http://www.b-abba.fr/
Dictionnaire-chretien


S


SABBAT : le troisième commandement du Décalogue rappelle la sainteté du sabbat: « Le septième jour est un sabbat, un repos complet consacré au Seigneur ». L'Écriture fait à ce propos mémoire de la création: « Car en six jours le Seigneur a fait le ciel et la terre, la mer et tout ce qui s'y trouve, mais il s'est reposé le septième jour. Voilà pourquoi le Seigneur a béni le jour du Sabbat, il l'a sanctifié ». L'Écriture révèle encore dans le jour du Seigneur un mémorial de la libération d'Israël de la servitude d'Égypte: « Tu te souviendras que tu as été esclave au pays d'Égypte et que le Seigneur ton Dieu t'en a fait sortir à main forte et à bras étendu. Voilà pourquoi le Seigneur ton Dieu te commande de pratiquer le jour du Sabbat ». Jésus en donne l'interprétation authentique: « Le sabbat a été fait pour l'homme, et non l'homme pour le sabbat ». Avec compassion, le Christ s'autorise « le jour du sabbat, à faire du bien plutôt que le mal, de sauver une vie plutôt que de la tuer », car « Le Fils de l'Homme est maître du sabbat ». Jésus est ressuscité d'entre les morts, le premier jour de la semaine. Il est devenu pour les chrétiens le premier de tous les jours, la première de toutes les fêtes, le jour du Seigneur, le dimanche. Le dimanche se distingue expressément du sabbat auquel il succède chronologiquement, et dont il remplace pour les chrétiens, la prescription. Il accomplit, dans la Pâque du Christ, la vérité spirituelle du sabbat juif11 Exode 31, 15 ; 20, 11 ; Deutéronome 5, 12, 15 ; Marc 2, 27-28 ; 3, 4..


SACERDOCE : le sacerdoce ministériel ou hiérarchique des évêques et des prêtres et le sacerdoce commun des fidèles diffèrent. Alors que le sacerdoce commun des fidèles se réalise dans les fruits du baptême (les vertus de foi, d'espérance et de charité), le sacerdoce ministériel est au service du sacerdoce commun. Il est transmis par le sacrement de l'ordre qui communique un pouvoir sacré donné par le Christ. L'exercice de ce pouvoir doit donc se mesurer d'après le modèle du Christ qui s'est fait serviteur. L'Église catholique reconnaît deux degrés de participation ministérielle au sacerdoce du Christ : l'épiscopat (celui de l'évêque) et le presbytérat (celui du prêtre). Le diaconat ne fait pas partie du sacerdoce ministériel ; il est au service de l'évêque.


SACRAMENTAIRE: recueil des prières et formulaires nécessaire à la célébration de la messe et des sacrements.


SACRAMENTAL : on appelle sacramentaux les signes sacrés institués par l'Église dont le but est de préparer les hommes à recevoir le fruit des sacrements et de sanctifier les différentes circonstances de la vie. Parmi les sacramentaux, les bénédictions occupent une place importante. En plus de la liturgie, la vie chrétienne se nourrit des formes variées de piété, enracinées dans les différentes cultures (cierges, buis bénis, etc.). Tout en veillant à les éclairer par la lumière de la foi, l'Église favorise ces pratiques qui expriment un instinct évangélique et une sagesse humaine et qui enrichissent la vie chrétienne.


SACRE COLLÈGE : collège ou assemblée des cardinaux de l'Église catholique qui forme le sénat de l'Église de Rome et le conseil du pape.


SACRÉ-CŒUR : le Cœur du Verbe incarné est considéré comme le signe et le principal symbole de l'amour dont Jésus aime son Père éternel et tous les hommes. Il est le symbole de cet amour divin qui lui est commun avec le Père et l'Esprit Saint. Le fidèle, en rendant un culte au Cœur de Jésus, adore avec l'Église un signe et comme un mémorial de l'amour divin. La dévotion au Cœur du Christ s'est greffée sur la contemplation des blessures du Christ et particulièrement la plaie du côté d'où jaillit la vie. Jean écrit en effet : « Venus à Jésus, quand ils virent était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes, mais l'un des soldats, de sa lance, lui perça le côté et il sortit aussitôt du sang et de l'eau. Celui qui a vu rend témoignage, son témoignage est véritable, et celui-là sait qu'il dit vrai, pour que vous aussi vous croyiez »22 Jean 19, 31-37.. Ce courant spirituel, déjà marquant au Moyen Âge, s'est répandu au dix-septième siècle grâce à saint Jean Eudes et à sainte Marguerite-Marie.


SACREMENTS : les sacrements sont des signes sensibles qui sanctifient (font participer à la vie de Dieu). Ils sont administrés par les actes liturgiques institués par le Christ et confiés à l'Église pour communiquer la grâce de Dieu. Le mot latin sacramentum est la traduction du terme grec « musterion » qui désigne le plan de Dieu pour la rédemption du monde, réalisé par le Christ et révélé à ceux qui ont la foi33 Éphésiens 1, 9-10.. Le sacrement est valide et efficace par l'action de Dieu et non par la disposition subjective de l'homme. Une ouverture à l'action de Dieu constitue cependant une condition nécessaire pour que le sacrement réalise en l'homme le salut. Certains sacrements, comme l'eucharistie et la pénitence, sont souvent renouvelés. D'autres, comme le baptême, la confirmation ou l'ordination, impriment à celui qui les reçoit une marque spirituelle indélébile. Ils ne peuvent donc être administrés qu'une seule fois. Le nombre de sacrements est fixé à sept depuis le douzième siècle. Le théologien italien Pierre Lombard (v. 1100-1160), qui enseigna la théologie à l'École Notre-Dame de Paris, de 1136 à 1150, est l'un des premiers à avoir clairement distingué les sept sacrements de la trentaine de sacramentaux (comme une simple bénédiction ou un exorcisme). Ce sont le baptême, la confirmation, l'eucharistie, la pénitence, le sacrement des malades, l'ordre (évêque, prêtre et diacre) et le mariage. Si le nombre sept est consacré depuis les décisions des Conciles de Ferrare-Florence (1439), et de Trente (1547), les sept sacrements existaient néanmoins auparavant.


SACRIFICE : Dieu ne veut pas de sacrifices d'animaux, mais des hommes « accomplissant la justice, aimant avec tendresse et marchant humblement avec Dieu »44 Michée 6, 8.. Jésus s'est offert en sacrifice parfait sur la croix, pour le pardon des péchés. Aucun autre sacrifice n'est désormais nécessaire.


SACRIFICES ISRAÉLITES : la loi juive opère une distinction entre les sacrifices sanglants et les oblations d'objets inanimés, comme les gâteaux de fleur de farine, l'huile, l'encens, le sel, les pains de proposition. Les sacrifices sanglants peuvent revêtir diverses formes : l'holocauste (de όλος - holos, tout  et καuστός, kaustos, brûlé), consiste à brûler entièrement les animaux, sans les partager entre prêtres et fidèles, car c'est une manière de reconnaître la souveraineté de Dieu sur ses créatures. Lors des sacrifices pacifiques, on brûle seulement une partie de la victime, une seconde partie étant réservée aux prêtres, et une troisième à ceux qui offrent le sacrifice en action de grâce ou pour accomplir un vœu. Pour les sacrifices expiatoires, les victimes sont en partie brûlées et en partie mangées par les prêtres pour réparer les fautes et apaiser la justice de Dieu.


SACRILÈGE : le sacrilège consiste à profaner ou à traiter indignement les sacrements et les autres actions liturgiques, ainsi que les personnes, les choses et les lieux consacrés à Dieu. Le sacrilège est un péché grave, surtout quand il est commis contre l'eucharistie.


SACRISTAIN : personne salariée qui aide une paroisse ou un sanctuaire sur le plan liturgique et pour l'entretien des locaux.


SACRISTIE : pièce dans lequel les célébrants revêtent les ornements sacerdotaux, avant les célébrations liturgiques.


SADDUCÉENS : membres d'une école ou d'un parti juif né au premier siècle av. J. C., et qui doit son nom à Zadok, un prêtre mentionné dans l'Ancien Testament au temps de David et de Salomon. Les sadducéens, parti aristocratique, ne reconnaissent obligatoire que la Torah, rejetant l'interprétation et le développement de la loi par les scribes. Leur jurisprudence criminelle est si rigoureuse que le jour de l'abolition de leur code par le sanhédrin est déclaré férié. Ils rejettent la tradition pharisaïque, qui représente un point de vue légal et religieux plus ancien. Les sadducéens ne croient pas en une résurrection ou en une immortalité individuelle quelconque. Le sadducéisme est dénoncé par Jésus-Christ qui déclare : «Gardez-vous du levain des pharisiens et des sadducéens ! ». Les sadducéens ont disparu lors de la destruction du temple en 7055 2 Samuel 15, 24-29 ; Matthieu 16, 6-12..


SAGESSE : en Dieu, la sagesse désigne l'aspect par lequel il dépasse infiniment notre intelligence ; en l'homme, elle est un art de vivre conformément à l'expérience humaine et à la loi de Dieu. Toute sagesse véritable tire son origine de Dieu et ne trouve son accomplissement que dans le Verbe incarné. Les livres bibliques dits « de sagesse » traitent de cette sagesse divine et humaine (Proverbes, Ecclésiaste, Cantique des cantiques, Ecclésiastique (Siracide) et Sagesse).


SAINT CHRÊME : voir chrême.


SAINT DES SAINTS : (« le lieu très saint ») ; lieu le plus saint du tabernacle et du temple ou sanctuaire au milieu duquel était l'autel des parfums entre la table des pains de proposition et le chandelier d'or à sept branches.


SAINT ESPRIT : troisième Personne de la Sainte Trinité. Il est Seigneur et il donne la vie, il procède (sort de) du Père et du Fils. Avec le Père et le Fils, il reçoit même adoration et même gloire ; il a parlé par les prophètes. Selon les évangiles et le credo, il a des « missions » particulières : demeurer auprès de nous ; enseigner et remémorer ce que Jésus a dit ; faire accéder à la vérité tout entière ; dire ce qu'il entend du Père et du Fils ; communiquer tout ce qui doit venir et ce qu'il reçoit du Christ ; nous permettre de rendre témoignage de Jésus ; confondre le monde en matière de justice, de péché et de jugement ; donner la vie (Credo) ; parler par les prophètes (Credo)66 Jean 14, 16-17, 26 ; 15, 26 ; 16, 7-14 ; Luc 12, 12..


SAINT NOM DE MARIE : fête établie par le pape Innocent XI, en reconnaissance pour la victoire remportée sur les Turcs qui avaient entrepris le siège de Vienne en 1683.


SAINT SÉPULCRE : le sépulcre est un tombeau. On entend par Saint-Sépulcre l'ensemble des édifices construits à Jérusalem, à l'emplacement du jardin de Joseph d'Arimathie, où Jésus a été mis au tombeau. Ce lieu sacré est demeuré de tout temps un lieu de pèlerinage, malgré les efforts de l'empereur Hadrien pour en effacer le souvenir, en y faisant élever un temple dédié à Vénus. Le Saint-Sépulcre est restauré au quatrième siècle par l'empereur Constantin qui y fait construire une église. Il est ensuite partiellement détruit en 1009 par le calife Al-Hakim. Le projet de conquête de Jérusalem par les musulmans Seldjoukides en 1078 incite les croisés à conquérir Jérusalem en 1099. Ceux-ci y construisent une nouvelle basilique, qui existe encore aujourd'hui. Sous l'église se trouve la crypte Sainte-Hélène, dans laquelle la mère de Constantin a trouvé la croix du Christ. La nouvelle église, consacrée en 1149, comprend également le site du Calvaire, lieu de la crucifixion. La chute du royaume des croisés, après 1187, n'interrompt pas les pèlerinages car le nouveau souverain, Saladin, interdit toute profanation. Au quatorzième siècle, des moines prennent soin de l'édifice. Divers travaux de reconstruction ou de réparation sont effectués plus tard.


SAINTE BIBLE : voir Bible.


SAINTE TRINITÉ : fête instituée pour honorer d'une manière particulière le mystère de la Sainte Trinité. La célébration de cette fête ne devient générale qu'au quatorzième siècle, sous le pontificat de Jean XXII. Elle est maintenant fixée au dimanche qui vient après la Pentecôte. Voir Trinité.


SAINTES ÉCRITURES : voir Bible.


SAINTETÉ : Dieu seul est saint. L'homme est sanctifié (rendu saint) par Dieu, s'il met sa foi en lui et met en pratique ses commandements. Par les dons de l'Esprit Saint, le croyant reçoit et entretient la vie de Dieu en lui : prière, baptême, confirmation, eucharistie (sainte messe), pardon, etc.


SAINT-PÈRE : voir pape.


SAINTS : comme l'Église est le Peuple saint de Dieu, tous ses membres sont appelés saints77 Actes 9, 13 ; 1 Corinthiens 6, 1 ; 16, 1.. Cependant, parmi ceux qui sont morts, l'Église en canonise un tout petit nombre88 Dans le livre de l'Apocalypse, une foule immense que nul ne peut dénombrer se tient devant le trône (du Père) et devant l'Agneau (Jésus-Christ), des palmes à la main (7, 9).. Elle proclame alors solennellement qu'ils ont pratiqué héroïquement les vertus et vécu dans la fidélité à la grâce de Dieu. Elle signifie aussi par là qu'ils jouissent de la vision béatifique et peuvent être considérés comme des modèles à suivre. Ces chrétiens n'étaient pourtant pas parfaits, car Dieu seul est parfait, ni forcément des martyrs ou des êtres hors du commun, mais ils ont cherché à vivre l'Évangile d'une manière authentique.


SAINT-SIÈGE : organismes qui aident le pape dans le gouvernement de l'Église. Voir Vatican.


SALOMÉ : fille d'Hérodiade. À l'occasion d'un banquet donné par son beau-père Hérode Antipas, le second mari de sa mère, elle dansa si bien qu'Hérode lui proposa de lui offrir ce qu'elle désirait. Salomé réclama alors la tête de Jean-Baptiste (ou le Baptiste). Salomé épousa plus tard le demi-frère de son père, Hérode Philippe le Tétrarque, souverain de régions de la Syrie actuelle, puis Aristobule, arrière-petit-fils d'Hérode le Grand et fils d'Hérode de Chalcis, souverain de la petite Arménie99 Matthieu 14, 6-11 ; Marc  6, 21-28..


SALOMÉ : mère supposée des fils de Zébédée (les apôtres Jacques le majeur et Jean). Salomé est présente lors de la crucifixion et parmi les premières femmes à apprendre la nouvelle de la résurrection1010 Matthieu 27, 55-56 ; Marc 15, 40 ; 16 1-8..


SALUT : depuis la chute originelle, l'homme et la femme sont dans une situation d'asservissement, mais Jésus est venu chercher et sauver ce qui était perdu. Il est le salut pour ceux qui croient en lui et mènent une vie conforme à leur foi. Ce salut donne la vie éternelle et la libération du mal, du péché et de la mort. Il n'y a de salut qu'en Jésus Christ, car lui seul est missionné par le Père pour donner la vie au monde. Jésus obtient du Père, pour les hommes, l'Esprit Saint qui les enseigne et les sanctifie1111 Luc 19, 10 ; Actes 4, 12 ; Jean 14, 26..


SALUT DU SAINT SACREMENT : voir adoration du Saint Sacrement.


SALUTATION ANGÉLIQUE : on emploie les mots salutation angélique pour rappeler la salutation de l'ange adressée à Marie avant de lui annoncer qu'elle serait la mère du fils du Très-Haut.1212On lit en effet dans l'évangile de Luc : « Le sixième mois, l'ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, du nom de Nazareth, à une vierge fiancée à un homme du nom de Joseph, de la maison de David ; et le nom de la vierge était Marie. Il entra et lui dit : réjouis-toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi. A cette parole elle fut toute troublée, et elle se demandait ce que signifiait cette salutation. Et l'ange lui dit : sois sans crainte, Marie ; car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu concevras dans ton sein et enfanteras un fils, et tu l'appelleras du nom de Jésus. Il sera grand, et sera appelé Fils du Très-Haut » (Luc 1, 26-38)..


SALVE REGINA : prière datant du onzième siècle1313 En latin : « Salve, Regina, mater misericordiae. Vita, dulcedo et spes nostra, salve. Ad te clamamus, exsules filii Evae. Ad te suspiramus, gementes et flentes in hac lacrimarum valle. Eja ergo, advocata nostra, illos tuos misericordes oculos ad nos converte. Et Jesum, benedictum fructum ventris tui, nobis post hoc exilium ostende. O clemens, o pia, o dulcis Virgo Maria ! Amen ».. En français : « Salut Reine, mère de miséricorde, notre vie, notre douceur, notre espérance, salut ! Enfants d'Ève exilés, nous crions vers vous. Vers vous nous soupirons, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes. O vous, notre avocate, tournez vers nous vos regards miséricordieux. Et après cet exil, montrez-nous Jésus, le fruit béni de vos entrailles. O clémente, ô miséricordieuse, ô douce Vierge Marie ».


SAMARITAINS : colons envoyés par le roi d'Assyrie pour peupler le pays d'Israël après la captivité. C'est pourquoi les Juifs les haïssaient. Au temps de Zorobabel, ils cherchèrent à conclure une alliance avec les captifs qui étaient entrés au pays et à s'unir à eux pour reconstruire le temple, mais ils furent repoussés. Ils avaient leur propre temple sur le mont Garizim. Ils sont traités avec beaucoup de charité par Jésus.


SAMUEL : on appelle ainsi les deux livres de l'Ancien Testament qui racontent notamment le début de la royauté en Israël. Le premier livre comprend trois parties : Samuel, Samuel et Saül et Saül et David. Samuel et le type même de l'enfant du miracle élevé au sanctuaire. Modèle des prophètes attachés à un sanctuaire, il s'impose comme défenseur des droits de Dieu (thème de la fidélité à Dieu). Saül est un héros malheureux, capable mais jaloux et Samuel ne peut que proclamer sa déchéance devant Dieu. Le livre s'achève par le désastre de Guilboa où les hommes d'Israël sont décimés par les Philistins et où Saül se tue pour ne pas tomber aux mains de l'ennemi. Dans le second livre, la trame est poursuivie sans rupture par David, roi de Juda et d'Israël, avec ses heures de gloire et ses malheurs. Personnalité attachante de toute l'histoire d'Israël, David a tous les traits du héros de légende. De plus, c'est une âme religieuse, qui sait reconnaître sa faute et accepter le pardon de Dieu. Le livre est surtout connu pour la prophétie de Nathan, premier maillon de la longue chaîne des prophéties messianiques1414 « Ainsi parle le Seigneur, le tout-puissant : C'est moi qui t'ai pris au pâturage, derrière le troupeau, pour que tu deviennes le chef d'Israël, mon peuple. J'ai été avec toi partout où tu es allé : j'ai abattu tous tes ennemis devant toi. Je t'ai fait un nom aussi grand que le nom des grands de la terre. Je fixerai un lieu à Israël, mon peuple, je l'implanterai et il demeurera à sa place. Il ne tremblera plus et des criminels ne recommenceront plus à l'opprimer comme jadis et comme depuis le jour où j'ai établi des juges sur Israël, mon peuple. Je t'ai accordé le repos face à tous tes ennemis. Et le Seigneur t'annonce que le Seigneur te fera une maison. Lorsque tes jours seront accomplis et que tu seras couché avec tes pères, j'élèverai ta descendance après toi, celui qui sera issu de toi-même, et j'établirai fermement sa royauté. C'est lui qui bâtira une Maison pour mon Nom et j'établirai à jamais son trône royal. Je serai pour lui un père et il sera pour moi un fils. S'il commet une faute, je le corrigerai en me servant d'hommes pour bâton et d'humains pour le frapper. Mais ma fidélité ne s'écartera point de lui, comme je l'ai écartée de Saül, que j'ai écarté devant toi. Devant toi, ta maison et ta royauté seront à jamais stables, ton trône à jamais affermi » (7, 8-16)..

SANCTUAIRE : chez les Juifs, le sanctuaire, nommé aussi le « Saint des saints », était le lieu le plus saint du temple où était placé l'Arche d'alliance. Dans les églises chrétiennes, le sanctuaire est l'endroit où se trouve le maître-autel. Par sanctuaire on entend aussi une église ou un autre lieu sacré où les fidèles se rendent nombreux en pèlerinage pour un motif particulier de piété. Pour qu'un sanctuaire puisse être appelé « national », il faut l'approbation de la conférence des évêques, et pour qu'il puisse être dit « international », l'approbation du Saint-Siège est requise.


SANHÉDRIN : (conseil) ; c'est le conseil suprême, ou tribunal de la nation juive. Il était formé de soixante et onze membres, qui devaient tous avoir plus de trente ans et être mariés. Ils devaient, en outre, jouir d'une bonne réputation et bien connaître la loi.


SARA : voir Saraï.


SARAÏ : ou Sara, femme d'Abraham et sa demi-sœur. Elle a donné naissance à Isaac.


SAREPTA : (de l'Hébreu « lieu du fondeur, de l'orfèvre ») ; ville phénicienne entre Tyr et Sidon, dont il est question dont le livre des Rois. Jésus y fait allusion en disant : « Il y avait beaucoup de veuves en Israël aux jours d'Élie, lorsque le ciel fut fermé pour trois ans et six mois, quand survint une grande famine sur tout le pays; et ce n'est à aucune d'elles que fut envoyé Élie, mais bien à une veuve de Sarepta, au pays de Sidon »1515 1 Rois 17, 9-16 ; Luc 4, 26..


SATAN : prince des esprits mauvais. Il apparaît dans toute la Bible, depuis la Genèse, où il provoque la chute d'Ève, puis d'Adam, jusqu'au dernier livre (l'Apocalypse), où il est vaincu par le Christ et livré finalement au châtiment éternel. Suivant les livres de la Bible, Satan prend des noms très divers1616 Le serpent (Genèse 3, 1 ; Apocalypse 12, 9), l'adversaire (1 Timothée 5, 14), Béelzéboul (Matthieu 12, 24), le diable (Matthieu 4, 1 ; 1 Jean 3, 8), le ou les démons (Luc 8, 30), la bête (Psaume 72, 9 ; Apocalypse 13, 11), Lucifer ou l'astre brillant (Isaïe 14, 12), le pouvoir (Luc 4, 6), le prince de ce monde (Jean 12, 31 ; 1 Corinthiens 2, 6), Satan (Job 1, 6), le dragon (Apocalypse 12, 3), le mauvais ou le malin (1 Jean 2, 13).. Étymologiquement, Satan c'est « l'adversaire » ou «l'ennemi », et le diable, c'est le « diviseur ». D'après les textes bibliques, il agit directement ou par l'entremise d'esprits mauvais : il incite à l'apostasie (reniement de la foi) et au péché, il pervertit les hommes par ses ruses, il met sous son autorité les adorateurs d'idoles ; il peut prendre possession des hommes et leur infliger toutes sortes de maladies. Au début de son ministère, Jésus est confronté personnellement au diable jusqu'à ce que ce dernier s'éloigne, vaincu. Mais il rentre en Judas, juste avant la passion, pour trahir Jésus et pour que les Écritures s'accomplissent. Dans son ministère Jésus délivre un nombre considérable de possédés1717 Luc 4, 1-12 ; Jean 13, 27..


SATISFACTION : c'est l'accomplissement de certains actes de réparation que le confesseur impose au pénitent, afin de réparer le dommage causé par le péché.


SAÜL : premier roi d'Israël (1020-1000 av. J.-C.). L'histoire de son règne est rapportée dans le premier livre de Samuel. Premier souverain du royaume unifié d'Israël, Saül entreprend des campagnes contre tous les ennemis des Hébreux, et particulièrement contre les Philistins. Il remporte de nombreuses batailles. Puis il attire la colère divine en raison de son comportement. Le prophète Samuel s'éloigne à son tour du roi et donne l'onction à un jeune berger de Bethléem, David. Celui-ci devient très populaire après avoir vaincu le géant philistin Goliath. Saül, jaloux, tente de le tuer à plusieurs reprises. À la fin de sa vie, Saül est tué au combat. La plupart des tribus se soumettent un temps à son quatrième fils, avant de reconnaître David roi d'Israël.


SAUVEUR : le Dieu d'Israël est un Dieu sauveur. Dieu fait par exemple sortir son peuple d'Égypte. Quand, au début de l'Évangile, est annoncée la venue du Messie attendu, il reçoit le nom de Jésus, dont l'étymologie est « Yahvé sauve» En effet, « son nom, donné aux hommes, est le seul qui puisse nous sauver ». Jésus est Sauveur et salut1818 Exode 3, 9-10 ; Actes 4, 12..


SCAPULAIRE : dans certains ordres, vêtement couvrant les épaules, le dos et la poitrine avec, pour les hommes, un capuchon.


SCEAU : symbole proche de l'onction qui exprime le caractère ineffaçable imprimé par le sacrement du baptême, car le sceau est le cachet gravé servant à apposer une empreinte sur des documents ou des objets, pour marquer leur appartenance ou leur origine officielle.


SCHISME : scission formelle et volontaire de l'unité dans l'Église. Contrairement à l'hérésie, à laquelle il est souvent lié, il n'implique pas forcément une déviation doctrinale. Il s'agit souvent d'un groupe de fidèles qui ne reconnaît plus l'autorité du Pape. Il y a eu plusieurs schismes dans l'Église dont certains ne sont pas encore totalement résolus (le schisme avec les orthodoxes par exemple). Le grand schisme (1378-1414), a divisé l'Église catholique entre plusieurs papes prétendant simultanément à la légitimité. Pendant 39 ans, diverses solutions furent proposées, jusqu'à ce que le concile de Constance (1414-1418) obtienne la démission ou la déposition des papes rivaux et l'élection de Martin V (1417 à 1431).


SCRIBES : écrivains ou secrétaires, qui lisaient et copiaient les écrits. Dans le Nouveau Testament, ils enseignent la loi.


SCRUTIN : le rituel du baptême des adultes prévoit toute une suite de démarches par lesquelles s'expriment les renoncements à réaliser pour se convertir. Vers la fin du catéchuménat, en lien généralement avec les dimanches du carême, ont lieu les scrutins. Cet ancien terme rappelle l'examen autrefois imposé au catéchumène pour vérifier ce qu'il avait retenu de sa formation. Il suggère aussi que le catéchumène est convié à ouvrir son cœur au regard de Dieu et à sa lumière. Les scrutins sont conclus par une prière d'exorcisme, inspirée des gestes et des paroles de Jésus en faveur d'un certain nombre de ses contemporains que les esprits mauvais tenaient enchaînés. Enfin, au moment même de professer la foi de l'Église, le catéchumène est appelé à déclarer personnellement qu'il veut renoncer au péché, à Satan, et fuir le mal en évitant les occasions de pécher. Il s'engage alors dans la foi de l'Église avant d'être « plongé » dans la mort et la résurrection du Christ par la puissance de l'Esprit de Dieu.


SEIGNEUR : (vient du latin senior - « plus âgé » - qui traduit le grec Κύριος signifiant « Seigneur », « maître », « supérieur ». Ce terme correspond aussi au mot « Adonaï » des Hébreux). Le Seigneur, c'est celui à qui une personne ou une chose appartient, sur quoi il a un pouvoir de décision en tant que maître et, par extension, le titre donné à Dieu, le Messie. Le mot Seigneur apparaît plus de six cents fois dans le Nouveau Testament et est utilisé par les quatre évangélistes et Paul pour désigner Dieu le Père, son Fils (le Seigneur Jésus) et l'Esprit Saint, car le Seigneur, c'est aussi l'Esprit. Dans l'Ancien Testament, on ne compte pas moins de neuf cents occurrences. Le mot Κύριος - Kurios - Seigneur est souvent associé au mot θεός -Theos - Dieu : le Seigneur Dieu.


SEIN D'ABRAHAM : séjour des saints avant la descente de Jésus aux enfers, où il vient libérer toutes les âmes des justes qui attendaient sa passion, sa mort et sa résurrection rédemptrice. La descente de Jésus aux enfers est un article de foi du Credo (Symbole des apôtres).


SENS DE L'ÉCRITURE : voir typologie.


SENSUS FIDEI : (sens de la foi) en tout chrétien cherchant à être fidèle au Christ et pleinement incorporé à la vie de l'Église, il y a un sensus fidei. C'est une capacité active de discernement spirituel, une intuition formée par la participation au culte et par la vie en communion comme membre fidèle de l'Église. L'exercice du sensus fidei par chaque membre de l'Église contribue à la formation du sensus fidelium par lequel l'Église, dans son ensemble, reste fidèle au Christ.


SEPT ALLÉGRESSES DE MARIE : d'après une séquence allemande du quatorzième ou quinzième siècle, ce sont : l'annonciation, la nativité, l'adoration des mages, la résurrection, l'ascension, la pentecôte et l'assomption.


SEPT : chiffre de la perfection. Par exemple : les sept sacrements, les sept paroles du Christ sur la croix, les sept premiers « diacres », le chandelier à sept branches, etc.


SEPTANTE : la Septante est le nom donné à la première traduction grecque de l'Ancien Testament hébreu. Le terme est dérivé du latin septuaginta (soixante-dix), d'où l'abréviation courante LXX ou 70, qui évoque les soixante-dix traducteurs qui auraient été désignés par un grand prêtre juif pour produire une version grecque de la Bible hébraïque sur ordre de l'empereur Ptolémée II. Ce qui est sûr, c'est que la traduction a été réalisée entre -300 et +200, pour répondre aux besoins des Juifs de la diaspora qui ne pouvaient lire les Écritures dans la langue hébraïque.


SÉPULTURE : Le Symbole de la foi (credo) mentionne la sépulture comme partie intégrante du mystère de la Pâque de Jésus, au même titre que sa passion, sa crucifixion, sa mort, sa descente aux enfers, sa résurrection et son ascension.


SÉRAPHINS : le mot signifie « les brûlants ». Nous ne connaissons, par la lecture de l'Écriture sainte, que ce qui s'est passé depuis la création du monde : la formation de l'homme, le déluge, la promulgation de la loi, la multiplication du genre humain, et enfin l'incarnation du Fils de Dieu qui s'est fait chair pour sauver tous les hommes. Tout le reste, les séraphins nous le cachent, en couvrant de leurs ailes la face et les pieds du Seigneur. Les séraphins sont mentionnés dans une vision saisissante du livre d'Isaïe1919« Je vis le Seigneur assis sur un trône grandiose et surélevé. Sa traîne emplissait le sanctuaire. Des séraphins se tenaient au-dessus de lui, ayant chacun six ailes, deux pour se couvrir la face, deux pour se couvrir les pieds, deux pour voler. Ils se criaient l'un à l'autre ces paroles : Saint, Saint, Saint est le Seigneur Sabaot, sa gloire emplit toute la terre […] L'un des séraphins vola vers moi, tenant dans sa main une braise qu'il avait prise avec des pinces sur l'autel. Il m'en toucha la bouche et dit : voici, ceci a touché tes lèvres, ta faute est effacée,  ton péché est pardonné » (Isaïe 6, 1-7).. Ce texte constitue en partie le chant du Sanctus (Saint) à la messe appelé aussi Trisagion. Par ailleurs, une prière eucharistique fait mention des séraphins.


SERMENT : promesse solennelle prononcée en attestant un être ou un objet sacré. On fait parfois prêter serment devant Dieu, sur l'autel, la croix. Le mot revient souvent dans la Bible et a une grande importance. L'auteur de l'épître aux Hébreux dit par exemple, au sujet du Christ Grand Prêtre : « Les autres, en effet, sont devenus prêtres sans serment; mais celui-ci (Jésus) l'a été avec serment, par celui qui lui a dit : Le Seigneur a juré, et il ne s'en repentira pas: Tu es prêtre pour l'éternité »2020 Hébreux 7, 20-21.. Le deuxième commandement proscrit le faux serment. Est parjure celui qui, sous serment, fait une promesse qu'il n'a pas l'intention de tenir, ou qui, après avoir promis sous serment, ne s'y tient pas.


SERMON : petit discours prononcé par le célébrant après la lecture de l'évangile lors de la messe. On dit aussi homélie.


SERVANT : celui qui sert la messe.


SERVITEUR : ce mot désigne toute une série de fonctions, depuis l'esclave jusqu'au ministre. Quand Dieu dit « mon serviteur », c'est là un titre d'honneur qui exprime l'appartenance personnelle à la Maison du Seigneur, et convient spécialement à ceux qui sont envoyés en mission. Le « Serviteur du Seigneur » est la figure idéale du Messie rédempteur entrevue aux jours de l'exil. Jésus, « de condition divine, n'a pas retenu avidement son égalité avec Dieu ; mais il s'est dépouillé, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes, et, reconnu à son aspect comme un homme, il s'est abaissé, devenant obéissant jusqu'à la mort, à la mort sur une croix »2121 Philippiens 2, 6-11.. Il appelle amis ceux qui demeurent ses serviteurs.


SERVITEUR SOUFFRANT : les traits du Messie sont révélés d'une manière saisissante dans les « chants du Serviteur » du livre d'Isaïe. Ces chants annoncent la passion de Jésus, et indiquent ainsi la manière dont il répandra l'Esprit Saint pour vivifier la multitude : non pas de l'extérieur, mais en prenant la « condition d'esclave »2222 «Méprisé et abandonné des hommes, homme de douleur et habitué à la souffrance, semblable à celui dont on détourne le visage, nous l'avons dédaigné, nous n'avons fait de lui aucun cas. Cependant, ce sont nos souffrances qu'il a portées, c'est de nos douleurs qu'il s'est chargé et nous l'avons considéré comme puni, frappé de Dieu, et humilié. Mais il était blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités ; le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui et c'est par ses meurtrissures que nous sommes guéris […] Il a été maltraité et opprimé, et il n'a pas ouvert la bouche, semblable à un agneau qu'on mène à la boucherie [...] Il a plu à Yahvé de le briser par la souffrance après avoir livré sa vie en sacrifice pour le péché » (Isaïe 53)..


SHÉOL : séjour des morts dans la conception la plus archaïque de l'Ancien Testament. C'est dans cette catégorie qu'il faut ranger aussi le concept grec καταχθόνιος (katachthonios) qui se réfère à ceux qui sont dans le monde souterrain, les âmes qui sont parties. Le terme est synonyme du mot enfers (au pluriel).


SIGNE DE CROIX : le chrétien commence sa journée ou ses prières par le signe de la croix. Il porte la main au front, à la poitrine, à l'épaule gauche, puis droite, en disant : « Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. Amen ». En latin : « In nomine Patris et Filii et Spiritus Sancti. Amen ». L'eucharistie commence aussi par le signe de la croix. Il signifie l'appartenance au Christ et la reconnaissance d'être sauvé par lui. Durant la liturgie, le célébrant fait plusieurs signes de croix, par exemple sur le pain et le calice.


SIGNE : ce qui fait connaître la volonté de quelqu'un, l'existence ou la vérité d'une chose. Pour prendre deux exemples : l'arc-en-ciel est le signe de l'alliance entre Dieu et les êtres vivants ; la colombe qui revient vers l'arche de Noé, avec une branche d'olivier, est le signe de la paix entre Dieu et l'homme.


SIGNES : voir miracles.


SILENCE : l'adoration silencieuse est la première attitude de l'homme qui se reconnaît créature devant son créateur. Elle est le prosternement de l'esprit devant le Seigneur.


SILOÉ : fontaine, ou réservoir, aux environs de Jérusalem. Jean raconte un miracle fait par Jésus où il est question de cette fontaine : « Il (Jésus) cracha à terre, fit de la boue avec sa salive, enduisit avec cette boue les yeux de l'aveugle et lui dit : « Va te laver à la piscine de Siloé », ce qui veut dire : envoyé. L'aveugle s'en alla donc, il se lava et revint en voyant clair »2323 Jean 9, 6-41..


SIMÉON : quand Jésus enfant est présenté au Temple, en tant que fils premier-né, Siméon est l'homme âgé qui dit à Marie : « Vois ! Cet enfant doit amener la chute et le relèvement d'un grand nombre en Israël. Il doit être un signe en butte à la contradiction, et toi-même, une épée2424 Le mot ρομφαία - romfaia désigne la grande épée ou plutôt le long javelot que l'on porte sur l'épaule. Il préfigure la lance du soldat romain qui viendra percer le côté de Jésus mort sur la croix, sous les yeux de Marie. te transpercera l'âme, afin que se révèlent les pensées intimes de bien des cœurs »2525 Luc 2, 33-35.. Siméon pressent que Jésus devra accomplir sa mission dans l'incompréhension et dans la souffrance. Une telle annonce révèle à Marie qu'elle devra vivre l'obéissance de la foi dans les épreuves, aux côtés de son fils humilié et meurtri, et que sa maternité sera obscure et douloureuse.


SIMON : voir Pierre.


SINAÏ : montagne sur laquelle Moïse a reçu de Dieu les dix commandements. Parfois nommé Horeb, le mont Sinaï est un pic dans la masse rocheuse qui compose presque entièrement la péninsule du Sinaï, en Égypte. Deux sommets se détachent dans le sud, le djebel Katharina (2 637 m, point culminant) et le djebel Moussa « montagne de Moïse »), qui atteint 2 228 m. Le mont Sinaï est devenu un centre du monachisme chrétien avec l'établissement du monastère Sainte Catherine par l'empereur Justinien entre 527 et 565. Cependant, les moines étaient présents bien avant dans la région. Le Sinaï a été conquis vers 630 par les armées arabes et il est devenu, au prix de violences et de conversions forcées, une terre arabe et musulmane entraînant la disparition de la présence chrétienne dans la région. La seule exception demeure le monastère de Sainte Catherine qui ne cesse d'être le véritable foyer du christianisme au Sinaï, avec une communauté d'une vingtaine de moines. La bibliothèque du monastère est, pour ses manuscrits anciens, la plus riche au monde après la bibliothèque Vaticane. Elle conserve plus de trois mille cinq cents volumes en grec, copte, arabe, arménien, hébreu, géorgien, syriaque. Parmi ceux-ci figure une bible du sixième siècle. Le monastère possède aussi une très importante collection de mosaïques, icônes, calices et reliquaires.


SION : colline sur laquelle était bâti le temple de Jérusalem; d'où, par extension, la cité sainte elle-même. C'est un synonyme de Jérusalem.


SIRACIDE : voir Ecclésiastique.


SOCIÉTÉ DE JÉSUS : nom officiel des jésuites, fondé par saint Ignace de Loyola.


SODOME ET GOMORRHE : anciennes villes cananéennes, presque toujours mentionnées ensemble dans la Bible. Elles furent détruites, avec Éphèse, Ceboyim et Coar par un cataclysme au dix-neuvième siècle avant Jésus-Christ. Cette destruction est liée aux pratiques sexuelles perverses de leurs habitants2626 Genèse 19, 23-25..



SOLENNITÉS : grandes fêtes chrétiennes : Pâques (« solennité des solennités »), Pentecôte, Noël, Toussaint, Assomption, etc.


SOPHONIE : livre de l'Ancien Testament, l'un des douze livres prophétiques appelés, en raison de leur brièveté, les petits prophètes. La tradition l'a attribué au prophète hébreu Sophonie qui vécut au huitième siècle avant J. C. Dans le livre, tout le peuple de Juda est condamné à la destruction parce qu'il profane le culte de Dieu par la pratique de rites religieux étrangers, et pour son comportement violent et malhonnête. L'imminence du jour du Jugement est annoncée, et Juda est exhorté à se repentir pour apaiser la colère de Dieu. L'oracle de Sophonie sur le terrible « jour du Seigneur » a inspiré le Dies irae comme une adjonction ultérieure.


SOUS VOTRE PROTECTION : sans doute la première prière connue adressée à Marie (vers 300) : « Sous votre protection nous venons nous réfugier, sainte Mère de Dieu. Ne rejetez pas les prières que nous vous adressons dans tous nos besoins, mais délivrez-nous de tous les dangers, Vierge glorieuse et bénie ».


SOUTANE : habit couramment porté par le clergé du dix-huitième siècle jusqu'à une époque récente. C'est une longue robe noire pour les prêtres, violette pour les évêques, rouge pour les cardinaux et blanche pour le pape et le clergé des pays chauds. Bien que certains prêtres portent la soutane, elle est souvent remplacée par la tenue de clergyman ou par un vêtement ordinaire sur lequel de nombreux prêtres fixent une petite croix en métal.


SOUVENEZ-VOUS : prière adressée à la Vierge Marie et composée par saint Bernard de Clairvaux, vers 1140 : « Souvenez-vous, ô très miséricordieuse Vierge Marie, qu'on n'a jamais entendu dire qu'aucun de ceux qui ont eu recours à votre protection, imploré votre assistance ou réclamé vos suffrages, ait été abandonné. Animé de cette confiance, ô Vierge des vierges, ô ma Mère, je viens à vous, et, gémissant sous le poids de mes péchés, je me prosterne à vos pieds. O Mère du Verbe incarné, ne méprisez pas mes prières, mais écoutez-les favorablement et daignez les exaucer. Amen ! ».


SOUVERAIN PONTIFE : voir pape.


SPIRATION : acte par lequel le Saint Esprit procède du Père et du Fils, dans la Trinité. Le synonyme est procession.


STABAT MATER : les musiciens, notamment, ont produit nombre de chefs-d'œuvre appelés Stabat Mater (la Mère se tenait debout), à partir d'une hymne datant du treizième siècle2727 Le Stabat Mater est attribué par la tradition à Jacopone da Todi (1230-1306). Il comprend vingt versets dont voici le début : « Debout, la Mère douloureuse près de la croix était en larmes devant son fils suspendu. Dans son âme qui gémissait, toute brisée, endolorie, le glaive était enfoncé. Qu'elle était triste et affligée, la Mère entre toutes bénie, la Mère du Fils unique ! Qu'elle avait mal, qu'elle souffrait, la tendre Mère, en contemplant son divin Fils tourmenté ! Quel est celui qui sans pleurer pourrait voir la Mère du Christ dans un supplice pareil ? […]».. Vivaldi, par exemple, a composé un Stabat Mater en 1721. Dans les quatre premiers versets, le narrateur décrit la douleur de Marie ; dans les quatre suivants, il invite l'auditeur à la compassion ; puis, dans les deux derniers, il s'adresse à la Vierge elle-même, lui demandant de partager son deuil et d'accéder au paradis. Le Stabat Mater le plus connu reste sans doute celui de Pergolèse, composé en 1736.


STALLES : sièges de bois sculpté situés de part et d'autre du chœur des églises. Leur haut dossier, leurs accoudoirs, leur tablette relevable, sont conçus tout autant pour la station assise que pour de longues stations debout durant les offices ; la tablette mobile comporte en effet sur sa face inférieure une console appelée « miséricorde » qui, une fois le siège relevé, offre un point d'appui pour la station debout. Ce sont souvent des œuvres d'art laissées par le Moyen Âge et l'époque classique.


STIGMATES : les stigmates sont des blessures ou des cicatrices apparaissant durablement sur le corps de certains mystiques aux emplacements des plaies du Christ (mains, pieds, côté), leur occasionnant souvent de vives souffrances rappelant celles endurées par Jésus. Ces plaies sont rebelles à tout traitement médical. Les plus célèbres stigmatisés sont saint François d'Assise (1181-1226) et sainte Catherine de Sienne (1347-1380). Parmi les stigmatisés contemporains, on peut citer Padre Pio (Italie, 1887- 1968) ou encore Marthe Robin (France, 1902-1981). L'Église manifeste toujours une grande réserve à l'égard des stigmates. Elle ne pourrait en reconnaître le caractère miraculeux qu'à l'occasion d'un procès de béatification ou de canonisation, bien après la mort du stigmatisé, et non sans une minutieuse enquête.


STIGMATISÉ : voir stigmates.


STYLITE : les ermites stylites se retiraient du monde en s'établissant au sommet d'un portique ou d'une colonne pour se contraindre à une vie plus ascétique et à un renoncement plus absolu. Là, ils priaient Dieu et ils exhortaient les nombreux visiteurs qu'attirait leur sainteté. Cette pratique, essentiellement orientale, eut comme initiateur saint Siméon au cinquième siècle.


SUB TUUM PRAESIDIUM : voir « Sous votre protection ».


SUBSTANCE : ce qui subsiste dans un être, qui reste toujours le même dans cet être, malgré la multiplicité des phénomènes qui peuvent l'affecter. Ainsi, l'enfant devient homme, puis vieillard. Les trois sont fort différents ; cependant, tous les trois ont conscience d'être, malgré les changements, le même individu, la même personnalité. Le fond de l'être qui est resté identique dans les trois états, est ce qu'on appelle la substance.


SUISSE : voir garde suisse.


SUPERSTITION : la superstition est une déviation de la foi droite et des pratiques religieuses. Elle peut affecter le culte rendu au vrai Dieu, par exemple, lorsqu'on attribue une importance quasi magique à certaines pratiques, par ailleurs légitimes ou nécessaires. Attacher à la seule matérialité des prières ou des sacrements leur efficacité, en dehors de dispositions intérieures qu'ils exigent, c'est tomber dans la superstition.


SUZANNE : elle fait partie de l'entourage féminin de Jésus avec quelques femmes souvent « guéries d'esprits mauvais et de maladies » : Marie, appelée la Magdaléenne, de laquelle sont sortis sept démons, Jeanne, femme de Chouza, intendant d'Hérode, et plusieurs autres, qui assistent Jésus et ses disciples de leurs biens »2828 Luc 8, 1-3..


SYCHAR : un autre nom pour la ville de Sichem, en Samarie, près du puits de Jacob. C'est là que Jean situe l'épisode de l'entretien de Jésus avec la Samaritaine (une étrangère pour les Juifs) : « Il arrive donc à une ville de Samarie appelée Sychar, près de la terre que Jacob avait donnée à son fils Joseph. Là se trouvait le puits de Jacob. Jésus, fatigué par la marche, se tenait donc assis près du puits […] Il lui dit alors : qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura plus jamais soif ; l'eau que je lui donnerai deviendra en lui source d'eau jaillissant en vie éternelle »2929 Jean 4, 1-42..


SYMBOLE DES APÔTRES : la tradition selon laquelle chacun des douze apôtres aurait rédigé un des douze articles du Symbole des apôtres signifie que ce credo a une origine apostolique et que sa rédaction remonte aux premiers temps de l'Église. Il est l'ancien symbole baptismal de l'Église de Rome, celle où a siégé Pierre, le premier des apôtres. Le premier paragraphe commence par « Je crois en Dieu, le Père tout-puissant » ; le second, par « Je crois en Jésus-Christ » ; le troisième par « Je crois au Saint-Esprit ». Ces assertions correspondent aux trois questions posées aux catéchumènes. D'autres versions existent, sous le nom de « règles de foi ». Le Credo de Nicée Constantinople est plus complet. Il exprime la foi de l'Église après les conciles de Nicée (325) et de Constantinople (381), alors qu'elle était confrontée à de nombreuses hérésies.


SYNAGOGUE : (en grec : l'assemblée) ; lieu où se tient l'assemblée des Juifs réunis le jour du sabbat pour prier et entendre l'explication de la Bible. Le mobilier d'une synagogue comporte généralement l'armoire (ou arche sainte) recevant les rouleaux de la Torah (les cinq livres de Moïse), qui est toujours sur le mur orienté face à Jérusalem ; le Ner Tamid (lumière perpétuelle), qui brûle en permanence devant l'arche ; un grand bureau placé sur une estrade (bimah), où se fait la lecture de la Torah devant la communauté ; un petit lutrin d'où le rabbin peut prêcher ; enfin, des sièges pour la communauté. Un chandelier à sept branches (menorah) évoque le chandelier du temple de Jérusalem. Les écrits du premier siècle décrivent la synagogue comme une institution bien établie. C'est dans la synagogue de Nazareth que Jésus dévoile le sens de son ministère : « On lui présenta le livre du prophète Isaïe. Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit : l'Esprit du Seigneur est sur moi, parce que le Seigneur m'a consacré par l'onction. Il m'a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux prisonniers qu'ils sont libres, et aux aveugles qu'ils verront la lumière, apporter aux opprimés la libération, annoncer une année de bienfaits accordée par le Seigneur [...] Alors il se mit à leur dire : cette parole de l'Écriture que vous venez d'entendre, c'est aujourd'hui qu'elle s'accomplit ». Capharnaüm est la ville de la fameuse synagogue (dont on a retrouvé trace récemment) où Jésus a prêché, en particulier sur le Pain de Vie, selon l'Évangile de saint Jean3030 Luc 4, 17-21 ; Jean 6, 22-59.. Après la destruction du temple en 70, l'essentiel de la liturgie judaïque rabbinique (horaires des prières, nombre de services du shabbat et des fêtes) est conçu pour correspondre aux rituels et aux rites du temple détruit.


SYNODE : assemblée ecclésiale qui délibère sur les questions qu'on lui soumet. Le synode peut être diocésain, mais il peut être aussi convoqué par le pape, soit au niveau d'une région du monde (synode des évêques africains par exemple), soit général (synode des évêques à Rome).


SYNOPTIQUES : les trois premiers évangiles (Matthieu, Marc et Luc) sont dits Évangiles synoptiques, parce qu'ils donnent la même représentation générale de la vie et de l'enseignement de Jésus. Ils relatent à peu près les mêmes événements et les mêmes paroles et s'accordent souvent sur l'ordre des épisodes. Dans de nombreux cas, ils utilisent des expressions identiques.




  

Imprimer cette page

Le dico chrétien de 1200 mots