canonisation ne sont prononcées par l'Église catholique qu'au terme d'une procédure judiciaire devant les tribunaux ecclésiastiques. La cause d'un saint est donc l'ensemble des arguments présentés en vue d'obtenir la béatification ou la canonisation d'une personne.


CÉCILE : (martyrisée vers 230) ; fiancée à un jeune homme prénommé Valérien, elle le convertit au christianisme. Comme ils refusent d'honorer les divinités romaines, ils souffrent tous deux le martyre. On plonge Blandine d'abord dans un bain bouillant ; elle en sort indemne. Le bourreau tente de la décapiter à trois reprises, mais, le cou mal tranché, elle agonise pendant trois jours. En 821, ses restes sont enterrés dans une crypte à la basilique de Sainte-Cécile à Rome. Comme elle a chanté ses louanges à Dieu, elle est devenue patronne de la musique. L'histoire de Cécile a inspiré de nombreux peintres.


CÉDRON : torrent situé à l'est de Jérusalem.


CÉLÉBRANT: celui qui préside à un office religieux. L'évêque ou le prêtre qui dit la messe est le célébrant. S'il y a plusieurs prêtres, c'est une concélébration.


CENDRES : les cendres sont faites des branches de buis utilisées lors du dimanche des Rameaux de l'année précédente. On les impose sur le front, le mercredi des cendres, à l'entrée du carême, en traçant avec elles une croix, et en disant ces paroles : « Convertissez-vous et croyez à l'évangile » ou « Souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras en poussière ».


CÈNE : dernier repas du Christ avec ses apôtres, avant d'être arrêté et crucifié. Durant cette dernière soirée, il lave les pieds de ses disciples, institue l'eucharistie et prononce son discours d'adieu. Par la suite, le mot eucharistie va désigner le partage du pain (hostie) et du vin (coupe) qui, au cours de la messe, deviennent le Corps et le Sang de Jésus-Christ (transsubstantiation).


CÉPHALOPHORE : ce mot signifie « qui porte sa tête ». La tradition chrétienne a désigné de la sorte les saints qui, ayant été décapités, auraient porté leur tête après leur décollation, par exemple saint Denis ou saint Parres. Ils sont souvent représentés dans cette attitude, ce qui signifie que la mort n'a pas plus prise sur eux.


CÉSARÉE DE PHILIPPE : ancienne ville près des sources du Jourdain. C'est là que se situe la confession de foi de Pierre99 Matthieu 16, 13-20..


CÉSARÉE MARITIME : port sur la Méditerranée fondé par Hérode le Grand, devenu résidence des procurateurs romains. Les Actes des apôtres y situent la maison du diacre Philippe, dit «l'évangéliste», la conversion du centurion Corneille et la détention de Paul avant son transfert à Rome1010 Actes 21, 8..


CHAIR : ce terme désigne l'homme dans sa condition de faiblesse et de mortalité. La résurrection de la chair signifie qu'après la mort, il n'y a pas seulement la vie immortelle pour l'âme, mais que même nos corps mortels reprendront vie1111 Genèse 6, 3 ; Psaume 56, 5 ; Isaïe 40, 6 ; Romains 8, 11..


CHAIRE : c'est une tribune où l'on s'adresse aux fidèles dans une assemblée liturgique. Avec la sonorisation, ce meuble, parfois très richement orné, n'est plus utilisé.


CHALCÉDOINE : ville où se réunit le quatrième concile œcuménique, en 451, sur l'ordre du pape Léon Ier. Quelque six cents évêques participent aux dix-sept sessions. Le concile condamne l'eutychianisme, également appelé monophysisme (voir ce mot). La définition chalcédonienne, s'appuyant sur la formulation du pape Léon dans son Tome à Flavien, évêque de Constantinople, et sur les lettres synodales de saint Cyrille d'Alexandrie, affirme que le Christ possède deux natures : la nature divine et la nature humaine, inséparables en lui. Il est vrai Dieu et vrai homme.


CHANDELEUR : voir présentation de Jésus au temple.


CHANOINE : dignitaire de l'Église siégeant au chapitre d'une cathédrale ou d'une collégiale.


CHANTRE : personne qui anime les chants durant la liturgie.


CHAPE : vêtement large et descendant très bas, portée par le clerc en certaines circonstances (processions, salut du Saint Sacrement,...). Elle est fermée devant par une agrafe, et comporte parfois un capuchon dans le dos.


CHAPELET : prière adressée à Dieu par Marie, en méditant sur les mystères joyeux, lumineux, douloureux et glorieux de la vie de Jésus auxquels a été associée la Vierge Marie. Pour chaque dizaine du chapelet, précédée d'un « Notre Père » et suivie d'un « Gloire au Père », on peut ajouter une intention de prière ou une invocation.


CHARISMES : dons de l'Esprit Saint pour l'édification du Corps du Christ et pour la mission en vue du salut du monde. Le mot charisme, formé en grec sur la même racine que le mot « grâce », souligne la gratuité de ces dons, la liberté avec laquelle l'Esprit les distribue. Saint Paul décrit la variété des charismes (parler en langues, prophétie, …)1212 1 Corinthiens 13 ; 14., mais il souligne que les charismes doivent être au bénéfice de tous et que la charité, à l'inverse des charismes, ne passera jamais et est au-dessus de tout.


CHARITÉ : synonyme du mot amour ; Jean rapporte les paroles de Jésus : « Je vous donne un commandement nouveau : vous aimez les uns les autres; comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres ». Paul écrit : « si je n'ai pas la Charité, je ne suis rien » et Pierre affirme qu'elle « couvre une multitude de péchés »1313 Jean 13, 34 ; 1 Corinthiens 13, 2 ; 1 Pierre 4, 8..


CHÂSSE : coffre précieux, de grandes dimensions, pouvant contenir le corps d'un saint ou une partie de ses restes. Les châsses les plus connues en France sont celle de sainte Geneviève à l'église Saint-Étienne du Mont de Paris, celle de sainte Thérèse de Lisieux, dans la chapelle du carmel de la ville, celle de sainte Bernadette au couvent de Saint-Gildard à Nevers, celle de saint Vincent de Paul, chez les pères Lazaristes à Paris, celle de sainte Catherine Labouré, dans la chapelle de la Médaille miraculeuse, à Paris, celle de Pierre Julien Eymard, chez les pères du Saint-Sacrement à Paris, ou encore celle du saint curé d'Ars, à Ars-sur-Formans. Certains corps sont dans un état de conservation qui défie les lois usuelles de la nature, comme ceux de Catherine Labouré ou de Bernadette Soubirous qui ont, toutes deux, bénéficié d'apparitions de la Sainte Vierge.


CHASUBLE : habit long sans manches, sorte de manteau porté par-dessus les autres habits, porté par le prêtre ou l'évêque, lors de la liturgie.


CHÂTIMENT : le châtiment est le fruit du péché. Certains sont sans appel comme la condamnation de Satan, et d'autres restent suspendus et appellent à la conversion. Le châtiment devient alors expiation dans le Christ, mort pour l'expiation des péchés de tous.


CHEMIN DE CROIX : le chemin de croix est une commémoration des événements de la passion durant laquelle les fidèles suivent Jésus dans les différentes étapes qui l'ont mené de son procès à sa mise au tombeau. Le chemin de croix comprend quatorze stations ou étapes, jalonnées souvent par des croix, des images ou des tableaux, représentant les différents faits racontés dans les évangiles. Chaque étape commémore ce qui s'est passé, et permet une méditation sur la Via dolorosa (chemin de douleur). C'est aux quatorzième et quinzième siècles que les franciscains ont diffusé cette pratique pour les pèlerins se rendant à Jérusalem1414 Les stations du chemin de croix sont les suivantes :1. Jésus est condamné à mort2. Jésus est chargé de sa croix3. Jésus tombe pour la première fois4. Jésus rencontre sa mère5. Simon de Cyrène aide Jésus à porter sa croix6. Véronique essuie le visage de Jésus7. Jésus tombe une deuxième fois8. Jésus console les femmes de Jérusalem9. Jésus tombe pour la troisième fois10. Jésus est dépouillé de ses vêtements et abreuvé de vinaigre et de fiel11. Jésus est cloué sur la croix12. Jésus meurt sur la croix13. Jésus est descendu de la croix et confié à sa mère14. Le corps de Jésus est mis au tombeau..


CHÉRUBIM : êtres célestes ailés. Ils représentent la deuxième classe la plus élevée dans la hiérarchie des anges. Dieu les place à l'est de l'Éden pour empêcher les humains de rentrer dans le Jardin et d'accéder à l'Arbre de Vie. Les chérubins soutiennent également ou forment le trône ou chariot de Dieu. Les descriptions d'Ézéchiel concernant les chérubins sont à l'origine de leur entrée dans l'histoire de l'art1515 Genèse 3, 24 ; Psaumes 80, 2 ; 81, 10 ; Ézéchiel 1 ; 10..


CHŒUR : groupe de personnes qui chantent ensemble les chants liturgiques et aussi partie de l'église où se déroulent les cérémonies autour de l'autel.


CHORALE : groupe de fidèles chargés de chanter pendant la liturgie. Une chorale mixte comprend les soprani et les alti (voix de femmes ou d'enfants) et les ténors et basses (voix d'hommes).


CHORÉVÈQUE : autrefois évêque rural aux pouvoirs limités. Aujourd'hui titre honorifique attribué, dans certaines Églises orientales, à des prêtres qui n'ont pas, le plus souvent le caractère épiscopal.


CHRÊME : le saint chrême est utilisé pour le second sacrement de l'initiation chrétienne appelé chrismation ou confirmation. Il signifie la plénitude de la grâce de l'Esprit-Saint qui conduit le chrétien à l'âge parfait et lui permet de faire rayonner autour de lui, par la pratique des vertus, la « bonne odeur » de Jésus-Christ : le saint chrême, en effet, est composé d'huile d'olive, symbolisant la grâce, et de la plante odoriférante par excellence qu'est le baume.


CHRÉTIEN : se dit de quelqu'un qui a la foi en Jésus-Christ et qui a reçu le baptême. C'est à Antioche que fut donné pour la première fois aux disciples de Jésus le nom de chrétiens1616 Actes 11, 26 ; 26, 28 ; 1 Pierre 4, 16.. On considère qu'il y a actuellement environ deux milliards de chrétiens dans le monde, dont un peu plus de la moitié sont catholiques.


CHRISMATION : ce terme équivaut à confirmation. Le rite essentiel de la confirmation est l'onction avec le saint-chrême (huile parfumée, consacrée par l'évêque). Elle s'effectue par l'imposition des mains par le ministre, qui prononce les paroles sacramentelles propres au sacrement. En occident, cette onction est faite sur le front des baptisés avec ces paroles : « Sois marqué de l'Esprit Saint, le don de Dieu ». Dans les Églises orientales de rite byzantin, l'onction est faite aussi sur d'autres parties du corps, avec la formule : « Je te marque du don de l'Esprit Saint ». L'effet de la confirmation est l'effusion particulière de l'Esprit Saint, comme à la Pentecôte. Cette effusion imprime dans l'âme un caractère indélébile et elle augmente la grâce baptismale. Elle enracine plus profondément la filiation divine. Elle unit plus fermement au Christ et à son Église. Elle renforce dans l'âme les dons de l'Esprit Saint et elle confère une force particulière pour témoigner de la foi chrétienne.


CHRISME : monogramme (ou chiffre) du Christ, composé des deux premières lettres majuscules de son nom en grec Christos. L'empereur Constantin (quatrième siècle) le faisait figurer sur son étendard. Le chrisme s'est alors répandu largement, notamment sur les monuments et dans les décorations.


CHRIST : Jésus de Nazareth, le Messie attendu (Christ en grec = Messie en hébreu). Le Messie est l'oint du Seigneur, celui qui a reçu l'onction royale. Le Christ est l'unique Sauveur ou Rédempteur, Fils de Dieu le Père. Par sa mort sur la croix et sa résurrection, il est le salut.


CHRISTIANISME : rassemblement de tous ceux qui croient au contenu du Credo : un Dieu Amour en trois Personnes (la Trinité), le Père éternel, son Fils unique Jésus-Christ et l'Esprit-Saint. Jésus-Christ est le Fils de Dieu. Il s'est incarné sur terre pour sauver les hommes du péché et de la mort, il a été crucifié et il est ressuscité. Il reviendra dans la gloire pour juger les vivants et les morts.


CHRISTIQUE : mot des théologiens pour désigner ce qui concerne spécifiquement la seule personne du Christ. Le mot chrétien, quant à lui, s'applique à celui qui adhère à la personne et à l'enseignement du Christ, et aux valeurs issues de cet enseignement.


CHRISTOCENTRIQUE : une théologie est qualifiée de christocentrique dans la mesure où elle donne la place centrale à la personne du Christ : elle ne peut alors parler de Dieu qu'à partir du Christ.


CHRISTOLOGIE : branche de la théologie qui s'emploie à mieux comprendre qui est le Christ, vrai Dieu et vrai homme. A propos des natures du Christ, de sa conscience, de sa volonté, l'histoire est parsemée de débats et controverses sur lesquels les conciles œcuméniques ont défini la foi de l'Église reçue des apôtres. Celui qui professe un Christ uniquement Dieu propage une foi désincarnée. Celui qui ne pense qu'à l'humanité du Christ fait abstraction du fait déterminant, qu'à travers sa vie d'homme, le Christ est venu révéler le visage de Dieu.


CHRIST-ROI : fête célébrée le dernier dimanche d'octobre, pour proclamer que le Christ est roi de l'univers. Le Christ exerce sa royauté en attirant à soi tous les hommes par sa mort et sa résurrection. Le Christ, Roi et Seigneur de l'univers, s'est fait le serviteur de tous, n'étant « pas venu pour être servi, mais pour servir et pour donner sa vie en rançon pour la multitude »1717 Matthieu 20, 28..


CHRONIQUES : on désigne par ce mot deux livres bibliques classés parmi les livres historiques. A ce titre ils relisent l'histoire du peuple de Dieu. Le plan reprend une chronologie qui va de David à Ezéchias. Le premier livre dresse les tables généalogiques depuis les patriarches, et raconte l'histoire de David ; le second livre narre le règne de Salomon et l'histoire du royaume de Juda du schisme à la captivité. L'auteur est un vrai historien, mais il écrit, pour la gloire de Dieu, les péripéties de ceux qui ont construit sa maison. Tous les commentateurs ont insisté sur la joie qui parcourt toute cette œuvre.


CHRONOLOGIE BIBLIQUE : elle s'étale sur environ 2000 ans depuis Abraham jusqu'à la chute de Jérusalem. Depuis, l'Église vit également depuis environ 2000 ans1818 Avant Jésus-Christ :L'appel d'Abraham1900La descente en Égypte1700L'exode1500Le passage du Jourdain1450Le couronnement de Saül1095La division du royaume975La chute de Samarie721La captivité à Babylone587La restauration des Juifs536La naissance de Jésus4Après Jésus-Christ :L'ascension30La conversion de Paul37La destruction de Jérusalem70.


CIBOIRE : vase sacré, en général fermé d'un couvercle, destiné à contenir les hosties consacrées, soit pour les conserver dans le tabernacle, soit pour les distribuer aux fidèles qui communient.


CIEL : royaume préparé par Dieu pour ceux qui ont cru et aimé. Il donne la joie parfaite donnée par la vision de Dieu. Y entrent ceux qui ont « lavé et blanchi leur robe dans le sang de l'Agneau » (Jésus, l'Agneau pascal immolé). Le Christ inaugure le Royaume des cieux sur la terre.


CIERGE PASCAL : chaque année, pendant la vigile pascale, un grand cierge est béni et allumé, avec une flamme provenant du feu nouveau. On a gravé dessus le millésime de l'année en cours et la première et dernière de l'alphabet grec (car Jésus est l'Alpha et l'Omega, le premier et le dernier). Le prêtre peut implanter dans le cierge cinq grains d'encens qu'il dispose en forme de croix, en disant : « Par ses saintes plaies, ses plaies glorieuses, que le Christ Seigneur nous garde et nous protège. Amen ». Quand il allume le cierge pascal, il dit : « Que la lumière du Christ, ressuscitant dans la gloire, dissipe les ténèbres de notre cœur et notre esprit ». Le cierge est placé dans le chœur de l'église jusqu'à l'ascension. Le cierge pascal sert ensuite à allumer le cierge utilisé lors des baptêmes.


CIEUX : voir ciel.


CIMETIÈRE : ce mot désignait primitivement l'endroit où l'on dormait : chambre, dortoir, portique pour les pèlerins. Plus tard, sous l'influence des chrétiens, pour qui la mort n'est pas la fin de l'être, mais une dormition, un sommeil passager, le cimetière est devenu l'endroit où les morts reposent et dorment leur dernier sommeil dans l'attente de la résurrection promise par le Christ. Jésus déclare en effet : « A la résurrection, on ne prend ni femme ni mari, mais on est comme des anges dans le ciel. Quant à ce qui est de la résurrection des morts, n'avez-vous pas lu la parole que Dieu vous a dite : Je suis le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob ? Il n'est pas le Dieu des morts mais des vivants ! »1919 Matthieu 22, 30-32..


CIRCONCISION : dans la tradition religieuse juive, la circoncision des jeunes enfants mâles est obligatoire, car elle symbolise l'alliance passée entre Abraham et Dieu. Selon la loi lévitique, tout enfant de sexe masculin doit être circoncis le huitième jour après sa naissance, signifiant ainsi qu'il entre dans la communauté. Saint Paul demande la « circoncision du cœur »2020 Romains 2, 25-29.. Elle se fait en s'intégrant au Christ par le baptême. Il ne s'agit plus d'une prescription à exécuter physiquement, mais de la réalité mystique de l'union sacramentelle au Christ Jésus.


CIRCONCISION DE JÉSUS : selon la coutume juive, Jésus a été circoncis. Luc lie la circoncision et l'attribution du nom : « Lorsque furent accomplis les huit jours pour sa circoncision, il fut appelé du nom de Jésus2121 Luc 2, 21. Le nom Jésus vient de l'araméen Yehoshuah, qui a donné Joshua en grec, et qui signifie « Yahvé sauve »., nom indiqué par l'ange avant sa conception ». Comme le déclare Paul : « La circoncision n'est rien, et l'incirconcision n'est rien; ce qui compte, c'est de garder les commandements de Dieu »2222 1 Corinthiens 7, 19.. Comme nous sommes morts avec Jésus-Christ dans sa mort, et que nous sommes ressuscités dans sa résurrection; nous avons été circoncis avec lui, et nous n'avons plus besoin de la circoncision charnelle2323 Origène, homélie 14..


CITÉ CÉLESTE : voir ciel.


CLAIRVAUX : voir Bernard de Clairvaux.


CLERC : personne qui a quitté l'état laïc pour devenir un diacre, un prêtre ou un évêque.


CLERGÉ : ensemble des clercs, c'est à dire l'ensemble de ceux qui se sont engagés dans l'état ecclésiastique.


CLERGYMAN : vêtement sombre à col romain porté souvent par les prêtres.


CLOCHES : leur utilisation annonce les principaux évènements de la vie des communautés chrétiennes : l'angélus, les messes, les baptêmes, les mariages, les enterrements. Depuis le huitième siècle, l'on « baptise » les cloches (avec de l'eau et du saint chrême) et on leur donne un nom, en raison du service qu'elles assurent en appelant à la prière de l'Église, ou en l'accompagnant de leurs sonneries joyeuses ou tristes. Le bourdon de Notre-Dame de Paris s'appelle par exemple Emmanuel et pèse 13 tonnes.


CLOÎTRE : galerie ouverte par des arcades entourant la cour généralement carrée d'un monastère ou d'un couvent. Le cloître est un lieu de méditation où les moines et les moniales vaquent en silence.


CODEX : manuscrit consistant en un assemblage de feuilles de parchemin, de forme semblable à nos livres actuels, par opposition au rouleau de papyrus (volumen). Les principaux manuscrits bibliques sont le Codex vaticanus (à la bibliothèque du Vatican), le Codex sinaiticus et le Codex alexandrinus (tous deux au British Museum, datant des quatrième et cinquième siècles). Il y a aussi quelques papyri très anciens, par exemple, un évangile de Jean datant de 150.


CŒUR IMMACULÉ DE MARIE : l'Église célèbre le Cœur immaculé de Marie le samedi après le deuxième dimanche de la Pentecôte. L'apôtre du culte aux cœurs de Jésus et de Marie, est saint Jean Eudes. La vénération de Marie sous le symbole du cœur est en rapport avec le cheminement pascal des chrétiens, parce que Marie les accompagne. Marie, la nouvelle Ève, est donnée à tous comme une aide pour parvenir au salut.


CŒUR : voir Sacré-Cœur.


COLOMBE : dans les Églises chrétiennes, l'image de la colombe est liée à la présence de l'Esprit-Saint. Matthieu écrit : « Ayant été baptisé, Jésus aussitôt remonta de l'eau, et voici que les cieux s'ouvrirent : il vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui, et voici qu'une voix venue des cieux disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, qui a toute ma faveur »2424 Matthieu 3, 16-17.. La « colombe eucharistique » était utilisée comme tabernacle dans l'Église ancienne. La colombe est aussi symbole de la paix. Elle porte alors un rameau d'olivier dans son bec et rappelle la colombe du déluge qui, revenant vers l'Arche avec cette petite branche, annonçait la décrue des eaux.


COLOSSIENS : communauté à laquelle est adressée une lettre de saint Paul et faisant partie du Nouveau Testament. Située sur les rives du Lycus, Colosses est à 200 km d'Éphèse. Durant la captivité de 61-63, Paul reçoit la visite d'Epaphras qui le met au courant des dangers de certains enseignements hérétiques. Sans rejeter le Christ, ils font dans leur pensée et dans leur culte une place importante à des esprits intermédiaires entre Dieu et les hommes. Il semble qu'Epaphras (un des compagnons de Paul2525 Colossiens 1, 7 ; 4, 12 ; Philémon 1, 23.) l'ait prié d'intervenir. Tychique, chrétien d'Asie mineure, est chargé de remettre la lettre à l'église.


COMMANDEMENTS : Paroles données par Dieu à Moïse sur le Mont Sinaï : 1. Je suis le Seigneur ton Dieu, qui t'ai fait sortir d'Égypte, de la maison de servitude. 2. Tu n'auras pas d'autres dieux devant moi. 3. Tu ne prononceras pas le nom du Seigneur ton Dieu à faux. 4. Observe le jour du sabbat pour Le sanctifier. 5. Honore ton père et ta mère. 6. Tu ne tueras pas. 7. Tu ne commettras pas d'adultère. 8. Tu ne voleras pas. 9. Tu ne porteras pas de faux témoignage. 10. Tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain et tu ne désireras rien de ce qui est à lui2626 Exode 20, 2-17 ; Deutéronome 5, 6-21..


COMMANDEMENTS DE L'AMOUR DE DIEU ET DU PROCHAIN : ces commandements sont déjà dans l'Ancien Testament2727 Deutéronome 6, 5 ; Lévitique 19, 18.. Jésus les énonce, à la demande d'un scribe : « Voici le premier : écoute, Israël, le Seigneur, notre Dieu, est l'unique Seigneur ; tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force. Voici le second : tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n'y a pas d'autre commandement plus grand que ceux-là »2828 Marc 12, 29-33.. On remarque que l'attitude d'écoute « écoute Israël » vient en premier. C'est le préalable pour aimer. Jésus apporte un commandement nouveau : aimer comme lui-même a aimé, sans limite : « Je vous donne un commandement nouveau : vous aimer les uns les autres ; comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres »2929 Jean 13, 34..


COMMANDEMENTS DE LA CHARITÉ : voir commandements de l'amour de Dieu et du prochain.


COMMONITORIUM : ce mot fait référence à un écrit de saint Vincent de Lérins rédigé vers 430 -435. Le terme latin désigne les instructions écrites que recevait, pour une affaire à traiter, un fonctionnaire de l'Empire. C'est un aide-mémoire, un avertissement (du verbe latin commonere : faire souvenir, conseiller). Ce mémoire théologique est d'abord destiné à l'auteur lui-même qui y résume ses notes au sujet des hérésies dans l'Église. Pour le rédiger, Vincent a disposé d'un grand nombre de manuscrits et a beaucoup lu. Quelque peu dépassé par l'ampleur de sa documentation, il décide de faire un premier tome avec vingt-huit chapitres. Après quoi il se lance dans la rédaction d'un autre tome dont ne subsiste qu'un résumé (que l'on nomme second Commonitorium).


COMMUNION DE SAINTS : c'est la communion entre personnes saintes pour partager ce qu'elles ont en commun. C'est en fait l'Église, en tant que lieu privilégié où s'exerce la charité. Par la communion des saints, les prières, les messes, les aumônes ou les jeûnes profitent à tous. La communion des saints peut se définir aussi comme l'union mystique entre ceux du ciel et de la terre3030 La tradition distingue trois composantes dans la communion des saints : l'Église militante de la terre, l'Église souffrante du purgatoire et l'Église triomphante de ceux qui sont au Ciel.. Chacun donne et reçoit des grâces, comme par des vases communicants. La communion des saints est aussi ce lien de l'Esprit « qui attache les fidèles les uns aux autres en Jésus-Christ ».


COMMUNION : réception, par les fidèles, des saintes espèces, lors de la messe : le Corps et le Sang du Christ, sous les espèces du pain et du vin.


COMPAGNIE DE JÉSUS : ordre religieux créé par saint Ignace de Loyola en 1534, dont les membres sont appelés jésuites. C'est un ordre missionnaire et enseignant.


COMPASSION : esprit de bonté et de tendresse dont le modèle est donné par l'attitude de Jésus à l'égard des malades et infirmes. Les guérisons qu'il opère sont le signe évident, qu'avec lui, le Royaume de Dieu est arrivé, et donc la victoire sur le péché, sur la souffrance et sur la mort.


COMPENDIUM : c'est le nom donné à la synthèse du catéchisme de l'Église catholique. Paru en 2005, il contient, de façon concise, tous les éléments essentiels et fondamentaux de la foi de l'Église, de manière à constituer une sorte de vade-mecum qui permette aux personnes, croyantes ou non, d'embrasser d'un regard d'ensemble la totalité du panorama de la foi catholique.


COMPLIES : prière qui précède le coucher.


CONCÉLÉBRATION : célébration de la messe par plusieurs prêtres assemblés autour de l'autel.


CONCEPTION : moment où l'âme s'unit au corps. La conception d'un homme est le premier instant de son existence.


CONCILE : assemblée des évêques à laquelle peuvent participer d'autres membres de l'Église ou même extérieurs à l'Église. Il existe des conciles de différentes natures : œcuménique (universel), particulier (diocésain, provincial ou national). Il y a eu un concile apostolique à Jérusalem en 493131 Actes 15, 1-31., au temps des apôtres, mais on ne le considère pas comme le premier concile œcuménique3232 Les sept premiers conciles œcuméniques sont les suivants 1. Nicée 1 (325) : la divinité du Christ.2. Constantinople 1 (381) : le Concile du Saint Esprit.3. Éphèse (431) : Marie, est mère de Dieu.4. Chalcédoine (451) : Jésus, vrai Dieu et vrai homme.5. Constantinople 2 (553) : le Christ est la seconde Personne de la Trinité, avec deux natures (humaine et divine).6. Constantinople 3 (680-681) : il y a deux volontés dans le Christ. 7. Nicée 2 (787) : condamnation des iconoclastes qui détruisent les images..


CONCLAVE : assemblée chargée d'élire le nouveau pape. Le mot signifie que les cardinaux ne peuvent sortir du palais, ni communiquer avec l'extérieur, avant que l'élection du pape ne soit faite.


CONCORDAT : traité signé entre le Vatican et un État, pour permettre de fixer les rapports temporels et spirituels entre eux. Ce type de texte permet aussi de donner un cadre légal à l'Église d'un État.


CONCUPISCENCE : penchant qui pousse l'homme au mal, à ce que défend la loi de Dieu.


CONFESSION : deux sens sont possibles : dire publiquement sa foi chrétienne, par exemple confesser que Jésus est le Christ, le Fils du Père, et aussi avouer ses péchés, lors du sacrement de réconciliation, appelé aussi sacrement de pénitence ou confession.


CONFESSIONNAL : mobilier d'église généralement en bois et parfois richement orné, pour célébrer le sacrement de la confession ou réconciliation avec discrétion. Le sacrement peut aussi être célébré en dehors du confessionnal, souvent dans un local prévu à cet effet.


CONFIRMATION : voir chrismation.


CONFITEOR : voir « Je confesse à Dieu ».


CONNAÎTRE : pour croire en Jésus comme Christ, il faut connaître sa vie, sa mort et sa résurrection, telles que les évangiles les rapportent. De plus, c'est Jésus qui nous fait entrer dans l'intimité divine car, « Dieu, personne ne l'a jamais vu; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, c'est lui qui a conduit à le connaître »3333 Jean 1, 18..


CONSCIENCE : la conscience est le centre le plus intime et le plus secret de l'homme, « le sanctuaire où il est seul avec Dieu et où sa voix se fait entendre »3434 Gaudium et spes - Joie et espérance, 16.. La conscience morale lui enjoint, au moment opportun, d'accomplir le bien et d'éviter le mal. Elle rappelle le pardon à demander, le bien à pratiquer encore et la vertu à cultiver sans cesse avec la grâce de Dieu. Mise en présence d'un choix moral, la conscience peut porter, soit un jugement droit, en accord avec la raison et avec la loi divine, soit au contraire, un jugement erroné qui s'en éloigne.


CONSÉCRATION : sous l'action de l'Esprit Saint qui est invoqué dans l'épiclèse, par les paroles du Christ que prononce le prêtre, agissant dans la personne du Christ, le pain et le vin deviennent véritablement le Corps le Sang du Christ. Tout en gardant leur apparence ordinaire, ils ne sont plus du pain et du vin, mais le Seigneur glorifié, invisiblement mais réellement présent. Ce changement accompli par la puissance de Dieu, l'Église l'appelle transsubstantiation. Le mot ne prétend pas expliquer ce qui demeure le mystère de la foi, mais affirmer que, grâce à cette conversion de toute la substance du pain, le Christ est vraiment et réellement présent et se donne en nourriture.


CONSEIL ÉCONOMIQUE : personnes chargées d'aider le responsable d'un diocèse, d'une paroisse ou d'un secteur paroissial à engager les dépenses, appeler les ressources (quêtes, denier de l'Église, offrandes diverses), suivre les budgets. Périodiquement, le conseil se réunit pour étudier le compte de résultats et le bilan.


CONSEIL PASTORAL : personnes chargées d'aider le responsable d'une paroisse ou d'un secteur paroissial dans les choix à faire ou les décisions à prendre en ce qui concerne toutes les activités à caractère spirituel et apostolique. Les membres du conseil pastoral n'ont que des voix consultatives.


CONSEIL PRESBYTÉRAL : c'est le conseil qui se réunit autour de l'évêque ou du curé pour prendre des décisions ou définir des orientations. Ce conseil ne comprend normalement que des clercs.


CONSENSUS DIFFÉRENCIÉ : la signature de la déclaration commune sur la doctrine de la justification, par l'Église catholique et la Fédération luthérienne mondiale, est appelée « consensus différencié » ; cela signifie qu'a été trouvée une formule pour exprimer la même foi dans la vérité fondamentale de la justification, tout en mettant l'accent sur des aspects différents. De ce fait, les condamnations du passé n'existent plus sur la doctrine de la justification.


CONSOLATEUR : Voir Paraclet.


CONSOLATION : voir compassion.


CONSTANCE : ville impériale où s'est tenu un concile, de 1414 à 1418. Convoqué par le pape Jean XXIII (depuis considéré comme antipape) à la demande de l'empereur germanique, il doit mettre fin au schisme de l'Église occidentale, préciser les réformes ecclésiastiques et s'opposer aux hérésies. Lors de ce concile, la procédure de vote pour les élections papales est régularisée et le pape Martin V est élu, mettant ainsi fin au grand schisme d'occident (1417). En 1415, la doctrine du réformateur religieux anglais John Wyclif est condamnée, ainsi que les réformateurs Jan Hus, de Bohême, et Jérôme de Prague.


CONSTITUTION APOSTOLIQUE : nom donné aux décisions les plus importantes du Souverain Pontife concernant la foi, les mœurs, l'administration de l'Église. C''est l'équivalent d'une loi.


 CONSTITUTIONS APOSTOLIQUES : recueil rédigé en grec, autour de 380, dans la région d'Antioche, qui reprend des sources des trois premiers siècles. C'est un ouvrage collectif comprenant huit livres, dont trois sont connus en tant que tels : la Didascalie, la Didachè et la Tradition apostolique. La Didascalie (Syrie vers 200/250) a fourni la matière des six premiers livres. La Didachè ou « Enseignement des douze apôtres » (fin du premier siècle), source du livre 7, 1-32, est un recueil de traditions catéchétiques, liturgiques et canoniques. La Tradition apostolique (deuxième et troisième siècles) forme la trame du livre huitième. C'est un recueil de traditions liturgiques et de dispositions sur l'organisation de l'Église romaine.


CONSUBSTANTIEL : suivant la tradition apostolique, l'Église a confessé en 325, au premier concile œcuménique de Nicée, que le Fils est « consubstantiel » au Père, c'est-à-dire un seul Dieu avec lui. Le deuxième concile œcuménique, réuni à Constantinople en 381, a gardé cette expression dans sa formulation du Credo de Nicée et a confessé « le Fils Unique de Dieu, engendré du Père avant tous les siècles, lumière de lumière, vrai Dieu du vrai Dieu, engendré non pas créé, consubstantiel au Père ».


CONTINGENCE : (du latin contingere, arriver par hasard). Ce qui est contingent est ce qui peut aussi bien être ou ne pas être, ce qui n'existe pas nécessairement, ce qui est dans un état de dépendance pour son existence même. Par opposition, est nécessaire ce qui ne peut pas ne pas être, ce qui existe nécessairement. Pour la philosophie chrétienne, les êtres créés sont continents, seul Dieu est nécessaire.


CONTRITION : profond repentir d'avoir commis un péché avec la volonté de ne plus recommencer à l'avenir, avec la grâce de Dieu. La contrition est nécessaire pour recevoir le pardon gratuit de Dieu signifié par le prêtre, lors du sacrement de réconciliation.


CONVERSION : réorientation radicale de sa vie pour vivre selon les préceptes enseignés par Jésus. La conversion implique normalement de recourir au sacrement de réconciliation.


COQUILLE : voir bénitier.


CORBEAU - CORNEILLE : dans la Genèse, Noé envoie le corbeau en premier, quand la pluie a cessé, au bout de quarante jours ; il va et revient jusqu'à ce que les eaux découvrent la terre ferme. Il y a de multiples significations, mais Noé sait simplement que le corbeau est un des animaux les plus intelligents. Dans le premier livre des Rois, Élie boit au torrent de Kerit et il est nourri par des corbeaux qui, sur l'ordre du Seigneur, lui apportent du pain le matin et de la viande le soir. Cet oiseau est mentionné aussi dans le Cantique des cantique où l'auteur dit de la bien-aimée que « ses boucles sont des palmes noires comme le corbeau »3636 Genèse 8, 6-7 ; 1 Rois 17, 3-6 ; Cantique 5, 11..


CORINTHIENS : habitants de l'ancienne cité grecque de Corinthe qui ont reçu deux lettres de saint Paul. Ces lettres, qui datent sans doute de 54 et 55, font partie du Nouveau Testament. Les Corinthiens, d'origines culturelles diverses, sont connus pour leur amour du plaisir et leurs mœurs relâchées. Dans la première lettre, Paul répond à des questions posées à propos de certaines pratiques sociales et religieuses ; il cherche à apaiser les discordes et, par ailleurs, il expose sa foi en la résurrection. À propos des discordes, Paul déclare aux Corinthiens que tous ceux qui prêchent l'Évangile et tous ceux qui croient en l'Évangile « sont les ouvriers avec Dieu ». Il blâme sévèrement la communauté de tolérer « l'impudicité telle qu'elle ne se rencontre pas même chez les païens », puis il demande d'enlever « le mauvais du milieu d'eux-mêmes ». C'est aussi dans cette lettre que Paul réprimande les Corinthiens pour la manière non charitable dont ils célèbrent le « Repas du Seigneur » (l'eucharistie), leur rappelant comment le Christ lui-même s'est comporté lors de son dernier repas. Il dresse une sorte de hiérarchie des charismes pour mettre au plus haut l'amour ou charité ; c'est ce passage que l'on nomme parfois « l'hymne à la charité » (voir ces mots). Son dernier chapitre est consacré à la résurrection. La seconde lettre forme un ensemble composite. Peu de temps après la réception de la première lettre, des prédicateurs judaïsants arrivent à Corinthe et mettent la communauté en effervescence. Informé des événements, Paul fait une courte visite dont il conserve un souvenir pénible. Après son départ, les intrigues aboutissent à battre en brèche l'autorité de l'apôtre. Paul est retenu à Éphèse, mais meurtri par l'offense, il écrit cette lettre sévère où il exige réparation. Paul décide d'envoyer Tite à Corinthe. Cette lettre est intéressante pour les détails qu'elle donne sur la vie de Paul, son ministère, sa personnalité et son caractère.


CORPORAL : linge consacré, rectangulaire, que le prêtre étend sur l'autel au début de la messe pour y placer la patène (coupe dans laquelle est placée l'hostie) et le calice.


CORPS DU CHRIST : celui qui communie à la sainte messe reçoit le Corps et le Sang du Christ. Saint Paul dit par ailleurs que l'Église est Corps du Christ3737 Colossiens 1, 15-18..


CORPUS CHRISTI : mots latins signifiant « le Corps du Christ». Ces mots sont employés notamment lorsque l'on reçoit la sainte communion. On répond Amen pour signifier sa foi dans la présence réelle du Christ, sous les espèces du pain et du vin.


COSMOGONIE : théorie sur l'origine du monde. En fait le mot tend à être réservé aux descriptions mythologiques, mythiques ou simplement poétiques et symboliques de l'origine de l'univers. Les théories scientifiques, quant à elles, relèvent aujourd'hui de la cosmologie et de la cosmogénèse.


COULEURS LITURGIQUES : on emploie surtout le blanc aux messes du temps pascal et du temps de Noël, ainsi que pour les fêtes de la Vierge Marie, des Anges, des saints, qui ne sont pas martyrs, aux solennités de tous les saints (1er novembre). On emploie le rouge le dimanche de la passion et le Vendredi saint, le dimanche de Pentecôte, aux fêtes de la naissance au ciel des apôtres et des évangélistes, et aux célébrations de martyrs. On utilise le vert aux offices et aux messes du temps ordinaire et le violet aux temps de l´avent et du carême. On peut aussi s'en servir pour les offices et les messes des défunts. On peut recourir au rose le troisième dimanche de l'avent (gaudete) et le quatrième dimanche de carême (laetare).


COUPE : nom fréquemment donné au calice.


COURONNEMENT D'ÉPINES : Marc, Luc et Jean mentionnent le couronnement d'épines de Jésus lors de la passion : « Les soldats, tressant une couronne avec des épines, la lui posèrent sur la tête, et ils le revêtirent d'un manteau de pourpre; et ils s'avançaient vers lui et disaient : salut, roi des Juifs! Et ils lui donnaient des coups. De nouveau, Pilate sortit dehors et leur dit : Voyez, je vous l'amène dehors, pour que vous sachiez que je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. Jésus sortit donc, portant la couronne d'épines et le manteau de pourpre ; et Pilate leur dit : voici l'homme ! »3838 Jean 19, 2-5.. Louis IX, qui l'avait achetée, a fait construire la Sainte chapelle pour la conserver comme dans un grand reliquaire. La couronne d'épines est maintenant conservée et vénérée à Notre-Dame de Paris. C'est un cercle de joncs réunis en faisceaux et retenus par des fils d'or.


COUVENT : mot désignant les locaux où des religieux ou religieuses vivent en communauté. La messe conventuelle rassemble toute la communauté.


CRAIGNANT-DIEU : dans le judaïsme, ce terme désignait les non-juifs ralliés à la foi juive et à certaines de ses pratiques (sabbat, prescriptions alimentaires, etc.), mais sans pour autant se faire circoncire. Comme tels, ils ne pouvaient être considérés membres du peuple juif.


CRÈCHE : dans l'évangile de Luc, l'endroit où est déposé Jésus à sa naissance est désigné par le mot de « mangeoire », qui se dit cripia en latin, d'où est issu le mot « crèche ». Par extension, crèche se dit de l'étable toute entière. Il semble que la naissance de Jésus ait eu lieu dans une grotte aménagée en étable, comme il en existait beaucoup en Palestine à cette époque. Dès le troisième siècle, les chrétiens vénèrent une crèche dans une grotte de Bethléem. Les premières crèches ressemblant à celles que nous connaissons font leur apparition dans les églises au seizième siècle. Progressivement les crèches entrent dans les maisons. Elles sont d'abord constituées de petites figurines, puis au fur et à mesure, les crèches s'inspirent de la vie locale. Dans un style naïf, les artisans évoquent des personnages typiques de la région ou du village. A partir du dix-neuvième siècle, la crèche provençale devient la plus populaire. Il est d'usage d'installer sa crèche le premier dimanche de l'avent, ou pour la saint Nicolas ou pour le dernier dimanche avant Noël. La crèche reste jusqu'au 2 février, date de la présentation de Jésus au temple. Entre temps, les mages sont arrivés le 6 janvier, jour de l'Épiphanie.


CREDO : c'est le contenu de la foi des chrétiens. Il y a deux versions principales: le symbole des apôtres et le credo de Nicée Constantinople, plus complet. Dans les premiers temps de l'Église, on parlait de « règles de foi ».


CHRIST : voir Messie.


CHRIST ROI : la série des dimanches du cycle liturgique s'achève sur la fête du Christ Roi de l'univers. Dès sa naissance, Jésus est en effet considéré comme Roi et Seigneur par les mages venus d'Orient qui demandent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Car nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus pour l'adorer ». Ils se prosternent devant lui et l'adorent. De même, quand Pilate demande à Jésus s'il est roi, Jésus en convient, car il est le Messie (celui qui a reçu l'onction royale), le Roi des Juifs et de toute la création. Dans sa description de la fin des temps, l'auteur de l'Apocalypse fait le portrait du Christ vainqueur, celui auquel le Père a donné toute puissance pour exercer le Jugement final. Son nom est : « Parole de Dieu, Roi des rois et Seigneur des seigneurs »3939 Matthieu 2, 1-12 ; Luc 23 ; Apocalypse 19, 11-16..


CROIX : la croix est l'instrument du supplice de Jésus. C'était, à l'époque romaine, le supplice le plus infâmant. La croix est un des principaux symboles chrétiens. Elle rappelle que nous sommes sauvés par la passion, les souffrances, la mort et la résurrection du Christ. Les chrétiens commencent leurs prières par le signe de la croix « au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit ».


CROIX GLORIEUSE : la juxtaposition de deux termes antinomiques (croix et gloire) s'explique par l'évangile selon saint Jean qui juxtapose l'élévation de Jésus sur la croix et l'élévation glorieuse de Jésus ressuscité. Il annonce en effet : « Quand j'aurai été élevé de terre, j'attirerai à moi tous les hommes »4040 Jean 12, 32..


CROSSE : c'est la houlette du pasteur, donc de l'évêque. Elle est recourbée à son extrémité supérieure. Elle est l'insigne de la juridiction dont dispose l'évêque. Il ne doit pas la porter hors de son diocèse. Les abbés des monastères ne sont pas évêques, mais ils portent l'anneau, la mitre et la crosse.


CRUAUTÉ : plaisir de celui qui aime faire souffrir (ou voir souffrir) d'une peine inutile, qu'elle soit physique ou morale. Cette cruauté peut aussi avoir les animaux comme objet.


CRUCIFIX : croix avec la représentation de Jésus crucifié. Le crucifix aide à se remémorer les souffrances du Christ.


CRUCIFIXION : supplice de la croix. Ce fut une peine capitale chez plusieurs peuples de l'antiquité. Les Romains crucifiaient les esclaves et les criminels, mais jamais leurs propres citoyens. La loi romaine prescrivait de fouetter le criminel avant de le mettre à mort. L'accusé devait en outre porter la croix entière, ou plus couramment, la traverse, depuis le lieu de flagellation jusqu'au lieu d'exécution. Cette pratique fut abolie en 337 par Constantin Ier par respect pour Jésus-Christ, mort sur la croix. La crucifixion du Christ entre deux voleurs est relatée par les quatre évangélistes4141 Matthieu 27, 33-44 ; Marc 15, 20-37 ; Luc 23, 32-46 ; Jean 19, 16-30..


CULTE : hommage rendu à Dieu ; prières qui lui sont adressées. Les rites du culte varient suivant les lieux et les époques, sachant que l'âme du culte véritable est de rester fidèle à l'Alliance. Jésus définit un culte nouveau qui est spirituel et dont le rite éternel est établi à la Sainte Cène lorsqu'il dit : « Faites ceci en mémoire de moi ». Au dernier jour, lors du retour glorieux du Christ, les rites prendront fin.


CUPIDITÉ : voir avarice.


CURÉ : prêtre à qui l'évêque a confié la garde, le soin d'une paroisse.


CYCLE LITURGIQUE ANNUEL : il comprend principalement : la nativité, le 25 décembre ; l'épiphanie, le 6 janvier ; le jeûne de la quarantaine (devenu carême), correspondant au jeûne de Jésus au désert pendant quarante jours ; la semaine sainte et la fête de Pâques ; l'Ascension faisant référence au retour du Christ et au jugement final, quarante jours après Pâques ; la Pentecôte, dix jours après l'ascension ou cinquantième jour après pâques, qui est la fête du don de l'Esprit, pour annoncer aux Juifs et aux païens que Jésus est le Christ (Messie de Dieu).


CYPRIEN : (v. 200-258), évêque de l'Église nord-africaine et martyr. Issu d'une famille d'aristocrates carthaginois, il distribue aux pauvres une grande partie de sa fortune lorsqu'il se convertit au christianisme. Il est évêque de Carthage quand débute la persécution des chrétiens par l'empereur romain Dèce, et Cyprien s'enfuit de Carthage. Se sentant menacés, certains chrétiens renient leur foi. Lorsque la persécution cesse, l'Église se divise au sujet des apostats et de ceux qui sont baptisés par les hérétiques. Pour les premiers, Cyprien prône l'indulgence, alors qu'il refuse d'accepter ceux qui tiennent leur foi des hérétiques. Sur le baptême, la position de l'Église, développée par le pape Étienne Ier est opposée à celle de Cyprien, et la controverse fait rage entre les deux parties, jusqu'à ce que Cyprien se rallie à la position plus clémente, défendue par le pape, qui est la position officielle de l'Église. Pendant une nouvelle vague de persécutions sous l'empereur Valérien, Cyprien est décapité. Il est considéré comme un des plus grands Pères de l'Église, surtout à cause de ses thèses sur l'organisation hiérarchique de l'Église, exposées dans son ouvrage Sur l'unité de l'Église catholique. Il laisse aussi plusieurs autres écrits.


CYRILLE D'ALEXANDRIE : (v. 376 - 444), patriarche et théologien qui, en son temps, combat le nestorianisme, doctrine hérétique affirmant qu'il y a deux natures séparées en Jésus-Christ, l'une divine et l'autre humaine. Cyrille s'est rendu célèbre en présidant le concile d'Éphèse (431). Sous la direction de saint Cyrille, le concile démet Nestorius de ses fonctions et condamne sa doctrine. Il déclare que Jésus-Christ est vrai Dieu et vrai homme, qu'il a deux natures (l'une humaine et l'autre divine) réunies en une seule personne. Par extension, le concile approuve le titre de « Mère de Dieu » (en grec Theotokos, « celle qui engendre Dieu ») accordé à Marie. Cyrille est l'un des Pères et docteurs de l'Église.


CYRILLE DE JÉRUSALEM : (v. 315 - 386), père et docteur de l'Église. Né à Jérusalem, il est élu évêque de sa ville natale en 351. Il connaît de nombreuses contradictions dans sa vie, notamment de la part des ariens qui nient la divinité de Jésus. Son œuvre, qui marque l'histoire de la théologie et des rites, comprend vingt-trois petits traités, dont dix-huit s'adressent aux catéchumènes (catéchèses baptismales) et cinq aux nouveaux baptisés (catéchèses mystagogiques). Les premiers sont essentiellement des textes doctrinaux dans lesquels est présenté le credo de l'Église d'une façon beaucoup plus complète et systématique que dans les écrits des autres Pères de l'Église. Les seconds portent sur les rites et fournissent toutes les explications nécessaires sur le baptême, l'eucharistie et les autres sacrements.











 

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